Analyse média

Suite aux réunions préparatoires du défilé d'Oyonnax, prévu le 11 novembre 1943, "Montréal", avec les Maquis du Groupement Nord et l'Armée secrète (AS) d'Oyonnax se voient confier :
- la neutralisation de la ville avec occupation des points sensibles comme la poste, la gendarmerie, le commissariat de police et la mairie ;
- la protection de la région par des barrages sur les routes d'accès ;
- la surveillance des ennemis de la Résistance dans Oyonnax (miliciens et collaborateurs).

Contexte historique

Né le 24 décembre 1914 à Mornay, il s'est engagé tôt dans l'armée, en devan­çant l'appel le 20 octobre 1934, comme soldat de 2e classe au 134e RI (Régiment d'infanterie). Puis, après son passage à l'École Militaire de Saint-Maixent, il est nommé aspirant le 1er mai 1940.

En 1941, il est affecté en Algérie comme lieutenant au 3e régiment de tirailleurs algériens. Alors qu'il se trou­ve en permission en France depuis le mois d'octobre 1942, il ne peut retour­ner en Algérie, en raison du débarque­ment des troupes alliées ; il souhai­te rejoindre l'Afrique du Nord par l'Espagne, mais ne peut y parvenir. Contacté par Elie Deschamps, "Ravignan", ils décident ensemble de poursuivre le combat en France. En juillet 1943, il ren­contre "Romans" qui le charge d'instruire les hommes du camp de Chougeat début août 1943. Il devient ensuite chef des maquis du groupement Nord du département de l'Ain. Il est l'un des principaux adjoints de "Romans". Il participe au développement des maquis de l'Ain comme Henri Girousse, "Chabot", autre adjoint de "Romans", militaire empêché également de rejoindre l'Afrique du Nord et futur chef du groupement Sud des maquis de l'Ain.

Originaire de l'Ain, Noël Perrotot, "Montréal", intègre parfaitement autour de lui les camps qui constituent le groupement Nord à partir de l'automne 1943. Après l'attaque allemande d'avril 1944, il ajoute à son dis­positif militaire les camps du Haut-Jura dont le commandant est le capitaine Maurice Guêpe, "Chevassus". Ses unités, qui contribuent à la libération et à la défense d'une zone libérée les 7 et 8 juin 1944, ont à supporter par le nord, le choc de l'attaque allemande de Juillet 1944, retardant de quarante-huit heures l'investissement d'Oyonnax. Pendant près d'un mois et demi, "Montréal" dirige l'essentiel des hommes de son groupement, rassemblés au Crêt de Chalam.

Après le 15 août 1944, le rôle joué par les FFI (Forces françaises de l'intérieur) permet aux Alliés et à la 3e DIA (Division d'infanterie alpine) de pro­gresser très rapidement le long de la frontière suisse. La libération de l'Ain achevée, "Montréal" s'engage sur le front des Alpes où il commande le 3e bataillon du 99e RIA à partir du 16 décembre 1944. Il est promu capitaine le 1er mars 1945.

Début décembre 1957, il réintègre l'armée pour six mois. Fin avril, il est rapatrié sanitaire à l'hôpital Desgenettes à Lyon d'où il a été démobilisé. De retour à la vie civile, il s'installe à Oyonnax, où il travaille dans l'industrie de la matière plastique.

Il décède en 1971. Aimé de ses hommes, infatigable marcheur, il laisse le souvenir d'un homme juste avec une humeur parfois changeante : ombrageux parfois, il retrouve vite le sourire et aime plaisanter avec ses hommes.