Ravitaillement des maquisards pendant l'hiver 1940-1941, dans les bois de Grignan
Légende :
Les maquisards, dépourvus de tout, attaquent les Chantiers de Jeunesse, eux bien équipés. Ceux de Grignan par exemple, ici, se ravitaillent par traîneaux.
Genre : Image
Type : Photo de groupe
Source : © P. de la Bretèque, Amicale des Anciens du 14e CJF Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique en noir et blanc.
Date document : Hiver 1940-1941
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Grignan
Analyse média
Ravitaillement avec des traîneaux improvisés au cours de l'hiver 1940-1941, dans les bois de Grignan.
Les maquisards sont démunis de vêtements chauds, de chaussures, de nourriture… Ces manques sont d’autant plus insupportables avec la neige et le vent de l’hiver, dans les montagnes. Les chefs de maquis organisent des coups de main, notamment contre les Chantiers de Jeunesse, pour parer à l’essentiel.
Auteurs : Michel Seyve
Sources : Lucien Dufour, Mémoires de l’ombre, éditions Scriba, 1989.
Contexte historique
Lucien Dufour, chef FTP dans le sud de la Drôme, face à la neige et au froid de l’hiver 1943, face au dénuement de ses hommes, fait le récit de l’une de ses opérations de récupération.
« Afin de pourvoir au manque d’équipement, je décide, en accord avec le commandement », d’attaquer « le Groupement de Chantiers de Jeunesse d’Eyrolles, au-dessus de Sahune. Je constitue donc un groupement de 18 hommes, venant de différents camps, La Lance(…), Vercoiran (…), entre autres. (…) Nous traversons le plateau (…) de nuit. (…) Nous prenons tous les raccourcis possibles afin de gagner du temps et, le froid aidant, l’allure est très rapide, presque de la course. (…) Le bon entraînement de nos maquisards permet de maintenir l’allure (…). Nous ne sentons plus le froid sous nos chemisettes et avec nos espadrilles. L’effet de surprise a été total, le poste de garde rapidement neutralisé, nous rassemblons tout l’effectif au réfectoire où j’expose mon but, (…) afin d’éviter d’avoir à utiliser la force. À part quelques chefs qui nous traitent de pillards, notre objectif est bien compris et accepté par l’ensemble. (…). Commence la récupération, selon un processus bien établi, … couvertures, chaussures, toiles de tente, chemises, tenues de drap, etc… ; quelques jeunes s’offrent même à nous aider ; (…) l’un d’eux est allé chercher 3 mulets avec leurs bâts afin de faciliter le transport. (…) Le butin s’avère important. (…) Tout étant terminé, le téléphone arraché, (…) », les chefs « ficelés solidement », le signal du départ est donné. « À présent la neige tombe dru (…). L’ambiance est un peu euphorique à la pensée du confort promis par ces équipements. »
Lucien Dufour, Mémoires de l’ombre, éditions Scriba, 1989.
Auteurs : Michel Seyve
Sources : Lucien Dufour, Mémoires de l’ombre, éditions Scriba, 1989.