Quartier de l’église de Saoû après le bombardement du 30 juin 1944
Légende :
Les Allemands, considérant le village de Saoû comme un « nid » de résistants, bénéficiant de l’abri de la Forêt, bombarde sévèrement l’agglomération.
Genre : Image
Type : Ruines
Producteur : Cliché A. Fuoc
Source : © AERD, collection Vincent-Beaume Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique en noir et blanc.
Date document : Juillet 1944
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme
Analyse média
En quelques minutes, le bombardement par neuf avions allemands détruit une bonne partie du village et fait 15 morts.
Derrière le clocher, on aperçoit la falaise méridionale du synclinal perché connu sous le nom de « Forêt de Saou ».
Contexte historique
Il était 13h40 : cela faisait dix minutes que les enfants étaient entrés en classe. Un bruit infernal retentit. Pas le temps de donner l'alerte : les premières bombes tombent sur le village.
Neuf avions en piqué lâchent leurs charges, 19 bombes de 250 kg, sur tous les quartiers et poursuivent les fuyards de leurs rafales de mitrailleuses. Les instituteurs font cacher les enfants dans le lit encaissé du ruisseau de la Vèbre tandis que les habitants descendent en hâte dans leur cave, tentent de gagner la campagne ou l'immense forêt voisine. Lorsque le massacre cesse, le village est en feu, des quartiers sont entièrement écroulés (une centaine de maisons détruites ou endommagées, dont l'école, la mairie, le bureau de poste), les rues sont obstruées de pierres et de gravats, on relève dix-huit blessés et quinze morts : Albin, Gaston, Gustave et Léa Bonnet, Andréa, Auguste et Raymond Brunel, Georges Augier, Jacques Delchiaro, réfugié toulonnais, Rosa Gros, Maurice Marcel, Delphine Carrèse, Marie Dezani, Edmond Monteillet et le petit Jean-Louis Tavan, âgé de deux ans.
Ce village de 610 habitants, où l'activité résistante était très développée, vient de subir de terribles représailles, ce bombardement allemand étant le plus meurtrier du département. La plupart des habitants ont perdu tout ce qu'ils possédaient, y compris leurs vêtements et leurs objets usuels.
Auteurs : Robert Serre
Sources : AN, F/1CIII/1152. AN, BCRA 3AG2/478-171Mi189. ADD, 9 J 1. Pour l'Amour de la France. Henry Fuoc, René Mure, Saoû 1944, l’année de sang, tapuscrit. Henri Fuoc, Histoire de Saoû. Le Dauphiné libéré, 20 juin et 2 juillet 1994, 6 juin 2004. Le Crestois, 15 juillet 1994, 28 juin, 5 juillet 2002, 9 juillet 2004, 6 juillet 2007 ADR, 182 W 9.
Les zones bombardées
Sources : AERD
la PlacetteSources : Collection Saonis
Quartier de l'égliseSources : Collection Saonis
Quartier de la PlacetteSources : collection Robert Serre
Immeubles détruitsAuteur(s) : Photo André Fuoc - Sources : Collection P. Vincent-Beaume
Entrée du village côté CrestA droite en ruines, le poste du maquis
Sources : collection Saonis
devant le café de l’UnionSources : collection Saonis
Saou bombardéSources : collection Saonis
Saou bombardéSources : collection Saonis
Vitrail de l’égliseAuteur(s) : photo Alain Coustaury - Sources : Alain Coustaury
Vitrail de l'église (détail)Auteur(s) : photo Alain Coustaury - Sources : Alain Coustaury
Monument aux morts de SaouMonument aux morts de Saou : plaque des morts du bombardement du 30 juin 1944
Producteur : Alain Coustaury ©