La prise de Caen
Légende :
Blindés et soldats alliés dans le centre de Caen. Au fond, la cathédrale.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © National Archives and Records Administration, Washington Libre de droits
Détails techniques :
Photographie analogique noir-et-blanc
Date document : Vers le 10 juillet 1944
Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Calvados - Caen
Contexte historique
Dès le soir du 6 juin, les chars de la 21e Panzer, renforcés dans la nuit par ceux de la 12e SS Hitlerjugend, ont dressé devant Caen un barrage de feu et d'acier qui a stoppé net l'avance des Alliés et l'espoir d'une rapide délivrance pour les milliers de civils qui n’ont pas fui la cité après les premiers bombardements. Le commandement allemand va engager là ses meilleures divisions, notamment l'essentiel de ses unités blindées. Britanniques et Canadiens sont cloués sur place dans les champs de blé autour de la ville. Caen devient le pivot de la Bataille de Normandie.
Renonçant momentanément à un assaut frontal, jugé trop coûteux, Montgomery lance alors une série d'offensives pour tenter d’envelopper la ville par l'ouest et de la prendre à revers. Mais ses troupes sont bloquées le 9 juin, devant Tilly-sur-Seulles, par la Panzer Lehr de Bayerlein. Le bourg, réduit en ruines par les combats, finit par tomber une dizaine de jours plus tard, mais une nouvelle ligne de résistance allemande se reconstitue immédiatement quelques kilomètres au sud.
Fin juin, les Britanniques lancent une offensive de grand style en direction de l’Odon, entre Tilly-sur-Seulles et Caen. C'est l'opération « Epsom » ; elle met en jeu 90 000 hommes. La rivière est franchie le 27 juin. Mais l’avance est stoppée net par l'arrivée de deux divisions blindées SS dans le secteur de la cote 112, une modeste colline où des combats acharnés, aussi indécis que meurtriers, auront lieu pendant près d'un mois.
La bataille de Caen paraît s'enliser. Les combats se transforment en guerre de position. De part et d'autre, les soldats se sont enterrés au fond de tranchées. Les attaques succèdent aux contre-attaques, sans résultat tangible. L'ombre de la Grande Guerre plane sur le front de Normandie. Début juillet, Montgomery revient au principe d'une attaque directe sur Caen. Elle commence le 7 juillet au soir par un terrible bombardement aérien sur le nord de la ville. Le 8, les Canadiens délogent les SS de Buron et Authie, tandis que les Britanniques brisent les dernières résistances devant Lébisey. Au soir, les Allemands commencent à décrocher. Le 9 juillet au matin, les Canadiens enlèvent Carpiquet, Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, Venoix, la Maladrerie et pénètrent enfin dans Caen. Plus à l'est, les Anglais avancent lentement dans les rues rendues méconnaissables par les ruines accumulées depuis le 6 juin. Mais les Allemands se sont retranchés sur la rive droite, où ils tiendront encore une dizaine de jours encore avant qu'une nouvelle offensive (Opération « Atlantic ») ne les en déloge. Le 19 juillet, les Canadiens, guidés par les FFI, investissent les quartiers de la rive droite. Caen est cette fois entièrement libérée ; mais l'ennemi est encore à ses portes. L’opération « Goodwood », lancée le même jour à l’est de la ville pour dégager l’entrée de la plaine, s’achèvera quelques jours plus tard par un véritable fiasco, malgré les énormes moyens engagés.