Analyse média

Retranscription :

Les armées alliées sont aux portes de Lyon.
Les Forces Françaises de l'Intérieur sont passées à l'attaque de notre ville.
L'ennemi est en fuite. Vous ne resterez pas passifs, comme à Paris, comme à Marseille, comme à Grenoble, vous chasserez l'ennemi et les traîtres de Lyon.
Le jour de l'insurrection générale est venu.
Militants de la Résistance, au combat !
Ouvriers, faites la grève générale, protégez vos usines contre les destructions de l'ennemi en déroute, joignez-vous aux Milices Patriotiques armées et prenez d'assaut avec elles les édifices publics et les centres stratégiques de la ville.
Policiers, gendarmes et G.M.R, obéissez à votre véritable gouvernement, à son délégué, le Commissaire Régional de la République et au Comité de Libération. Procédez à l'arrestation des collaborateurs et des traîtres miliciens et P.P.F.
Magistrats, faites libérer tous les politiques victimes de l'anti-France.
Fonctionnaires, restez à vos postes, assurez la continuité des services publics, empêchez le sabotage des installations d'eau, de gaz et d'électricité. Obéissez aux nouvelles autorités nommées par le Gouvernement Provisoire de la République Française.
Employés de l'O.T.L. et cheminots, arrêtez tout trafic et veillez sur votre matériel.
Employés des professions libérales, femmes, jeunes gens et jeunes filles, participez tous au dernier combat libérateur.
Commerçants et Ménagères, hissez partout les trois couleurs. La liberté se conquiert en combattant.

Aux armes, Citoyens !...
Le Comité de libération du Rhône
Mouvement de la Libération Nationale ; Parti communiste ; Front national ; C.G.T. ; Comité de coordination et d'action chrétienne ; ont adhéré à cet appel toutes les organisaions de Résistance ; édité par "Libération"

Contexte historique

Le 15 août 1944, les Alliés débarquent en Provence. Les FFI de chaque département passent à l’action pour faciliter l’avance des troupes alliées et participer à la Libération. Les 22 et 23 août, les FFI du Rhône (sous les ordres du commandant Basset "Mary") accrochent des colonnes ennemies venant de Roanne et Tarare.

Entre le 24 et le 26 août, la population érige des barricades dans Villeurbanne avec l'appui des FTP. La réaction allemande provoque de nombreuses victimes.

Du 27 au 29 août, des barricades sont dressées à Oullins, dans la banlieue sud de Lyon. Le 28 août, Grenoble est sous le contrôle des FFI, quand l’avant-garde du 6e corps d'armée américain y parvient. Les troupes FFI prennent alors la direction de Lyon.

Le 2 septembre, les Allemands évacuent Lyon, et mettent en oeuvre la destruction méthodique des ponts, ceux du Rhône en premier dans la journée, puis ceux de la Saône dans l’après-midi. Les maquisards du Cdt Bousquet "Chabert", partis de Bourgoin, atteignent la rive gauche et la Préfecture à Lyon dans l’après-midi. Le Commissaire de la République Yves Farge s’y installe.

Des éléments de la 1ère DB (général Touzet du Vigier) et de la 1ère DFL (général Brosset) entrent à Lyon le 3 septembre. Le général Brosset, arrive à l’Hôtel de ville au volant de sa jeep : Lyon est libérée. Au soir Anse et Villefranche sont libérées avec l’aide des FFI du Rhône.

Le 5 septembre, le général de Lattre de Tassigny arrivé à Lyon, en compagnie du général Brosset passe en revue place Bellecour les unités qui ont participé à la Libération de Lyon (éléments de la 1ère DFL, FFI, FTP) et nomme le lieutenant-colonel Descour gouverneur militaire de Lyon.

Grâce à l’aide des FFI, il n’a fallu que 19 jours pour libérer Lyon, alors que le général Patch estimait ce délai à trois mois depuis le débarquement.