Serment de Bastia, 4 décembre 1938
Légende :
Le Serment de Bastia, prononcé par Jean-Baptiste Ferracci le 4 décembre 1938, affirme la volonté corse de rester attachée à la France métropolitaine
The Oath of Bastia, delivered the 4th of December 1938 by Jean-Baptiste Ferracci, reaffirmed Corsica’s desire to remain a part of France
Genre : Image
Type : Manifeste
Source : © Musée A. Bandera d'Ajaccio Droits réservés
Date document : 4 décembre 1938
Lieu : France - Corse - Haute-Corse - Bastia
Analyse média
L'irrédentisme (de l'italien irredento, non libéré, non délivré) trouve son origine dans une doctrine politique énoncée en Italie en 1870 fondée sur la revendication des terres "non rachetées" restées à l'Autriche-Hongrie de 1866 à 1918 (Trentin, Istrie, Dalmatie), puis, par extension, de l'ensemble des territories considérés comme italiens.
L'irrédentisme fut récupéré, manipulé et dénaturé par le régime fasciste avec ses projets d'annexion de Malte, du Tessin, de Nice, de la Corse, mais aussi de la Savoie, des îles grecques et de la Slovénie.
Irredentism (from the Italian irredento, non-liberated) emerged from a political doctrine formulated in Italy in 1870, and based on the demands to recuperate “unrecovered” lands that formed part of the Austro-Hungarian Empire from 1866 to 1918 (Trentino, Istria, Dalmatia) that were considered Italian. This doctrine, irredentism, was warped and manipulated by the fascist regime so as to justify its intentions to annex Malta, Ticino, Nice, Corsica, Savoy, several Greek Islands, and Slovenia.
Auteur : Paulina Brault
Traduction : Sawnie Smith
Contexte historique
A la doctrine irrédentiste italienne s’oppose le « Serment de Bastia », immortalisé par Jean-Baptiste Ferracci, le président des anciens combattants de la région bastiaise. Le 30 novembre 1938, l'Italie fasciste avait prétendu annexer Nice, la Savoie et la Corse.
« Le serment de Bastia » du 4 décembre 1938 lui répond en réaffirmant avec force l’attachement de la Corse à la France et le rejet de l’irrédentisme mussolinien :
« Face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur nos tombes, sur nos berceaux, nous jurons de vivre et de mourir français. »
S'ensuivront d'importantes manifestations, puis, la création de comités antifascistes à Ajaccio et Bastia. Un mois après, les 2 et 3 janvier, le président du Conseil, Edouard Daladier, vient en Corse pour tenter de rassurer la population, inquiète à l'idée de l'annexion possible de l'île par les forces de l'Axe. En janvier 1939, dans le journal l'Humanité, Gabriel Péri, membre du Parti communiste, met en garde : « Pas de Munich pour la Corse ! ».
Forged in opposition to Italy’s irredentist activity, the “Oath of Bastia”, was immortalized by Jean-Baptiste Ferraci, the leader of an association for former soldiers of the region of Bastia. On November 30th, 1938, fascist Italy had proclaimed its will to annex Nice, Savoy, and Corsica. “The Oath of Bastia”, on December 4th, 1938, responded to this claim by reaffirming Corsica’s belonging to France and its rejection of Mussolini’s irredentist activity,
“In front of the world we swear, on our pride, on our graves, on our birthplaces, with every fiber of our being, to live and die as French”.
As a result, important demonstrations took place along with the creation of antifascist committees in Ajaccio and Bastia. A month later, on the 2nd and 3rd of January, the president of the Council, Edouard Daladier, travelled to Corsica in an attempt to reassure a population deeply concerned by the idea of possible annexation by Axis forces. In January 1939, in the newspaper, L’Humanité, Gabriel Péri, member of the Communist Party, warned, “No Munich for Corsica!”
Paulina Brault, d'après Hélène Chaubin, La Corse à l'épreuve de la guerre 1939-1943, Paris, éd. Vendémiaire, 2012.
Traduction : Sawnie Smith