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Note relative à la sécurité des camps du Vercors, avril 1943

Légende :

Note écrite à l'attention des chefs de camps et des chefs délégués des camps du maquis du Vercors relative à la sécurité, 10 avril 1943

Genre : Image

Type : Note écrite

Source : © Archives ANPCVV Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié de deux pages (recto-verso) sur papier pelure.

Date document : 10 avril 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Analyse média

Dans ce document qui prend la forme de strictes recommandations, le chef Robert, dont l'état civil ne nous est pas connu à ce jour, informe, de manière claire et concise, les encadrants des camps de leurs obligations, mais aussi de leur légitimité à faire régner l'ordre et la discipline au sein des camps du maquis, y compris auprès des chefs instructeurs.
Il leur est notamment demandé d'établir, dans un premier temps, un strict état des maquisards engagés dans le maquis (identité, état civil, faits d'armes et parcours antérieurs), puis, tous les huit jours, un état des lieux concernant la vie interne de leur camp. Il était en effet très courant que des détachements, ou de petits groupes d'éclaireurs, se scindent durant certaines missions (repérage et gardes, ravitaillement, contact avec des médecins et infirmières acquis à la résistance...) et passent temporairement sous le commandement d'un maquisard désigné.

Autre information importante : tout maquisard quittant le camp est considéré comme déserteur, et sanctionné de peine de mort. Les maquisards sont donc bien considérés comme les membres d'une armée régulière, bien que clandestine, relevant des lois martiales, et devant, plus tard, s'amalgamer et pourvoir le pays, non plus en "maquisards", mais en "combattants de la Libération".

Suivent ensuite des consignes relatives à la sûreté et à la sécurité des maquisards au sein des camps du maquis (mise en place de postes de garde, consignes de recrutement, isolement de tout nouvel homme se présentant au camp, suivi d'une enquête, etc.).

Ce document est capital : il permet de saisir toute l'importance d'un cloisonnement sévère devant assurer une étanche clandestinité et une protection aux maquisards. En outre, il offre la preuve que tous les camps du maquis n'étaient pas dirigés par des chefs mal formés, ignorants des consignes de recrutement et de sécurité les plus élémentaires, mais bien au contraire, de chefs éclairés et d'expérience, capables de prendre du recul par rapport à des échecs antérieurs (pertes, mise en danger volontaire, etc.).


Paulina Brault

Contexte historique

Questions :

Ces consignes, très strictes dans leur énoncé, furent-elles toujours appliquées ?
Si oui, se révélèrent-elles efficaces ?
Certains cas particuliers, par exemple celui du C1 ou du C11, ne montrèrent-ils pas que les maquisards furent parfois surpris par l’arrivée des forces de répression ?

 

Pour en savoir plus :

Retranscription du document d'archive

La vie quotidienne dans les camps du Vercors (A. Raffin)

 

Visualiser les camps du Vercors

1- Installer Google Earth, en téléchargeant le lien ici
2- Cliquer sur "Visualiser les camps du maquis"
3- Un fichier se télécharge au bas de l'écran
4 - Cliquer sur le fichier pour l'ouvrir
5- Naviguer sur les lieux, notamment à l'aide du pictogramme , zoomer, dézoomer, etc.


Auteur : Alain Raffin

Cartographie 3 D interactive : Thierry Bontems

Sources : 

Association nationale des pionniers et combattants volontaires du Vercors (ANPCVV), Le Vercors raconté par ceux qui l’ont vécu, Grenoble, 1994, 432 pages.

Le Pionnier du Vercors, passim

Paul Dreyfus, Vercors citadelle de liberté, Romagnat, éditions De Borée (réédition 2007).

Jean Paquet, La Résistance dans l’Isère, Grenoble, Archives départementales/CRDP, 1971 (2e éd.), 180 pages.

Marc Serratrice, Avoir 20 ans au maquis du Vercors, Avon-les-Roches, éditions Anovi, 2014, 333 pages.