Libération de la Seine-et-Marne
Genre : Carte
Type : Carte
Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés
Lieu : France - Ile-de-France - Seine-et-Marne
Contexte historique
La libération de la Seine-et-Marne s'étend sur une semaine. Huit jours exaltants et des plus dangereux : quand quelque 20.000 hommes font retraite dans la moitié orientale du département, des éléments retardataires, responsables de l'écrasement de groupes de résistants, tentent d'interdire aux Américains de franchir les fleuves et d'accéder au plateau. Pour la IIIe Armée américaine commandée par le général Patton, arrivant aux limites du département le 20 août, se pose donc la question des ponts que les Allemands ont commencé à faire sauter en aval de Nemours. Les blindés du XIIe Corps d'armée du général Eddy, pressés de gagner Sens et Troyes, vont cependant libérer Souppes-sur-Loing où les résistants de Gilbert Gaillardon, en dépit des pressions sur la population, ont très efficacement empêché la destruction du pont. Le 23 août, la 5e division du XXe Corps (général Irwin) libère Nemours où Marcel Piat a monté la même garde aux ponts, et entre à Fontainebleau le même jour. Une première tête de pont est établie le lendemain à Valvins (Vulaines-Samoreau) au prix d'un rude combat. Ce même 24 août, le 10e Régiment d'infanterie, qui a passé le Loing, libère Montereau avec les FFI. Ici encore est constituée une solide tête de pont. La 7e Division blindée du général Sylvester, aile gauche du XXe Corps, marche sur Melun le 22 août où elle est accueillie par la Résistance à Donnemarie. Elle doit ensuite stopper vers la gare, des batteries installées entre Cesson et le chef-lieu interdisant tout déplacement sur la rive gauche. Le verrou ne saute vraiment que lorsque, 72 heures plus tard, le 3e groupe de cavalerie peut franchir le fleuve devant Seine-Port pour prendre la ville à revers alors que des éléments venus de Valvins sur la rive droite l'investissent par le sud-est le 25 août. Les Allemands se vengent par un bombardement aérien le 28 août. Ainsi les Américains ont-ils fixé trois têtes de pont et peuvent se lancer à l'assaut du plateau de Brie. Des unités parties de Montereau traversent le plateau dans sa partie méridionale et peuvent libérer Bray où la Résistance s'est engagée dans des combats dès le 23 août. Elles abordent Provins par le sud. L'axe principal de pénétration du plateau se concentre vers Nangis et de part et d'autre de ce gros bourg central (N 19, N 446). Il s'agit essentiellement de la 7e Division blindée et de la 5e Division d'infanterie, parties des trois têtes de pont. Cette traversée devait se révéler difficile avec des combats sur la route du Châtelet (intervention de l'aviation à Sivry et à Chatillon-la-Borde), à la Chapelle Rablais, Quiers, Bailly-Carrois… L'attaque de Provins se dessine en tenaille à partir de Maison-Rouge, par Chenoise et Vulaines-lès-Provins, par Lizines et Soisy-Bouy. La ville, dont les défenseurs sont pourvus de canons et possèdent quelques blindés, est pratiquement encerclée le 26 et attaquée le dimanche 27 au matin. Elle tombe le dimanche au soir. Les Américains ont procédé à des tirs fusants, pour finalement renoncer à l'artillerie, trop aléatoire en ville ; ils n'ont pas non plus forcé les Allemands dans l'agglomération, les contraignant à battre en retraite (vers Léchelle et Chalautre) par un couloir oriental où l'aviation a pu intervenir. Cinq jours seront nécessaires pour parvenir à la libération du nord du département et de la vallée de la Marne : les Alliés sont le 24 août à Chelles et le 29 août à Dammartin. Dans le dispositif américain, ce secteur échoit à la 1ère Armée du général Hodges. Mais la Résistance engage le combat avec âpreté le 24 à Chelles. La ville, qui a souffert très récemment (quatorze exécutions de la cascade du bois de Boulogne le 16) assiste à des engagements entre les résistants et des fusiliers marins appuyés par des blindés. Elle n'en a pas fini avec son cortège de souffrances : douze exécutions ont lieu contre le mur de la mairie le 25. Les Américains libèrent la ville le 27 puis se dirigent vers Meaux et la Ferté-sous-Jouarre où ils entrent sans anicroche le même jour. Dans le même temps, des unités atteignent Coulommiers et la Ferté-Gaucher, depuis Melun. Si des combats prennent place à Trilport, Peuchard ou encore Nanteuil, tout se passe calmement à Iverny et à Crégy. Le Nord du département est endeuillé le 26 août au cours d'une opération à laquelle participe le réseau Armand : plus de cent résistants se font massacrer à Oissery. Le Préfet de la Libération, Jean Latour, est accueilli à Melun le 29 août par le CDL.
Claude Cherrier in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004