Jugement de M. Buckmaster sur le défilé d'Oyonnax

Légende :

Jugement de Maurice Buckmaster sur le défilé d'Oyonnax

Type : Document

Source : © Le Crêt du Chalam n°65 bis, octobre 1993 Droits réservés

Date document : Octobre 1993

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Oyonnax

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Contexte historique

Le major Maurice Buckmaster, "Buck", né en 1902, est dès septembre 1941 à la tête de la section française (F) du SOE (Special Operations Executive), branche action des services secrets britanniques, l'un des principaux instruments pour organiser la Résistance dans les pays occupés. De 1940 au débarquement, 95 missions du SOE sont envoyées en France pour des sabotages, des attaques d'usines et du renseignement.

En 1941, au mois de mai, deux officiers sont parachutés en France : le commandant Bégué en Dordogne et le commandant de Vomécourt à Châteauroux. En juillet, "Buck" réalise le premier parachutage de matériel en France ; en septembre, le premier Lysander se pose en France depuis 1940. En 1941, neuf réseaux "Buck" sont opérationnels, avec 25 officiers, dont quatre radios.

En 1942, les réseaux "Buck" passent sous contrôle du COSSAC (Etat-major interallié), avec comme missions le recrutement d'hommes pour la guérilla à venir, l'accroissement des parachutages et la préparation minutieuse des attaques, des sabotages et du harcèlement. Le but est de créer davantage d'insécurité pour les Allemands qui vont devoir affecter plus de soldats à la garde des installations, diminuant du même coup les effectifs de leurs troupes opérationnelles. A la fin de l'année 1942, 26 réseaux "Buck" opèrent en France.

En 1943, après l'entrevue Churchill-De Gaulle, les moyens alloués au SOE sont accrus : l'effectif des avions passe de 30 à 120. Dans l'année, vingt nouveaux réseaux "Buck" interviennent.

En 1944, l'activité atteint son maximum. Le nombre des parachutages en France passe de 120 en février à 200 en avril et à 250 en mai. Au jour "J", 50 réseaux "Buck" fonctionnent. Le 26 juin est réalisée la première opération de parachutage en plein jour : 2 200 containers sont largués par 180 forteresses volantes dans quatre régions : Ain-Jura, Massif central, Limousin et Montbéliard.

Pendant les années d'occupation, en France, 366 agents "Buck" sont parachutés, 80 sont morts en déportation, 15 sont morts au combat. 3 730 parachutages sont réussis, ce qui représenterait 50 % du tonnage livré à la Résistance. Dans l'Ain et le Haut-Jura, on compte plusieurs missions ou réseaux "Buck" qui jouent un rôle fondamental dans l'armement de la Résistance.

Les agents Forest Yeo-Thomas, Raymond Daujat, Anthony Brooks, Richard Heslop, Browne Bartroli, Ernest van Maurik inspectent ou informent Londres au sujet des maquis de l'Ain. Après en avoir référé à Londres, des missions se mettent en place : c'est le cas de la mission Pimento, implantée par Anthony Brooks, alias "Alphonse", de la mission Marksman, commandée par Richard Heslop présente aux côtés d'Henri Romans-Petit dès la fin de l'année 1943, et de la mission Ditcher commandée par Browne Bartroli, dit "Tiburce". D'autres réseaux sont en rapport ou en rivalité avec le BCRA, l'OSS, l'IS qui, bien que britannique, est parfois en concurrence avec le SOE.


Collectif, in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, Département AERI, 2013.