André Giusti
Légende :
André Giusti, charismatique responsable du Front national de la région de Sainte-Marie Sicché, martyr et héros de la Résistance corse
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © ANACR Corse-du-Sud Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Corse
Contexte historique
André Giusti est né le 19 mai 1906 à Lyon, ses parents étaient originaires d’Occhiatana, un petit village de Balagne en Haute-Corse. Après des études assez poussées, il devient artiste lyrique et acteur de cinéma, diseur fantaisiste. Sous le nom d’emprunt d’André Dorel et grâce à ses talents il se fait apprécier sur les scènes de Nancy, Bordeaux, Lyon, Paris. Il tourne plusieurs films, parmi lesquels La Citadelle du Silence, A l’Ombre du 2e Bureau et La Ligne Maginot, ce dernier devant être projeté dans les salles de cinéma lorsque survint la débâcle de juin 1940. Parallèlement, il est l'un des animateurs du syndicat et s’occupe de l’amélioration des conditions de vie des artistes.
Pendant la guerre du Maroc, il se fait remarquer par ses chefs. Ses capacités militaires, son courage lui valent d’être nommé officier de réserve. Il est à Paris lors de l’occupation allemande et se met alors en contact avec les organisations de Résistance. Son cran est tel qu’il est choisi pour intégrer les équipes de patriotes chargés d’abattre les traîtres de la Région Parisienne. Traqué par la Gestapo, suite à l’attentat manqué contre Laval, il rentre en Corse. C’est à Ste-Marie-Sicché, petit village où il demeure, qu’il est contacté en novembre 1942 par Arthur Giovoni et Nonce Benielli, membres de la direction clandestine du Front National. Il est d’abord chargé d’organiser la Résistance à Sainte-Marie-Sicché, puis dans le canton. C’est au sein du F.N. qu’il va mettre sur pied un réseau de renseignement. Sans relâche, il sillonnera les routes pour relever les emplacements des installations ennemies. Son courage va jusqu’à la témérité. Il intègre l’équipe qui va réceptionner les armes, d’Arona à Porto-Vecchio en passant par la côte orientale à chaque «toucher» du sous-marin Casabianca. Il ne suffit pas de réceptionner les armes, il faut les distribuer aux différents comités cantonaux. Et c’est au volant d’une camionnette chargée de bois ou de charbon, tel un paisible transporteur, qu’il distribue les munitions qui sont dissimulées dans un double fond. Envoyé dans différentes régions de l’île, il ramène des renseignements militaires et politiques. Son comportement exemplaire lui vaut d’intégrer le Comité Départemental clandestin du Front National dont il deviendra le chef du service de renseignements. Le 17 juin 1943, en mission à Ajaccio, il est prévenu de l’arrestation imminente de son ami Jules Mondoloni par l’OVRA et décide de le rejoindre à La Brasserie Nouvelle pour l’aider. Des coups de feu éclatent, André Giusti tombe, mortellement atteint.
André Giusti a été décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme par décision du général Giraud en date du 27 juin 1943. La citation qui a motivé ses décorations est le plus bel éloge qu’on puisse faire de lui. Citation : «Modèle de courage et représentant parfait de l’honneur Corse, n’a jamais accepté l’occupation italienne, mort pour la France sur le territoire Corse». Un chant lui a été dédié par le chanteur-compositeur Michel Solinas.
ANACR de Corse-du-Sud.