Les "Trains d'assistance" aménagés aux frais du Secours national
Légende :
Ces trains ravitaillent les villages détruits en Maurienne lors des combats de la Libération
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Fonds du Musée de la Résistance "Rosine Perrier" de Villargondran Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique noir-et-blanc
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Savoie
Contexte historique
Après la libération de Montmélian, le 24 août 1944, les Forces françaises de l'intérieur (FFI) de Savoie et de Haute-Savoie se dirigent vers la Maurienne. En effet, les Allemands tentent de rejoindre l'Italie en passant par le tunnel du Fréjus et le col du Mont-Cenis. Mais, dans la vallée, les résistants locaux multiplient les embuscades et les accrochages avec les troupes d'occupation. C'est ainsi que pour assurer le repli, une division, venue d'Italie, la 90e division de grenadiers remonte la vallée afin de tenir tête aux FFI. Cette unité, anciennement attachée à l'Afrika Korps du général Rommel, parvient à maîtriser la Résistance grâce à son artillerie mais aussi à la terreur qu'elle impose au sein de la population civile.
Les combats pour la libération de la Maurienne s'accompagnent de destructions de voies de communications, d'usines, de villages, de véhicules et de centrales. Les sinistrés sont au nombre de 4 070, non compris ceux des bombardements de Modane, Fourneaux et Saint-Michel par l'aviation alliée. Au total, c'est plus de 11 000 sans abri pour une vallée qui comptait au dernier recensement 45 700 habitants. On compte donc un sinistré pour quatre habitants. De nombreux villages sont entièrement réduits en cendres comme Hermillon, Saint-Georges d'Hurtières, La Pouille, Le Bochet, La Corbière, Montbrunal, Pontamafrey, Villargondran, Villarclément, Les Reisses, les hameaux de Bois-Dessus et Bois-Dessous, commune du Thyl et celui du Col, commune de Saint-André. Le nombre de bâtiments détruits s'élève à 1 460 alors que 1 058 autres le sont partiellement. Il y a 84 ponts-routes détruits dont 70 du fait de l'occupant allemand et 14 du fait de l'occupant italien. Sur la voie ferrée, 24 ponts sont détruits. Toutes les plus grandes usines sont détruites. Le pillage est important. 853 bicyclettes, 72 camions et voitures de tourisme, 69 motocyclettes, 380 chariots, 399 bovidés, 148 porcs, 1 184 moutons, 119 chèvres et 159 équidés ont disparu, réquisitionnés par l'Armée allemande. Les destructions et les pillages sont très importants eu égard à la pauvreté de la région et à la faible population de l'arrondissement.
Eric Le Normand, "Destructions en Maurienne", in DVD-ROM La Résistance en Savoie, AERI, 2012.