André Rondenay

Légende :

André Rondenay, délégué militaire de la région P (janvier 1944) puis DMR de la zone Nord (avril 1944).

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

André Rondenay est né le 26 août 1913 à Saint-Germain-en-Laye. Il est le fils du général Rondenay qui commanda notamment l'Ecole de Saint-Maixent. Il entre à l'Ecole Polytechnique en 1933. En 1936, il rejoint l'Ecole d'application de Fontainebleau avant d'être affecté en juin 1938 au 39e régiment d'artillerie de Metz. Commandant de batterie, il prend part à la campagne de France et est fait prisonnier en Lorraine, le 20 juin 1940. Interné à partir d'octobre 1940 à Mayence (Oflag XII B), il tente de s'évader à plusieurs reprises et, repéré, est envoyé en janvier 1942 à la forteresse de Colditz puis en mai, à l'Oflag de Lübeck d'où il s'évade, le 26 décembre 1942, avec un camarade, en passant par la porte du camp, après s'être fabriqué des faux papiers. André Rondenay parvient ensuite à rejoindre la France, grâce à ses faux papiers, par ses propres moyens, dans des conditions périlleuses.

Après un court séjour en France, il rejoint l'Angleterre en janvier 1943 en passant par l'Espagne puis par le Portugal. Il s'engage alors dans les Forces françaises libres sous le nom d'"André Claude", prénom de son fils. Volontaire aussitôt pour des missions spéciales, il est affecté au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Il suit une formation spécialisée dans le renseignement et le sabotage et est désigné pour mettre en place le plan dit "Tortue" dont le but est de neutraliser les Divisions de Panzer au jour J ; cette mission porte le nom de "Mission Lemniscate". Parachuté en France en septembre 1943 dans la région de Tours, il se rend immédiatement à Paris où il commence à organiser sa mission. En octobre 1943, Jean Lebaudy met son réseau (d'Artagnan) à la disposition de Rondenay pour assurer la réception et le stockage des armes. L'organisation de ces parachutages étant confiées à Jean Pétri (Pasteur), chef du BOA pour la région parisienne.

En janvier 1944, Rondenay remplace André Boulloche, qui vient d'être arrêté, comme délégué militaire de la région P. Dans la prise de ses fonctions il se confirme un organisateur de tout premier plan. C'est ainsi qu'il étudie et réalise le sabotage de nombreuses usines évitant ainsi des bombardements aériens qui auraient nécessairement causé des pertes en vies françaises. Nommé délégué militaire de la zone Nord en avril 1944, il reçoit et achemine ses agents vers des destinations très diverses et prend contact avec des organisations de Résistance des PTT pour le sabotage des lignes téléphoniques souterraines à longue distance -plan Violet- ou des cheminots pour l'application du plan Vert. Entre février et mai 1944, André Rondenay participe à de nombreux coups de mains contre des usines de la région parisienne avec le groupe de la mission Patchouli (Marcel Suarès, Pierre Briout et François Fouquat) : Timkem à Gennevilliers, Société Hotchkiss de Clichy (20 février 1944), Société Bronzavia à Courbevoie (4 mars 1944), Usine Renault de Billancourt (28 avril 1944), Malicet & Blin à Aubervilliers (19 mai 1944), Etablissements Rossi à Levallois (2 mai 1944). En mai 1944, André Rondenay, alias "Jarry", rejoint les maquis de l'Aube, de l'Yonne et de la Nièvre. Il participe alors à des sabotages de voies ferrées et d'écluses avec les membres de la mission Patchouli et les hommes du maquis Julien dirigé par Pierre Henneguier. Le 13 juin 1944, le colonel Rondenay, attaque à la tête de ses groupes francs trois compagnies allemandes qui venaient d'encercler des unités FFI de Lorme dans la Nièvre et permet ainsi le décrochage du maquis.

Rondenay est arrêté en compagnie d'Alain Grout de Beaufort, sous le nom de "Jean-Louis Lebel", par les Allemands le 27 juillet 1944 lors d'une mission à Paris, au cours de laquelle il voulait encore parfaire l'organisation militaire de sa région. Durement interrogé pendant une semaine, il ne parle pas. De Fresnes, il doit être déporté en Allemagne le 15 août 1944. Mais identifié au dernier moment, il est extrait de son wagon en gare de Pantin avec plusieurs de ses camarades dont Alain Grout de Beaufort. Tous sont conduits immédiatement en voiture par la Gestapo à Domont dans le Val d'Oise, au lieu dit des quatre chênes, où ils sont assassinés. André Rondenay a été inhumé, après la Libération, au cimetière du Montparnasse à Paris.


Vladimir Trouplin in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004