Eugène Barbe, dit Antoine
Légende :
Eugène Barbe, alias "Antoine", chef du groupe franc Antoine et l'un des organisateurs indirects du défilé d'Oyonnax, le 11 novembre 1943
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Collection privée Claude Morel Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Nantua
Analyse média
En vue de la bonne exécution du défilé d'Oyonnax, la défense rapprochée du défilé et la surveillance des collaborateurs notoires doivent être organisées. Elles sont du ressort de la Résistance locale, dont Eugène Barbe, chef du 1er groupe franc, le groupe "Antoine".
D'après Patrick Veyret, Histoire secrète des Maquis de l'Ain, Acteurs et enjeux, La Taillanderie, Châtillon-sur-Chalaronne, 2010.
Contexte historique
Eugène Barbe est né le 11 janvier 1898 à Nantua. Il a donc 42 ans en 1940. Artisan à Oyonnax, c'est un ancien de 1914-1918. Il est l'un de ceux qui refusent la défaite et s'engage parmi les premiers dans la Résistance.
Après avoir échoué à partir vers l'Angleterre, il recherche des hommes qui, comme lui, veulent participer à la lutte clandestine. Fin 1942, il a près de 200 hommes et quelques femmes sous ses ordres : tous s'emploient à collecter de l'argent, du linge, du ravitaillement et effectuent des liaisons.
Lorsque les maquis se forment en 1943, il prend contact avec le Poste de commandement (PC) de Romans-Petit et place ses hommes sous le commandement du groupement Nord dirigé par Noël Perrotot, dit "Montréal". Beaucoup de jeunes sont envoyés pour grossir les rangs d'autres camps.
En janvier 1944, en accord avec le lieutenant "Montréal", il choisit trente de ses meilleurs hommes pour former un groupe franc sous le nom d'Antoine. A partir de cette date, il participe à de nombreuses opérations dans le secteur d'Oyonnax : coups de main, sabotages, parachutages, transport d'armes... Il a pour adjoint Gabriel Robez, dit "Adolphe".
Le 6 juin 1944, "Antoine", chef de groupe franc de l'AS d'Oyonnax, prend position sur le pont de Thoirette avec mission de le défendre à tout prix. Il a avec lui 95 hommes plus ceux de l'Armée Secrète (AS) de Thoirette, ce qui représente près de 125 hommes. Il met également 45 hommes prélevés sur l'AS de Dortan et les environs à la disposition du chef des maquis du Haut-Jura, le lieutenant Maurice Guêpe, "Chevassus", et trente autres à la disposition du camp Etienne encadré par le chef de secteur Kolly.
Le groupe Antoine prend part aux combats de Bellegarde-sur-Valserine mi-juin 1944 puis à ceux du col de la Lèbe, à Thézillieu et à Hauteville-Lompnès aux côtés des hommes du groupement Sud dirigé par Henri Girousse, "Chabot". De nouveau à Thoirette lors de la contre-attaque allemande de juillet, il maintient son groupe trente heures et ne se replie que sur ordre malgré trois morts. Après le regroupement au Crêt de Chalam, "Antoine" participe aux combats offensifs avec le maquis du Haut-Jura : particulièrement à la prise du fort des Rousses puis à la libération de Morez. Le groupe Antoine déplore deux morts à La Cassine mais fait 95 prisonniers.
A la Libération, "Antoine" s'engage avec tout son groupe franc au 99e RIA où, avec des moyens de fortune et sans équipement, il tient les positions dans le Briançonnais durant les mois d'hiver. C'est le premier groupe à passer en Italie.
Démobilisé le 17 août 1945, Eugène Barbe reprend son activité d'artisan à Oyonnax.
Claude Morel, in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, Département AERI, 2013.