Vestiges de planeurs à Vassieux-en-Vercors

Légende :

Carcasses de planeurs DFS 230 et Gotha 242 jouxtant la nécropole de Vassieux-en-Vercors. L'ensemble est dominé par le mémorial du col de Lachau (La Chau).

Genre : Image

Type : Matériel

Producteur : Cliché Alain Coustaury

Source : © Collection Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur renseignée.

Date document : Juillet 2005

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors

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Analyse média

Le document représente des vestiges de carcasses des planeurs d'assaut qui atterrirent en juillet 1944 à Vassieux-en-Vercors. Ils sont situés en bordure de la nécropole où reposent des victimes des combats qui se déroulèrent dans et autour de Vassieux. D'autres vestiges sont exposés dans le village même.

La carcasse au premier plan permet de bien imaginer ce qu'était le fuselage du planeur DFS 230. Il n'en est pas de même pour le vestige du second plan où l'avant du poste de pilotage rend difficile la perception de l'autre planeur, un Gotha 242. Exposés depuis plusieurs années, ces aéronefs, mémoire du drame du Vercors sont soumis aux dures conditions climatiques du massif et nécessiteraient une sérieuse protection. On peut aussi déplorer l'absence de notices explicatives circonstanciées. Aussi le visiteur ne peut pas prendre conscience de ce qu'étaient ces aéronefs qui ont fortement marqué la mémoire des contemporains de l'événement.


Sources : Alain Coustaury

Contexte historique

Les vestiges exposés à Vassieux-en-Vercors sont ceux des deux types de planeurs d'assaut utilisés par la Wehrmacht pour des opérations militaires spéciales.

Le DFS 230 (Deutsch Forschungsinstitut für Segelflug, Institut allemand pour le vol à voile) : 

Dessiné par l'ingénieur Hans Jacob, pour la recherche météorologique, il est rapidement considéré comme un excellent moyen de transport militaire. Il est modifié pour cette nouvelle fonction. Excellent planeur, il a été construit à 1 600 exemplaires. D'une envergure de 22 m, d'une longueur de 11,25 m, il pèse, à vide, 800 kg. Sa charge utile est de 1 300 kg. Le remorquage se fait entre 160 et 180 km/h alors que sa vitesse maximum est de 280 km/h. Il atterrit à 85/90 km/h. Sa finesse, rapport entre la hauteur de largage et la distance parcourue, est de 1/12 (finesse actuelle des ailes delta, parapentes de l'ordre de 1/10, des planeurs de compétition supérieure à 1/50). En plus d'un pilote, il transporte neuf hommes équipés. Ces derniers sont assis sur une banquette centrale, cinq face à l'avant, quatre face à l'arrière. Les hommes peuvent être remplacés par du matériel. La construction du DFS 230 est conventionnelle. Le fuselage est de section rectangulaire, en tubes d'acier soudés, recouvert d'une toile épaisse vernie. Une porte, à l'arrière gauche, facilite l'embarquement et l'évacuation rapide des hommes ou du matériel. Une autre, plus large, est située sous l'aile droite. Les ailes sont recouvertes de contre-plaqué. Des aérofreins, sur l'extrados de l'aile, permettent d'augmenter le taux de chute, l'angle de descente. Pour les manœuvres au sol et pour le décollage, on utilise un petit chariot à deux roues. Ce dernier est largué juste après le décollage. Le planeur atterrit sur un patin central. La longueur de la course à l'atterrissage est ralentie quelquefois par l'utilisation d'un parachute-frein que le pilote peut déployer à l'arrière du planeur. Ce parachute a sans doute été utilisé à Vassieux. C'est lui qui, semble-t-il, a créé la confusion avec des soldats parachutés. Des fusées de freinage sont parfois montées dans le nez. Il semble qu'elles n'aient pas été utilisées à Vassieux. On distingue les versions DFS230B1 avec un parachute de freinage et DFS230C1 avec trois fusées de freinage.

Le Gotha 242 : 

C'est un planeur de transport lourd. Il se reconnaît facilement car il possède un fuselage central situé entre deux poutres supportant les empennages arrières. D'une envergure de 24,5 m, d'une longueur de 16 m, il a une charge utile de 3 650 kg. La vitesse de remorquage est de 210 km/h pour une vitesse maximum de 290 km/h. Il atterrit à 110 km/h. Vingt-et-un hommes équipés peuvent prendre place à bord. Le plus souvent, il est remorqué par le bimoteur Heinkel 111. Plus de 1 500 exemplaires ont été construits. Dans le cadre de l'opération Bettina, 20 DFS 230 ont atterri le 21 juillet 1944 à Vassieux et autour du village. Ils ont été suivis par une vague semblable le 23. Les Gotha 242 ont aérotransporté du matériel le 23. Contrairement à ce qui est souvent dit ou écrit, les planeurs n'ont pas utilisé la piste Taille-crayon préparée par la Résistance pour accueillir des appareils alliés. Ils se sont posés au plus près de leurs objectifs, le village, au lieu-dit Jossaud, aux hameaux de la Mure, du Château. Si ces aéronefs et leurs occupants n'ont pas décidé du sort du Vercors, ils sont restés fortement ancrés dans la mémoire collective à cause du caractère spectaculaire de leur utilisation. Les nombreuses photographies des carcasses qui ont été réalisées par les visiteurs, touristes et autres personnes en témoigne. L'arrêt à Vassieux-en-Vercors était souvent marqué par la photographie, en groupe, en famille, devant les carcasses qui durant plusieurs années parsemaient les lieux d'atterrissage.


Sources : Alain Coustaury
Archives : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.