Madeleine Pinelli
Légende :
Madeleine Pinelli, résistante de la première heure, militante communiste et membre du Front national corse, ici après-guerre
Madeleine Pinelli, a Resistance fighter from the outset, a communist activist and a member of the Corsican Front national, shown here after the war
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © ANACR Corse-du-Sud Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Corse
Contexte historique
Madeleine Pinelli, née à Tavera le 26 août 1910, appartient à une famille de condition modeste. Avant-guerre, elle fait ses études à Ajaccio. Au terme de ses études, elle exerce le métier d'institutrice, et ce jusqu'à l'après-guerre. En octobre 1940, Madeleine Pinelli accompli son premier acte de résistance publique contre le gouvernement de Vichy. C’est à Pietroso, le village où elle exerce depuis deux ans. La jeune institutrice refuse d’apprendre à ses élèves le chant à la gloire de Pétain, « Maréchal, nous voilà », et refuse de se rendre à la levée des couleurs sur la place du village ; et ce malgré la réprobation de la majorité de la population et les intimidations du maire du village et des anciens combattants.
En 1942, elle est mutée à Vizzavona, plus proche de son village de Tavera, où elle peut se rendre plus facilement par le train. Ce train et les cheminots dont elle appréciera le dévouement et l’efficacité à la cause de la Résistance quand elle en deviendra une active militante du PCF et du Front national corse. C’est son frère, Jacques, qui lui fait découvrir toute cette activité clandestine qui œuvre à libération du pays. Avec Jacques et la complicité de quelques habitants de Tavera, et en dépit de la présence de l’occupant, ils impriment tracts et journaux dans une cave (celle de Toussaint Mancini), puis les acheminent par le train à leurs destinataires. Les habitants de Tavera, aidés par la famille Olivieri, hébergent chez eux des résistants évadés de la prison d’Ajaccio. Ils sont aussi agents de liaison. Le frère et la sœur réceptionnent à Ajaccio le radio de Pearl Harbour, Toussaint Griffi, et le mène chez François Mariani à Tavaco, via la famille Conter de Pietralba (à l’époque demeurant à la périphérie d’Ajaccio).
Après la libération de l’île, elle est chargée, début 1944, par le préfet de Corse de se rendre à Alger, en qualité de représentante de la section d’entraide sociale des « Comités populaires des femmes corses » afin d’établir le contact avec le « Comité directeur de l’entraide sociale de la Libération ». La guerre terminée, elle reprendra son métier d’enseignante. Le Général de division Mollard lui adresse, en date du 24 mars 1944, un officiel témoignage de satisfaction à l’ordre des patriotes corses : « Femme patriote, dressée contre l’envahisseur, a soutenu l’action des Francs-tireurs en assurant leurs liaisons au prix de difficultés sans nombre et parfois d’un réel danger. A été un précieux auxiliaire de ceux qui préparèrent et menèrent à bonne fin la libération de la Corse ».
Par décision du 23 octobre 1947, de la section Décoration au titre de la Résistance, il est attribué à Madeleine Pinelli la Croix de guerre avec la citation suivante : « Patriote ardente qui s’est consacrée à la cause de la Résistance. Par son activité importante, multiple et continue, a rendu des services exceptionnels aux chefs clandestins. A préparé et distribué des tracts, effectué des missions de renseignements et de liaison, aidé des patriotes évadés de prison et participé à des transports d’armes dangereux. Cette citation comporte l’attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze » (Signé : Général Dejussieu-Poncarral, le successeur du général Delestraint à la tête de l'Armée Secrète). Elle sera plus tard décorée de l'Ordre national du Mérite.
Madeleine Pinelli est décédée le 18 décembre 2005 à Ajaccio.
Madeleine Pinelli, born in Tavera on August 26th, 1910, was from a family of modest means.
Before the war, she studied in Ajaccio. After completing her studies, she became an elementary school teacher, and was so until just after the war. In October 1940, Pinelli carried out her first public act of Resistance against the Vichy government. It was in Pietroso, the town where she worked for two years. The young teacher refused to teach her students the chant glorifying Pétain, “Maréchal, Nous Voilà”. She also refused to attend the raising of the Vichy flag in the town square, despite the disapproval of the majority of the population and intimidation by the mayor and former soldiers.
In 1942, she was transferred to Vizzavona, closer to her town of Tavera, where she could easily return by train. She came to appreciate the dedication and efficiency of the train and the railroad workers to the cause of the Resistance once she became an active member of the French Communist Party and the Corsican Front national. It was her brother, Jacques, who introduced her to the covert activity of the Resistance that sought the liberation of the country. With Jacques and the complicity of a few residents of Tavera, despite the presence of the occupying forces, they printed leaflets and newspapers in a cellar (that of Toussaint Mancini), and then transported them by train to their recipients. The residents of Tavera, aided by the Olivieri family, housed Resistance fighters who escaped from the prison in Ajaccio. These individuals also acted as liaisons for the movement. In Ajaccio, the brother and sister welcomed the radio operator for the mission, Pearl Harbour, Toussaint Griffi, and took him to the home of François Mariani in Tavaco, with the aid of the family of Conter de Peitralba (residing on the outskirts of Ajaccio at the time).
After liberation of the island, at the beginning of 1944, she was charged by the prefect of Corsica to go to Algiers as a representative of social welfare of the “Popular Committees of Corsican Women” (Comités populaires des femmes corses), with the aim of establishing contact with the “Executive Committee of Social Welfare of the Liberation”. The war then ended and she returned to her job as a teacher. The major General Mollard wrote to her, on March 24th, 1944, to express satisfaction along with other Corsican Resistance fighters: “A patriotic woman, rising up against the enemy, she supported the activity of the Francs-tireurs bysafekeeping their connections, despite innumerable difficulties and sometimes real danger. She was a valuable assistant to those who prepared and carried out to completion of the liberation of Corsica.”
At the behest, on October 23rd, 1947, of the Decoration Committee and in consideration of her Resistance activities, Madeleine Pinelli was awarded the Croix de guerre with the following message: “An ardent patriot who dedicated herself to the cause of the Resistance movement. Through her important activity, both multiple and continuous, she provided exceptional service to the clandestine leaders. This service included the preparation and distribution of leaflets, the carrying out of missions and communications activity, aiding other Resistance fighters in escaping from prison, and the transportation of dangerous weaponry. This statement includes the award of the Croix de guerre with a bronze star”. (Signed: General Dejussieu-Poncarral, the successor of General Delestraint as the head of the Armée secrète). She was later decorated with the Ordre national du Mérite.
Madeleine Pinelli died on December 18th, 2005 in Ajaccio.
ANACR de Corse-du-Sud.
Traduction : Sawnie Smith