Raymond Dronne

Légende :

Le capitaine Dronne commande la 9e compagnie du régiment de marche du Tchad, la Nueve, essentiellement composée de volontaires espagnols. Il conduit dans Paris, jusqu'à l'Hôtel de Ville et la Préfecture de Police, le premier détachement de la 2e DB dans la soirée du 24 août 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Analyse média

Le 25 août 1944 au matin, le capitaine Dronne (au centre) étudie le plan pour l'attaque du Central téléphonique des Archives. 

- A gauche, le sergent-chef Martin Bernal : matador à Saragosse qui s'est réfugié en France après la Guerre d'Espagne et engagé dans la Légion étrangère avant de rejoindre la "Nueve" après un séjour dans les Corps francs d'Afrique ;
- A droite, le lieutenant Amado Granell, adjoint du capitaine Dronne ;
- En arrière plan,  le soldat Krikor Pirlian, chauffeur de Dronne d'origine arménienne et venant de Constantinople. 


Contexte historique

Issu d'une famille d'agriculteurs, Raymond Dronne est né le 8 mars 1908 à Mayet (Sarthe). Il fait ses études au Lycée du Mans puis aux Universités de Leipzig et de Berlin, à la Faculté de droit de Paris. Docteur en Droit, il est également diplômé de l'Ecole des Sciences Politiques et sort major de l'Ecole de Journalisme et de l'Ecole Coloniale. Il effectue son service militaire dans l'Infanterie métropolitaine en 1931-1932 et, après avoir suivi les cours d'EOR de Saint-Maixent, est nommé sous-lieutenant.

Administrateur d'outre-mer au Cameroun, il est mobilisé sur place en septembre 1939 comme lieutenant et affecté aux forces de police du Cameroun. Il prend une part active, à Yaoundé, au ralliement de la ville à la France libre le 29 août 1940. Engagé dans les Forces françaises libres, il participe aux opérations du Gabon. De retour au Cameroun, il prend le commandement d'une compagnie du bataillon de marche n° 5 en cours d'instruction. Il est promu capitaine le 1er mars 1941. Puis il forme et entraîne à Douala un corps-franc avant d'être affecté à la compagnie de découverte et de combat du Cameroun. A la fin de 1941, il est muté au groupe nomade du Borkou au Tchad et participe aux opérations du Fezzan et notamment à la prise d'Oum El Araneb. Il combat en Tripolitaine puis en Tunisie, où il est grièvement blessé, au Ksar Rhilane, le 10 mars 1943, par mitraillage d'avion en allant se poster pour surveiller l'avance des blindés allemands. Soigné en Egypte, il rejoint le régiment de marche du Tchad (RMT) dont il commande la 9e compagnie, la Nueve, essentiellement composée de volontaires espagnols. Il participe à la campagne de France avec la 2e Division blindée du général Leclerc et se distingue à la prise d'Ecouché à la tête de sa compagnie avec laquelle il coupe une colonne ennemie, avant de s'installer sur la défensive dans un secteur très difficile, détruisant chars blindés, camions, contre-attaquant l'ennemi composé d'unités SS et de Panzers et lui infligeant chaque jour de grosses pertes, dont plus de 300 prisonniers ; il contribue ainsi au maintien de la position tout en gênant la retraite allemande.

Il conduit dans Paris jusqu'à l'Hôtel de Ville et à la préfecture de police, où les patriotes sont cernés par les forces allemandes, le premier détachement de la 2e DB dans la soirée du 24 août 1944.
Il s'illustre encore à Vacqueville en Meurthe-et-Moselle où il enlève le village âprement défendu par l'ennemi, le conservant malgré un violent tir d'artillerie. Il prend part activement ensuite aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne où, commandant un détachement d'infanterie et de chars, il accomplit avec succès, contre un ennemi encore résistant, des opérations de harcèlement et de nettoyage dans la région ouest de Berchtesgaden, qui aboutissent à la prise d'un important matériel et de 1.200 prisonniers.

Raymond Dronne commande ensuite un bataillon d'infanterie blindée en Cochinchine et au Tonkin. Il termine la guerre avec le grade de chef de bataillon. Promu colonel en 1947, il quitte l'armée et se consacre à la vie politique et à l'écriture. Il est maire d'Ecommoy (Sarthe) de 1947 à 1983, sénateur (1948-1951) puis député de la Sarthe (1951-1962) et de nouveau député (1968-1978). Raymond Dronne est également président de la commission de la Défense nationale à l'Assemblée (1976-1978).
Raymond Dronne est décédé à Ecommoy, le 5 septembre 1991. Il a été inhumé à Mayet dans la Sarthe.


Vladimir Trouplin