Analyse média

Ce document, pris de l'arrière d'un bombardier américain Liberator du 376e Bomber Group, montre le retour d'une escadrille vers ses bases du sud de l'Italie, survolant à plus de cinq mille mètres d'altitude le Cap Ferrat. On distingue au fond un épais nuage de fumée s'élevant au-dessus de la vallée du Paillon et de la gare de marchandises Saint-Roch, où 36 cheminots furent tués et les installations en grande partie détruites, sans provoquer trop de dégâts collatéraux ni de victimes civiles. En revanche, la seconde vague (parvenant sur le site au moment où les Allemands sonnaient la fin d'alerte depuis la colline du Château) fut plus meurtrière, les aviateurs confondant le vélodrome Pasteur avec la rotonde SNCF de Saint-Roch et les bombes explosant sur les quartiers Pasteur, Saint-Roch, Riquier et République au moment où les habitants sortaient des abris : 324 tués et disparus, 491 blessés, 5 601 sinistrés, 602 immeubles étant détruits ou sérieusement endommagés, plus une dizaine d'établissements industriels.

Contexte historique

Du 11 novembre 1943 au 28 août 1944, une trentaine d'attaques aériennes concernèrent les Alpes-Maritimes, faisant 455 tués, 791 blessés et 9 380 sinistrés, presque tous à Cannes, Saint-Laurent-du-Var et Nice. Les aviateurs alliés avaient pour mission de détruire les ponts routiers et ferrovaires, les usines travaillant pour l'ennemi, les infrastructures portuaires (Nice) et ferroviaires (gares de marchandises de La Bocca et de Saint-Roch).
Dans le cas du bombardement du 26 mai 1944, le plus meurtrier subi par le département, les deux principaux objectifs visés étaient la gare de marchandises de Saint-Roch et l'usine Michel réparant le matériel ferroviaire mais aussi le parc automobile de la Wehrmacht.