Laissez-passer de nuit temporaire
Légende :
Permis de circuler pour une employée des Postes devant se rendre de son domicile à son travail.
Genre : Image
Type : Document officiel
Source : © Collection Jeanne Sauvageon, née Siffermann Droits réservés
Détails techniques :
Document papier, 123 x 117 mm.
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Crest
Analyse média
Le couvre-feu ne permet pas de circuler la nuit. Des personnes doivent cependant se déplacer pour effectuer un travail indispensable. C’est le cas de cette employée des Postes. Les communications téléphoniques transitent par des centraux manuels, nécessitant la présence constante du personnel, même la nuit.
L’autorisation temporaire est délivrée par la gendarmerie de Crest, signée par le maréchal des Logis chef Verney, commandant la brigade ; elle permet de circuler la nuit du 31 décembre 1943 au 1er janvier 1944.
Transcription du texte :
État français Préfecture de la Drôme
Laissez-passer de nuit temporaire
Nom et prénom : Siffermann Marthe Jeanne
Domicile : Crest (Drôme).
Quartier de la Prairie
Carte d’identité : n° 5415 C
Profession : employée des PTT au bureau des postes de Crest
pour son trajet de 22 heures à 5 heures le 1.1.1944
À Crest, le 31 décembre 1943
Pour le préfet, le MDLC Verney Ct p. la Bde
Auteurs : Jean Sauvageon
Contexte historique
Pendant toute la guerre, les déplacements ont été étroitement surveillés par les autorités de police. De multiples autorisations étaient nécessaires.
Les entraves au déplacement s’accentuent avec l’occupation allemande à partir de septembre 1943, notamment au cours de l’année 1944. D’autres exemples permettent de mieux apprécier ces contraintes :
Jeanne Deval, dans Les Années noires, indique : « Le 15 décembre 1943, la circulation est interdite, dans le département de la Drôme, de 20 h à 5 h en semaine et de 18 h à 5 h le dimanche. Les autorités d’occupation signalent à cet égard que la Gendarmerie de campagne allemande et les troupes d’opération ont reçu l’ordre de tirer sans sommation sur tout cycliste qui pendant la durée d’interdiction serait rencontré soit à bicyclette, soit la tenant à la main. »
Madame Fié, domiciliée et travaillant à Paris, a dû demander à la préfecture de police de la capitale un sauf-conduit, pour un aller et retour entre le 29 juin et le 21 juillet 1944 pour assister au mariage de son fils, Albert Fié. Ce sauf-conduit devait « être visé, dés l’arrivée, par le Chef de Brigade de Gendarmerie de Crest ».
Madame Vérillon, épouse du maire de Die, a besoin d’une « autorisation de circuler… pour se rendre à Romeyer (Drôme). Cette personne est autorisée à utiliser une bicyclette ». Elle est datée du 25 juillet 1944. Au verso, l’autorisation est traduite en allemand. À noter que Romeyer est à 5 km de Die.
Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Jeanne Deval, Les Années noires, éditions Deval,1984. Archives Albert Fié. Archives municipales de Die.