Le général Eisenhower est fait citoyen d'honneur de la Ville de Reims
Légende :
Le commissaire de la République, Marcel Grégoire-Guiselin, accueille le général Eisenhower devant l'Hôtel de Ville le 12 mai 1945.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Photo communiquée à Jean-Pierre Husson par Francis Grégoire, petit-fils du préfet Grégoire-Guiselin Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique noir-et-blanc
Date document : 12 mai 1945
Lieu : France - Grand Est (Champagne-Ardenne) - Marne - Reims
Contexte historique
Le samedi 12 mai 1945, le général Eisenhower est fait citoyen d'honneur de la ville de Reims sur la proposition du sous-préfet Pierre Schneiter.
Eisenhower est accueilli sur le seuil de la mairie par le docteur Billard, président de la délégation municipale provisoire mise en place à la Libération, entouré du commissaire de la République, Marcel Grégoire-Guiselin, du préfet de la Marne, Raymond Jammes, d'Henri Choisnel, membre de l'Assemblée nationale consultative provisoire et du général Punicelli, chef de la 6ème Région militaire, qui l'escortent jusquà la Salle des fêtes où avaient été conviés une délégation des représentants du Haut commandement allié conduite par le maréchal de l'Air Tedder, le commandant de l'Oise Section, le général THRASHER, les membres du Comité départemental et du Comité local de libération, les membres de la délégation municipale et des mouvements de résistance, ainsi que de nombreuse personnalités civiles et religieuses. C'est alors que retentirent aux grandes orgues les hymnes nationaux alliés, puis le docteur Billard s'adressa au général Eisenhower en ces termes :
« La ville de Reims est bien comme vous l'avez dit, le cœur de la France. Non pas tant parce que c'est la ville de Clovis, des Sacres royaux, de Jeanne d'Arc, non par tant par sa cathédrale et son passé chargé de gloire. Pour tous les Français, Reims est aujourd'hui le cœur de la France, tout simplement parce que c'est votre quartier général, et c'est toujours à Reims que battra le cœur de la France tant que votre fanion flottera sur cette école, désormais historique, où s'est terminée la carrière insensée d'une dictature qui ne rêvait que d'asservir les peuples libres. Il est donc légitime que la ville de Reims, la ville martyre de 1914-1918, qui doit déjà tant au peuple américain, vous garde une gratitude toute particulière. Elle s'honore aujourd'hui de vous conférer le titre de citoyen d'honneur ».
Le général Eisenhower ne se contente pas de recevoir la Médaille de la ville de Reims. Il répond : « Je suis profondément sensible à l'honneur que vous voulez bien me conférer aujourd'hui en me décernant le titre de citoyen d'honneur de la ville de Reims. Ce n'est pas tant à moi que vous adressez cet hommage, mais plutôt à toutes les troupes qui ont combattu sous mon commandement. Je tiens particulièrement, en cette circonstance, à dire toute notre appréciation à tous les Français de la Résistance dont le courageux effort a tant contribué à nos succès depuis le premier jour du débarquement jusqu'au jour de la Victoire. Mes paroles s'adressent à tous les Français qui ont combattu, soit à nos côtés en uniforme, soit clandestinement, pour préparer le chemin qui nous mena à la Victoire. L'Allemagne vient d'être amenée à signer la reddition inconditionnelle et à reconnaître formellement sa capitulation totale. Cet événement eut lieu dans votre ville, dont l'histoire est déjà si riche d'événements glorieux. Que l'acte de capitulation signé par l'ennemi en votre ville vienne s'ajouter à l'histoire glorieuse de la cité de Reims ».
D'après Jean-Pierre Husson, "Le général Eiseihower à Reims" sur le site du CRDP de Champagne-Ardenne