L'attaque de la prison de Fresnes

Légende :

Un des deux canons de FlaK 88 détruit devant la prison de Fresnes (élément propable du Fallschirm Flak Regiment 11)

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Ecomusée du Val de Bièvre Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 24 août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Hauts-de-Seine - Fresnes

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Contexte historique

Le 24 août 1944, la prison de Fresnes est attaquée au nord par la section du sous-lieutenant Albert Benard (501e RCC/3e Cie/1ère section). Le char "Montfaucon" détruit un blockhaus route de l'Haÿ les Roses. A l'est, par l'infanterie du capitaine Emmanuel Dupont (3e RMT/11e Cie) appuyée par les chars de l'aspirant Marcel Christen (501e RCC/3e Cie/3e section). Mais sur la route de Choisy qui longe le mur d'enceinte de l'édifice, la défense allemande est trop coriace.

Le sous-lieutenant Jacques Herry (501e RCC/3e Cie/2e section) reçoit l'ordre de contourner et de revenir l'attaquer par le sud. Les chars "La Marne", "Uskub" et "Douaumont" rejoignent la Mairie de Fresnes et empruntent l'avenue de la République au bout de laquelle on distingue les bâtiments. Il est 19h00. Le guide local, aux dires des survivants, a un peu trop fêté la prochaine libération. Il est très confiant.

Derrière son canon de 88, le soldat Willy Wagenknecht est à l'affût. Il aperçoit le La Marne s'approcher. Il tire et le perfore d'un coup au but. Le guide n'imaginait pas qu'un canon de 88 pouvait pivoter sur place et prendre l'avenue de la République en enfilade… Le sous-lieutenant Jacques Herry, les chasseurs Christian Dorff et Pierre Sarre sont grièvement brûlés, le chasseur Georges Landrieux est tué net, le chasseur Geoffroy de la Roche a les deux jambes coupées et décèdera dans l'ambulance qui le conduit à l'hôpital.

Le "Notre Dame de Lorette", de la section Christen, parvient enfin à détruire le canon mais bascule dans la Bièvre qui coule le long de la route de Choisy. La voie est libre. Les chars et les fantassins se précipitent dans la Prison où ils réduisent enfin la garnison.

A 20h00, la section Montoya (3e RMT/9e Cie/1ère section) arrive du carrefour de la Croix de Berny et peut faire la jonction avec la section Christen. Le nid de résistance de la prison de Fresnes est tombé. La route de Paris est ouverte… Le général Leclerc interpelle le capitaine Dronne et lui donne l'ordre de prendre quelques hommes et de filer à l'Hôtel de Ville. Il est tard, le gros de la Division se mettra en route demain matin.

Le combat a été particulièrement meurtrier. Thérèse Dugué, secouriste de la Croix Rouge, reçoit les blessés dans la salle de la Mairie reconvertie en poste de secours tandis que dehors le canon tonne et les mitrailleuses crépitent : "Les deux premiers morts arrivent, un soldat allemand tué par un résistant et un Français tombé sous une rafale de mitraillette. Les premiers blessés ensuite; certains mutilés, d'autres brûlés … ce sont les soldats du char "La Marne". Les blessures sont tellement graves que les secouristes ne peuvent faire que des pansements provisoires en attendant de les diriger vers les hôpitaux. Il y a des blessés et des morts tout le long de l'avenue de la République. Le carrefour de la Prison est un véritable champ de bataille: fils électriques arrachés, branchages jonchant le sol, sacs de sable épars et les chars … et le canon. Le tout dans la nuit, éclairé seulement par les flammes d'une maison qui brûle …"


Gilles Primout : Libération de Paris