Galeazzo Ciano, dit Comte Ciano
Légende :
Galeazzo, dit "Comte" Ciano, homme politique fasciste partisan farouche de l'irrédentisme, proche et gendre de Benito Mussolini
Galeazzo, pseudonym “Comte” Ciano, fascist politician and staunch supporter of irredentism, son-in-law of Mussolini
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Archives fédérales allemandes
Source : © Deutsches Bundesarchiv (Archives fédérales allemandes) pour WikiCommons Libre de droits
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : 29 septembre 1938
Lieu : Italie
Contexte historique
Gian Galeazzo Ciano, comte de Cortellazzo et de Buccari (né à Livourne le 18 mars 1903 – mort à Vérone le 11 janvier 1944) est un homme politique italien, gendre de Benito Mussolini et personnalité majeure du régime fasciste. Issu d’une riche famille d’armateurs de Livourne, il adhère très jeune au mouvement fasciste et participe en 1922 à la Marche sur Rome.
Galeazzo Ciano partage sa jeunesse entre les plaisirs de la vie mondaine, la littérature et le journalisme puis entre, en 1925, dans la carrière diplomatique à laquelle le destinaient son éducation et ses origines aristocratiques. Jeune diplomate, il épouse le 24 avril 1930 la fille aînée du Duce, Edda Mussolini qu'il a rencontrée à Rome, au cours d'une cérémonie généreuse à laquelle sont présents près de quatre mille convives. Sa fortune est alors plus que jamais liée au régime fasciste, grâce à ce mariage que Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du parti national socialiste allemand, présentera dans son Journal comme la plus grande erreur de Mussolini.
Nommé chef du bureau de la Presse du Duce en 1933, il est élevé au rang de sous-secrétaire (septembre 1934). En 1934, il entre au gouvernement où il occupe le poste de confiance de ministre de la Presse et de la Propagande jusqu'en 1936, le contrôle des esprits et des consciences ayant été considéré par le régime fasciste comme une tâche prioritaire. Cette promotion lui donne le droit de siéger au Grand Conseil des fascistes. Dès cette époque, Ciano apparut pourtant comme le favori incontesté, le « vice-Duce » soucieux avant tout, d’ailleurs, d’assurer la succession en contrôlant les ministres et en plaçant sa clientèle aux postes de commandes.
De retour de la guerre d’Éthiopie, il est nommé par Mussolini ministre des Affaires Étrangères en juin 1936, à 33 ans, poste qu'il occupera jusqu'en 1943. Convaincu de l'irrémédiable déclin des démocraties (remilitarisation de la Rhénanie en mars 1936 sans que les démocraties ne réagissent autrement que par des déclarations verbales) et soucieux d'assurer son prestige personnel, le gendre du Duce allait fortement pousser au rapprochement avec l'Allemagne.
Il travaille également à s'allier avec l'Allemagne pour constituer un axe Rome-Berlin. La décision d’envahir l’Albanie en avril 1939, en réplique à l’annexion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne, lui fut dictée par le souci de rétablir l’équilibre de l’alliance en faveur de l’Italie. Lorsqu’Hitler décide le 11 mars 1938 d'occuper l'Autriche, on assiste à une levée de boucliers en Italie : des voix s'élèvent pour protester contre ce coup de force : certains dirigeants fascistes, et même le roi. Mussolini convainc le Conseil de voter un ordre du jour approuvant l'Anschluss, mais en parallèle le désapprouve, signe avec les Britanniques les « accords de Pâques », se rapprochant ainsi des démocraties. Hitler se rend en Italie pour suggérer une alliance militaire en bonne et due forme afin d'éviter un revirement italien.
Le 30 novembre 1938, Ciano est accueilli à la chambre italienne aux cris de « Tunisie, Djibouti, Corse », manifestations à laquelle la presse s'associe le lendemain, ajoutant à ces revendications Nice et la Savoie. Le 17 décembre, Ciano déclare que les accords signés en janvier 1935 par son beau-père et Laval sont « historiquement dépassés ». Il signe le Pacte d'Acier et laisse entraîner son pays dans la guerre après la défaite de juin 1940. Le but supposé pour les Italiens était de ne pas pouvoir laisser Hitler déclarer la guerre sans l'accord de son allié transalpin. Le pacte d'Acier est signé le 22 mai 1939 par Ribbentrop et Ciano à Berlin. Ciano, pressé par le Duce, fait preuve d'une incroyable légèreté en laissant aux Allemands le soin de préparer seuls le traité. Or ce traité est nettement offensif car l'article 3 prévoit l'entrée en guerre de l'autre partie si la première se trouve en situation de belligérance.
Fin août 1939, Ciano, qui avait reçu les pleins pouvoirs de Mussolini, ne réussit qu’à faire accepter par l’Allemagne le principe de non-belligérance de l’Italie en cas de conflit germano-polonais. Il fallait convaincre Mussolini de la nécessité au moins de retarder l'entrée en guerre de l'Italie sans pour autant trahir la parole donnée. Avec l'ambassadeur à Berlin Attolico, Ciano rédige un document montrant que l'Italie ne pourrait s'engager dans le conflit que si le Reich était à même de lui fournir une longue liste de fournitures militaires, du matériel et les matières premières requises, ce dont il était incapable. Hitler ferme les yeux sur le motif de la dérobade, et le Conseil des Ministres peut, le 1er septembre, approuver le communiqué qui faisait état de la « non belligérance italienne ».
Contre l’avis de Ciano, qui tentait de mettre en œuvre une politique d’entente avec les occidentaux, soutenue par le roi et le gouvernement, Mussolini, menant une action personnelle, déclara la guerre le 10 juin 1940.
La position de dauphin dans laquelle Mussolini avait placé son gendre aurait pu en faire l'héritier potentiel de longue date. Partisan d'une paix séparée avec les Alliés après les défaites de 1942, Ciano perd la confiance de Mussolini et est forcé, jugé trop mou, de démissionner en janvier 1943 car Milan, Turin et Gênes subissent les raids de l'aviation alliée. Ciano perdit son portefeuille le 5 février 1943, il est nommé ambassadeur d'Italie auprès du Saint-Siège après son éviction, dans un remaniement ministériel qui sera plutôt bien vu par le gouvernement allemand.
Un complot a lieu avec le duc d'Aoste et le maréchal Badoglio, qui envisagent d'évincer Mussolini avec le soutien du roi Victor Emmanuel. Le duc et le maréchal obtiennent du Duce la décision de convoquer le Grand Conseil le 24 juillet 1943. Suite à l’annonce du premier bombardement sur Rome par les alliés, Mussolini rencontre le Führer à Fletre le 19. Cette rencontre était considérée comme la dernière chance d'annoncer le désengagement de l'Italie dans l'escalade du conflit, mais il reste silencieux, ce qui marque le signal pour les hiérarques de la révolte. Lors du Grand Conseil du fascisme du 25 juillet 1943, Ciano vote pour l'ordre du jour présenté par le comte Dino Grandi demandant de rendre tous les pouvoirs au roi et à l'armée, et donc la destitution du Duce. Après l'entrée des Allemands en Italie, il est arrêté par les nazis.
Mussolini est brisé par le coup de force du 25 juillet, il laisse faire dans le Nord de l'Italie la volonté allemande, et s'en remet aux décisions de Hitler qui pense qu'il peut redresser, grâce à l'emploi des armes secrètes, la situation militaire de l'Axe. Ciano est arrêté par les nazis et livré au gouvernement de la République de Salò. Son épouse Edda tente en vain d'obtenir sa libération en échange du journal. Galeazzo Ciano est jugé pour trahison et exécuté le 11 janvier 1944 à Livourne, d'une balle dans la tête, attaché à une chaise. Le Duce aurait refusé de signer la demande de grâce de son propre gendre, celle-ci lui aurait cependant été présentée après l'exécution.
Gian Galeazzo Ciano, Count of Cortellazzo and Buccari (born in Livorno on March 18th, 1903 and died in Verona on January 11th, 1944) was an Italian politician, son-in-law of Benito Mussolini, and a major figure of the fascist regime. The son of wealthy ship-owning family in Livorno, he became a follow of the fascist movement at a young age and participated in the 1922 March on Rome.
Ciano spent his youth enjoying all that high society had to offer. He then studied literature and journalism, devoting his education and his aristocratic origins to his diplomatic career, which began in 1925. A young diplomat, he married on either April 24th, 1930, the only daughter of the Duce, Edda Mussolini, in Rome in a ceremony of close to four thousand guests. His fortune was thus greater than it ever had been, thanks to this marriage that Joseph Goebbels, Minister of Propaganda for the German national socialist party, described in his personal journal as Mussolini’s greatest mistake.
Named the head of the Office of the Press by the Duce in 1933, he rose to the rank of assistant secretary (September 1934). In 1934, he entered the government, given the preeminent position of Minister of the Press and Propaganda until 1936. The control of both the spirit and the mind of the people was considered a priority within the fascist regime. This promotion gave him the right to preside over the regime’s Grand Council. Beginning in this period, Ciano appeared to be the uncontested favorite. As such, the “vice-Duce” concerned himself with ensuring his rise to power by controlling the other ministers and placing his followers in positions of powers.
Upon his return from the war in Ethiopia, in June 1936, Mussolini named him the Minister of Foreign Affairs at the age of 33, a position he would then occupy until 1943. Convinced of the irreversible decline of democracy (remilitarization of the Rhineland in March 1936, to which many democracies only responded to verbally) and fixated with ensuring his personal prestige, the son-in-law of the Duce strongly advocated establishing ties with Germany.
He also worked with Germany to establish a Rome-Berlin axis. The decision to invade Albania in April 1939, in the same vein as the annexation of Czechoslovakia by Germany, was dictated for him by the need to restore the balance of power within the alliance such that it favored Italy. Once Hitler decided on March 11th, 1938 to occupy Austria, there was outcry in Italy. Many voices rose to protest the demonstration of force, including leaders of the fascist regime and even the King. Mussolini convinced the Council to vote for an accord that approved of Anschluss, although he personally opposed it. Meanwhile, he signed an agreement with the British. Called the Easter Accords, their signing constituted a diplomatic event that brought many of the democracies closer. Hitler then went to Italy to suggest a military alliance in an effort to prevent Italy from changing sides.
On November 30th, 1938, Ciano was greeted, upon entering the Italian Chamber, with the chant “Tunisia, Djibouti, Corsica”, which was then circulated by the press the next day, with the addition of Nice and Savoy. On December 17th, Ciano stated that the accords signed in January 1935 by his father-in-law and Laval were “outdated”. He signed the “Patto d’Acciaio", or “Pact of Steel”, which then led to Italy’s entry into the war after defeat in June 1940. The supposed objective for the Italians was to ensure that Hitler would not declare war without them. The Pact of Steel was signed on May 22nd, 1939 by Ribbentrop and Ciano in Berlin. Ciano, rushed by the Duce, very nonchalantly allowed the Germans to draft the treaty without Italian participation. But, the Pact, it turned out, was clearly aggressive, as Article 3 predicted entry into the war by the other party if the first found itself in a situation of belligerence.
By the end of August 1939, Ciano, whom Mussolini had entrusted with full authority, succeeded only in agreeing to Germany’s demand for Italy’s non-belligerence in the event of conflict between Germany and Poland. He had to convince Mussolini of the need to delay Italy’s entry into the war so as to not betray the aforementioned agreement. With the ambassador to Berlin, Attolico, Ciano wrote a document stating that Italy could not engage in combat if the Reich did not provide it with essential military supplies. Hitler ignored Ciano’s stall tactics and on September 1st, with his Council of Ministers, he acknowledged Italy’s “non-belligerence” position.
Against the advice of Ciano, who wished to establish greater understanding between Western powers, Mussolini, with the support of the king and the government, declared war on June 10th, 1940.
Despite naming his son-in-law as his successor, it was unlikely that Ciano would assume Mussolini’s position for a very long time. A supporter of “divided peace” with Allied forces after the defeats of 1942, Ciano lost Mussolini’s trust and was forced, after being deemed too “soft”, to resign in January 1943, as Milan, Turin, and Genoa suffered from air raids by Allied forces. Ciano lost his managerial post on February 5th, 1943, and was then named the Italian ambassador to the Vatican after his eviction, a reorganization of Italian government more greatly approved of by the Germans.
The Duke d’Aoste and Marshal Badolgio, who hoped to oust Mussolini with the support of the king, Victor Emmanuel, formulated a plot. The Duke and Marshal were granted by the Duce an audience in front of the Grand Council on July 24th, 1943. After the announcement of the first bombardment of Rome by Allied forces, Mussolini met with Hilter in Fletre on the 19th. This meeting was considered the last chance to announce Italy’s withdrawal as the conflict escalated. But, Mussolini remained silent, thus marking the beginning of his downfall. During the Grand Council of Fascism on July 25th, 1943, Ciano voted for a proposal presented by Count Dino Grandi that would hand over all authority to the king and the army, thus deposing Mussolini. After German troops entered Italy, the Nazis arrested him.
Mussolini was forcibly removed from power on July 25th, he left Northern Italy under German command, leaving Hitler to attempt to better the Axis forces military position with the use of secret arms. Ciano was arrested by the Nazis and handed over to the government of the Republic of Salò. His wife, Edda, attempted in vain to secure his freedom, in exchange for his personal journal. Ciano was tried for treason and executed on January 11th, 1944 in Livorno, tied down to a chair and a bullet to the head. The Duce would have had refused to sign the request for clemency of his own son-in-law, it would have however been presented to him after the execution.
D'après la notice biographique Wikipédia.
Traduction : Sawnie Smith