Contexte historique

L'autorité suprême que le COMAC entend exercer sur les FFI, contre les empiètements des délégués militaires désignés par Alger, avait été reconnue in extremis le 14 août 1944 par le délégué militaire national, Chaban, et par le délégué général du GPRF, Parodi. Cette consécration fut éphémère puisque le 28 août, le général de Gaulle décide la dissolution du COMAC et des états-majors FFI dans les régions libérées. Interdiction est signifiée aux FFI de procédéder à de nouveaux recrutements. 

Convaincus d'être les mieux à même d'impulser et de canaliser le sursaut patriotique des Français prêts à s'engager, les hommes et les institutions visées par la décision du 28 août n'ont pas l'intention de se laisser déssaisir de leurs attributs sans réagir. Vingt-quatre avant cette décision du Général, le COMAC et l'état-major national FFI, à cent lieues de toute idée de sabordage, songaient, au contraire, à s'installer dans la durée. Sur proposition de Villon, le COMAC a ratifié un projet de communiququi, insistant sur la continuation des combats, devait "aboutir à un appel pour le recrutement intensif des FFI jusqu'à la fin victorieuse de la guerre". 

Par une remarquable coïncidence, ce texte paraît le même jour que la décision du général de Gaulle auquel il semble répondre. Dans ses conditions, tout autant que par son contenu, il revêt l'aspect d'un contre-projet militaire. L'ordre du jour n°5 propose aux officiers et aux soldats de s'engager "immédiatement pour la durée de la guerre dans les FFI, l'armée de la victoire française". 

Le 29, les membres du COMAC préparent une riposte à l'offensive du GPRF. Les mesures adoptées, les relations maintenues avec les commandants FFI régionaux, manifestent la volonté de contrevenir à la décision du général de Gaulleet d'avancer dans la voie tracée auparavant : recrutement des FFI, intégration des anciens cadres d'active, armement... Les séances ultérieures confirment cette ligne de conduite, tandis qu'une campagne s'organise en vue d'alerter la population.