Paul Bungelmi
Légende :
Paul Bungelmi, responsable du Front patriotique de la Jeunesse de Petreto-Bicchisano, ici après-guerre
Paul Bungelmi, head of the “Patriotic Youth Front” (Front patriotique de la Jeunesse) of Petreto-Bicchisano, shown here after the war
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © ANACR Corse-du-Sud Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Corse
Contexte historique
Paul Bungelmi est né dans une famille modeste à Petreto-Bicchisano, le 28 janvier 1923. Il accomplit sa scolarité à l’école primaire, puis au cours complémentaire de son village. A dix-sept ans, il est reçu, à Ajaccio, au concours d’entrée à l’Ecole normale d’instituteurs de la Corse. C’est le printemps 1940 ; période où le régime de Vichy supprimait ces établissements qu’il considérait comme des « foyers de subversion ». Avec sa promotion, Paul Bungelmi fera ainsi sa formation d’élève-maître au lycée de Bastia de 1940 à 1943.
Au mois de mars 1941, par idéal patriotique et antifasciste, il adhère au Front Patriotique des Jeunes. Il en sera le responsable au lycée avant de devenir membre de la direction départementale puis responsable de l’organisation en avril 1943 alors qu’il est exclu du lycée, après les manifestations des 22 et 23 mars 1943 à Bastia. Au soir de cette puissante manifestation patriotique il rejoint les jeunesses communistes. Il sera alors l’infatigable organisateur de la jeunesse corse dans la lutte contre l’occupant. Son esprit énergique et rigoureux lui vaudront de remplir de nombreuses missions au titre du Front National.
A Petreto-Bicchisano, il fonde, au mois d’avril 1942, le groupe du Front National avec de nombreux résistants. Il est au Taravo pour une réception d’armes et de matériel du sous-marin Casabianca, sur différents lieux de parachutages d’armes, dans le maquis du sud avec Jean Nicoli. Là est l’école du courage ! Lors de l’insurrection de la Résistance corse, à l’appel du Front National, le 9 septembre 1943, il apportera sa bravoure et sa détermination dans les combats de Bastia, qui ne sera définitivement libérée qu’à l’aube du 4 octobre 1943.
A la libération, Paul Bungelmi sera nommé officier et recevra la Croix de guerre au titre de la Résistance. Démobilisé à Marseille au mois d’août 1945 après plusieurs affectations en Algérie et au Maroc, il regagne la Corse. Il est élu en 1946 secrétaire fédéral de l’Union des Jeunesses Républicaines de France et assume cette responsabilité jusqu’à la fin de l’année 1948. En 1949, il obtient sa réintégration dans l’enseignement. C’est dans la vallée du Taravo qu’il fera toute sa carrière, à Palneca puis à Frassetto et enfin à Petreto-Bicchisano, dans son ancien cours complémentaire.
De 1961 à 1981, il dirigera avec passion l’école de son enfance devenue Collège d’enseignement général. Fidèle aux idéaux démocratiques de liberté, de dignité humaine et de justice qui étaient ceux de la Résistance il sera après-guerre de tous les combats pour une Corse heureuse dans une France démocratique. A partir des années 1970, il n’aura de cesse de dénoncer la tragique spirale de la violence, de la xénophobie, du chantage et du meurtre qui jetait l’île dans le trouble. Elu en 1982 à l’assemblée régionale, il en devient le vice-président délégué au Logement et aux Affaires sociales. Sa première préoccupation, à cette charge, fut le relogement des travailleurs immigrés, sa priorité était d’aller vers les plus faibles. Profondément attaché à sa culture, il soutiendra la nécessité de l’enseignement de la langue corse, tout en s’élevant contre un quelconque caractère obligatoire. Pour Paul Bungelmi et ses camarades ainsi que ses collègues et amis du journal A Spannata, la langue corse devait être appréhendée de façon concrète et vivante, et ce, dans le cadre du développement économique d'une région. Pour eux, le niveau de développement déterminait le contenu et l'ampleur de la vie culturelle. Tel était son projet de pédagogue et d’élu.
La maladie contre laquelle il livre un âpre et long combat l’arrachera à l’affection des siens, par une coïncidence du destin, le 18 juin 1991 à Petreto-Bicchisano.
Paul Bungelmi was born to a family of modest means in Petreto-Bicchisano on January 28th, 1923. He completed his primary school studies, and continued to attend school until the age of 16. At 17 years old, he won a competition to enter a teachers’ college, a normal school, in Ajaccio. It was during the spring of 1940 that the Vichy regime began eliminating establishments it considered “hotbeds of subversion”. Bungelmi began his training as an elementary school teacher at the lycée in Bastia from 1940 to 1943.
In the month of March 1941, as a result of his patriotic and antifascist political ideals, Bulgemi joined the “Patriotic Youth Front” (Front patriotique de la Jeunesse). He became the leader of the organization within the lycée, before becoming a regional member and then the organization’s general leader in April 1943. After the demonstrations held on March 22nd and 23rd, 1943 in Bastia, he was dismissed from his teaching position. It was on the evening of this powerful and patriotic demonstration that he joined the Communist Youth. He then became the relentless organizer of the Corsican branch of the Communist Youth in their fight against occupying forces. His energetic and meticulous personality earned him the opportunity to complete several missions for the Front national.
In Petreto-Bicchisano, in April 1942, he founded the Front national along with several other Resistance fighters. He went to Taravo to receive a shipment of arms and supplies from the submarine Casabianca, with the aid of Jean Nicoli and the Maquis in the South. These supplied were distributed via parachute. During the insurrection carried out by the Corsican Resistance, at the urging of the Front national on September 9th, 1943, he demonstrated his bravery and determination in the combat in Bastia. The city itself was not fully liberated until the dawn of October 4th, 1943.
After liberation, Bungelimi was appointed the position of officer and awarded the Croix de guerre for his work in the Interior Resistance. Demobilized in Marseille in August 1945 after several assignments in Algeria and Morocco, he returned to Corsica. He was elected, in 1946, as the federal secretary for the “Union for the Republican Youth of France” (Union des Jeunesses Républicaines de France) and held this position until the end of 1948. In 1949, he returned to his position as a teacher. He spent the rest of his career in education in the valley of Taravo, Palneca, Frassetto, and finally Petreto-Bicchisano, and his old school.
From 1961 to 1981, he passionately ran his former childhood school, now a secondary school. Still loyal after the war to the Resistance’s democratic notions of liberty, human dignity, and justice, he advocated for Corsica to fully and peacefully merge into French democracy. Beginning in the 1970’s, he continuously denounced the tragic spiral of violence, xenophobia, blackmail, and murder that began to plague the island. Elected in 1982 to the regional assembly, he became its appointed vice-president in charge of Housing and Social Affairs. His first concern, while in this position, was the housing of immigrant workers. He prioritized those weakest in society. Profoundly attached to his culture, he understood the necessity of teaching the Corsican language, but not to the extent that it would become obligatory. For Paul Bungelmi and his companions, as well as his colleagues at the newspapers, A Spannata, the Corsican language needed to be understood as something concrete and alive, as well as a viable tool for the economic development of the region. For them, industrial development of the island would dictate the content and scope of cultural life. Such was his project as an educator and an elected representative.
He passed away on June 18th, 1991 in Petreto-Bicchisano, snatched away from his loved ones, after a long and harsh battle with illness.
Informations transmises par l'ANACR de Corse-du-Sud.
Traduction : Sawnie Smith