Avion allemand de reconnaissance Henschel 126

Légende :

Il a été abattu au-dessus de Beaumont-Monteux le 23 juin 1940.

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : Inconnu

Source : © Collection Servien Hélène, née Dorée Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc 11 x 6 cm.

Date document : Probablement juillet 1940

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Beaumont-Monteux

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Analyse média

Le Henschel HS 126 fut conçu comme avion d’observation, de reconnaissance armée et de liaison.

La photo représente des jeunes Français, dont le frère d’Hélène Servien, juchés sur l’épave d’un Hs 126 abattu sur la commune de Beaumont-Monteux dans la Drôme. Ce cliché a été conservé plusieurs dizaines d’années avant de resurgir à la suite d’un appel à documents. On peut penser qu’il en existe encore d’autres concernant l’événement dont la mémoire est toujours vivace dans la région.

Le Henschel Hs 126 V1 fit son premier vol en 1936. Les deux prototypes suivants (V2 et V3) réalisés au printemps 1937 furent équipés de moteurs à pistons en étoile de 850 CV. Le Hs 126 était un avion à aile haute. La voilure était pourvue d'ailerons entoilés à fente et de volets hydrauliques, bien visibles sur la photo car leur entoilage a brûlé. Le Hs 126 était un avion semblable au légendaire Hawker Lysander britannique. Au-dessous et derrière l'aile, deux pilotes occupaient un vaste habitacle en tandem. L'équipement comportait un appareil photographique, une radio et un râtelier à bombes. Il était défendu par 2 mitrailleuses de 7,92 mm. L’avion avait d'excellentes possibilités et absorbait bien les coups. Les roues du train principal étaient carénées mais ce carénage était souvent enlevé en mission pour gagner de la masse. L'appareil répondait parfaitement aux besoins militaires comme avion de reconnaissance, de reconnaissance armée et de liaison. Il fut utilisé lors de l'invasion de la Pologne en septembre 1939 et de la campagne de France en mai et juin 1940. La photo représente un appareil de l’Aufklärungsgruppe 13, groupe de reconnaissance (code: 4E+ D ?). Elle a été prise après que l’appareil ait été désarmé. En effet, la mitrailleuse du poste arrière n’est pas visible. On peut la dater de juillet 1940. C’est un élément de ce stabilisateur qui est conservé par un habitant de Beaumont-Monteux.

Le Hs 126 a été utilisé aussi comme remorqueur de planeurs DFS 230. Un groupe de ces appareils a été momentanément basé sur l’aérodrome de Valence-Chabeuil en 1943 ou début 1944. Il se peut que le souvenir de cette courte présence ait entraîné une confusion. Les planeurs qui atterrirent à Vassieux-en-Vercors les 21 et 23 juillet 1944 étaient tractés par des bimoteurs Dornier 17. On a cru pendant longtemps que les planeurs de Vassieux avaient tous décollé de Valence-Chabeuil. C’est inexact. La vague du 21 juillet a décollé de l’aérodrome de Lyon-Bron. Ce n’est que la vague du 23 juillet qui est partie de l’aérodrome de Valence-Chabeuil.

Plus de 600 Hs 126 furent construits.


Auteurs : Coustaury Alain

Contexte historique

Après l’attaque du 10 mai 1940 et l’enfoncement du front français, l’armée allemande avance en direction du sud de la France et s’engage dans la vallée du Rhône.

Elle est éclairée par des avions de reconnaissance et d’observation qui lui signalent les points de résistance qu’essaie de bâtir l’armée française. En faisant sauter les ponts, cette dernière a choisi comme ligne de résistance des rivières comme l’Isère ou la Drôme. Rameutant des unités dispersées, mal équipées elle établit quelques nids de résistance de part et d’autre de Romans-sur-Isère. Dans les airs, l’Armée de l’air essaie vainement d’endiguer les vagues d’appareils de la Luftwaffe. C’est dans ces circonstances que le 23 juin 1940, le sous-lieutenant Marchelidon du groupe de chasse I/2 abat un Henschel 126 de reconnaissance. C’est la dernière victoire française homologuée de la campagne de France. Le souvenir de ce combat est resté vivace dans la mémoire des personnes qui ont assisté à l’affaire. On se souvient bien que l’appareil était « facile à abattre car peu ou pas armé ». Cette vision n’est qu’en partie justifiée car l’avion, étant très manœuvrant, pouvait profiter de cette qualité pour échapper à ses adversaires.

Le 24 juin 1940, à 5 kilomètres de Beaumont-Monteux, à Mours-Saint-Eusèbe, à quelques heures de l’armistice, le sous-lieutenant Henri Raphenne est abattu dans son Morane-Saulnier 406. Il est le dernier aviateur français tué lors de la campagne de France.

Les deux avions ont été abattus à quelques centaines de mètres de la rivière Isère qui marque l’avance ultime de l’armée allemande au moment de l’armistice du 24 juin 1940.


Auteurs : Coustaury Alain
Sources : Gisclon Jean, La Grande aventure de la chasse française de 1939 à 1945, France-Empire, Paris, 1983, 639 pages.