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Rue Henri Auzias à Villeneuve-sur-Lot

Légende :

En mai 1975, la rue Philibert située à proximité de la maison centrale d'Eysses, devient "rue Henri Auzias".

Genre : Image

Type : Plaque de nom de rue

Producteur : Pierre Sarrodie

Source : © Collection Pierre Sarrodie Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Contexte historique

Dès la Libération, les lieux de souffrance des prisonniers politiques deviennent des "lieux de mémoire" (Pierre Nora). Plus récemment, ils ont été renforcés par des monuments destinés, dans la ville même de Villeneuve-sur-Lot, à perpétuer le souvenir des événements du 19 février 1944. Au cimetière Sainte-Catherine de Villeneuve-sur-Lot, un mémorial figurant la carte de France avec le nom des morts domine une urne contenant des cendres provenant de Dachau. Le mur d'enceinte de la centrale, contre lequel avaient été dressés les poteaux d'exécution, est devenu le Mur des Fusillés. En avril 1996, un arrêté du préfet de région le classe à l'inventaire des monuments historiques. Le 29 février 2004, un monument réalisé par l'artiste Jean-Claude Maurel et représentant 12 silhouettes devant un poteau d'exécution, est inauguré à Villeneuve-sur-Lot, place de la Révolution. Enfin, en juin 2000, une stèle en marbre à la mémoire des fusillés, œuvre de Thomas Stéfanello, est érigée devant l'Hôtel de Ville, place Anatole France. Villeneuve-sur-Lot a en outre donné à plusieurs de ses rues ou place le nom de résistants passés entre les murs de sa prison (Henri Auzias, Stéphane Fuchs, Paul Weil, Victor Michaut, Pierre Doize...). La réalisation d’un musée de la détention à Eysses est en cours de réflexion.



Né le 9 avril 1912 à Villevieille (Basses-Alpes), marié et père de deux enfants, Henri Auzias est agent manipulant au tri du bureau-gare de Marseille dès 1929. Il adhère au Parti communiste en 1935. De 1937 à 1939, il est secrétaire du syndicat des PTT de Marseille, section des ambulants. Il devient trésorier adjoint de l’union locale de Marseille le 5 mars 1939, puis entre à l’union départementale.

Après sa démobilisation en 1940, Henri Auzias continue de militer au sein du parti communiste clandestin, organise des groupes de base ainsi qu’une équipe spéciale à Marseille. Militant communiste connu, il est arrêté à son domicile marseillais en janvier 1941 et écroué à la prison militaire Saint-Nicolas de Marseille. Condamné par le tribunal militaire de Marseille, le 19 mars 1941, à quatre ans et trois mois de prison, il est transféré le 8 avril suivant à la Maison centrale de Nîmes. Henri Auzias y joue un rôle prépondérant dans l’organisation clandestine des détenus. 

En octobre 1943, Auzias est transféré à la Centrale d’Eysses. Sur tout le parcours qui le mène avec ses compagnons de détention à Eysses, il entraine ses camarades à chanter des airs patriotiques et à clamer des slogans de la Résistance. A Eysses, il devient très rapidement le délégué communiste des internés aux côtés de Stéphane Fuchs, délégué gaulliste comme porte-parole des détenus auprès de l’administration pénitentiaire. Il défend avec ténacité les revendications de ses camarades et obtient de nombreuses libéralités : statut de détenu politique, vêtements civils, partage des colis… Il est également l’un des principaux organisateurs de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944 qui se soldera par un échec. 

Condamné à mort par une cour martiale réunie à Eysses, il est fusillé le 23 février 1944 en chantant La Marseillaise et en criant « Vive la France ». 

En juillet 1945, son nom fut donné à la rue Saint-Régis à Marseille où il demeurait. Chaque année, les postiers lui rendent hommage à Marseille où il repose dans le cimetière Saint-Pierre. 


Voir l'exposition "Eysses, une prison en Résistance 1943-1944"
D’après Corinne Jaladieu, Michel Lautissier, Douze fusillés pour la République, Association pour la mémoire d’Eysses, 2004.
Biographie d’Henri Auzias sur le site internet Maitron en ligne.
Renseignements communiqués par Thérèse Dumont, association "Basses-Alpes 1939-1945"