Le colonel Marcel Descour, dit "Bayard" et "Périmètre", chef d'état-major FFI de la région R1
Légende :
Marcel Descour, dit "Bayard" et "Périmètre", chef d'état-major FFI de la région R1, commandant de l'Armée secrète pour la XIVe région militaire et le Vercors, représenté ici en uniforme de colonel, 1945
Au verso : Marcel Descour inaugure la caserne de Reyniès, nommée en hommage à Albert de Seguin de Reyniès, chef de l'AS jusqu'à la prise de commandement d'Alain Le Ray, mystérieusement disparu après son arrestation par la Gestapo, le 6 mai 1944 - ici en 1945
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © AD de l'Isère 41 FI 5, fonds Dalloz Droits réservés
Détails techniques :
Photographies analogiques en noir et blanc (recto-verso).
Date document : 1945
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)
Analyse média
Marcel Descour, représenté ici en uniforme de colonel, porte l’insigne du Vercors au-dessus de sa barrette de décorations. Les pattes de col de sa vareuse confirment son appartenance à un état-major : il est sans doute gouverneur militaire de Lyon.
Le colonel Descour enjoignit à François Huet de donner l’ordre de mobilisation pour le Vercors. Lancé le 8 juin 1944 à minuit, exécutoire le 10, il fut appliqué dans l'ensemble du massif du Vercors, qui dépendait d’une hiérarchie bicéphale, à la fois militaire et civile.
Le Poste de commandement (PC) de Marcel Descour est installé à la maison forestière du Rang-des-Pourrets, dans la commune de Saint-Aignan-en-Vercors (Vercors drômois). Il ne comprend qu'un état-major restreint, un service de liaison interdépartemental, un groupe de liaison et un groupe de protection qui constituera, au moment des combats, un escadron du 11e Cuir.
Le colonel Henri Zeller, Joseph, ainsi que ses agents de liaison vont également transiter par le Rang-des-Pourrets.
Le capitaine Robert Bennes, Bob, et son équipe d'opérateurs radio sont installés à La Britière (Saint-Agnan-en-Vercors).
Le major britannique François Cammaerts, Roger, et son équipe supervisent les différentes missions alliées du Sud-Est de la France et assurent la liaison entre le colonel Henri Zeller et l'état-major allié.
Auteurs : Jean-William Dereymez et Julien Guillon
Contexte historique
Marcel Descour est né le 6 novembre 1899 à Paris. Son fils Jacques sera tué à Vassieux le 21 juillet 1944.
Carrière militaire :
Entré à Saint-Cyr, promotion « de la Victoire » (1918-1920), il en sort dans la cavalerie. Il est d’abord affecté au 3e régiment de dragons en occupation dans la Sarre, puis en 1927 au 6e régiment de cuirassiers, à Trèves. En 1930, il est à l’état-major de la 2e région à Amiens ; il est nommé capitaine en 1935 et sort breveté de l’école de Guerre en 1937. En 1939, il est à l’état-major du 14e CA. En février 1940, il commande l’escadron à cheval du 56e GRDI qui appartient à la 63e DI. Il se distingue au combat de Baerenkopf. Chef d’escadrons, il est affecté au 11e régiment de cuirassiers à Lyon, puis à l’état-major de la 14e division.
Entré à l’ORA en décembre 1942, il est responsable de Lyon. Avec le commandant Vallette d’Osia, il rencontre en mars 1943 le général Delestraint, chef de l’AS, de retour de Londres. Lors de la réunion du château de Virieu en juillet 1943, il devient responsable ORA de R1. Il réalise en octobre 1943, avec Chambonnet, la fusion ORA-AS, dont il devient le chef d’état-major, avec ses quatre bureaux. Il coordonne les 34 maquis et doit s’entendre avec les MUR.
Au lendemain du débarquement de Normandie, il transfère son PC en Vercors. Le 25 juin 1944, il est nommé lieutenant-colonel et responsable direct de la zone alpine, sous-secteur de R1, tout en restant chef d’état-major. Il prescrit alors aux secteurs alpins de transformer les maquis en bataillons.
Il est en Savoie lors de l’attaque du Vercors, mais parvient à rejoindre François Huet. Il est nommé colonel, grade qu’il ne portera qu’à la Libération. Le 10 août, il prescrit au commandant Bousquet de créer le groupement Chabert avec les bataillons Vercors, Chambaran et Chartreuse.
Après la libération de Grenoble le 22 août, il coordonne les combats vers Lyon et les Alpes. À la libération de Lyon, il est nommé gouverneur de Lyon et commandant de la 14e région. Il a alors sous ses ordres 40 000 hommes armés. Il participe avec le colonel Vallette d’Osia à la création de la DAFFI qui deviendra la 27e DIA. Il envoie à la 1re armée le 11e cuirassiers, les bataillons de Chartreuse de Chambaran, de Cluny, du Charolais.
Carrière après-guerre :
En 1945 il rejoint le ministère, puis devient chef du cabinet militaire du ministre Edmond Michelet. En 1946, il est nommé général de brigade, commandant des troupes d’occupation en Autriche et adjoint du gouverneur, le général Béthouart. Général de division en 1950, il commande la 1re DB à Trèves. En 1952, il est adjoint du commandant en chef des FFA. En 1954, il redevient gouverneur de Lyon et commandant de la 7e RM. En 1956, il est général de corps d’armée, puis en 1959 général d’armée. Il quitte l’uniforme en 1960.
Il décède le 8 avril 1995 à Montbrison-sur-le-Lez (Drôme).
Distinctions :
Grand officier de la Légion d’honneur ; Croix de guerre 1939-45 (4 citations) ; Rosette de la Résistance.
Questions :
Pour quelles raisons M. Descour donna-t-il à F. Huet l’ordre de mobiliser le 9 juin 1944 ?
S’agissait-il d’une seule mobilisation civile ou d’une mobilisation générale ?
Pourquoi plusieurs centaines, voire milliers d’hommes, montèrent-ils spontanément au Vercors ?
Pour en savoir plus :
Les événements de juin 1944 (G. Giraud)
Une mobilisation trop précoce ? (J-W. Dereymez)
Types de combattants dans le Vercors (J-W. Dereymez)
Le premier jour de la bataille de Saint-Nizier vu par Paul Brisac (Pierre Brisac)
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Auteur : Jean-William Dereymez
Sources :
Archives du Service historique de la Défense (SHD site de Vincennes) - Dossier individuel GR 16 P 178939.
Paul Brisac, Souvenirs du Vercors, août 1943-septembre 1944, Paris, l’Harmattan, 2015, notamment les notes et le dictionnaire rédigés par J.-W. Dereymez.
Association Nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors (ANPCVV), Le Vercors raconté par ceux qui l’ont vécu, Grenoble, ANPCVV, 432 p., témoignages de A. Le Ray et du professeur Etienne Bernard.
Paul Dreyfus, Vercors, citadelle de la Liberté, Grenoble, Arthaud, 1969, 364 p., dernière éd. : Romagnat, De Borée, 2007, 416 p.
Pierre Tanant, Vercors, Haut lieu de France, Grenoble, Éditions Arthaud, 1948, 238 p.
Note de Jacques Soustelle, datée du 30 mai 1944. Elle est remise à Chavant au moment où il quitte Alger pour regagner le Vercors, dont il est le chef civil. Elle confirme la mission du maquis dauphinois auquel on a promis verbalement mais explicitement d'envoyer 4 000 parachutistes. Le "général V" dont il est question est le général Delestraint, chef de l'Armée secrète, arrêté au moment des faits, qui a pour pseudonyme "Vidal". Le "DMR 1" ou Délégué militaire pour la région 1 est le colonel Marcel Descour.
Reproduction extraite de l'ouvrage de Paul Dreyfus, Vercors, citadelle de la liberté, De Borée, 2007.
Le maquis du Vercors en juin 1944Carte montrant le dispositif général du maquis en juin 1944
Carte : Christophe Clavel pour le Département AERI.