Jacques Trolley de Prévaux
Légende :
Jacques Trolley de Prévaux, membre très actif du réseau polonais de renseignement F2, à la tête du sous-réseau Anne qui couvre les secteurs de Toulon, Nice et Marseille, fait Compagnon de la Libération à titre posthume
Jacques Trolley de Prévaux, a highly active member in the Polish network of the F2 intelligence network, head of the sub-network Anne that covered the sectors of Toulon, Nice and Marseilles. He was made Compagnon de la Libération posthumously.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur
Contexte historique
Alias : "Vox"
Jacques Trolley de Prévaux est né à Paris (7e) le 2 avril 1888. Son père était titulaire de la chaire de Droit commercial à la faculté de Droit de l'Institut Catholique de Lille. Après de brillantes études secondaires au collège Saint-Joseph de Lille, il décide de devenir marin et prépare à Paris le concours de l'Ecole Navale où il est reçu troisième en 1906.
Sorti en cinquième position de Navale, il suit les cours de l'école d'application sur le Dugay-Trouin. Promu enseigne de vaisseau en 1911, puis lieutenant de vaisseau en 1917, Jacques de Prévaux passe à sa demande dans l'aéronautique et est affecté au commandement du Centre de Dirigeables de Marquise-Rinxent ; Jacques Trolley de Prévaux il effectue de nombreuses heures de vol et participe brillamment à la Première Guerre mondiale à l'issue de laquelle il est décoré de la Croix de Guerre et de la Légion d'Honneur.
En février 1920, il intègre le Cabinet du Ministre de la Marine avant de commander une canonnière, La Diligente, pendant deux ans.
Capitaine de corvette en 1923, il est nommé l'année suivante commandant du Centre d'aéronautique navale de Cuers-Pierrefeu dans le Var où il retrouve les dirigeables. Il est nommé attaché naval à Berlin de 1926 à 1930 et est promu entre-temps au grade de capitaine de frégate. En Allemagne, il rencontre notamment Pierre Viénot et s'intéresse au comité franco-allemand d'information et de documentation que ce dernier dirige à Berlin.
De retour en France il reçoit un commandement en mer, celui de l'Altaïr, aviso colonial basé à Shanghai. Jacques de Prévaux se trouve affecté en 1934 à la base d'aviation de Rochefort jusqu'en 1936 ; enfin, il est auditeur au Centre des Hautes Etudes Navales (CHEN) et au Centre des Hautes Etudes de Défense Nationale (CHEDN). Promu au grade de capitaine de vaisseau en 1937, il prend, en août 1938, le commandement du croiseur Duguay-Trouin. En 1940, il se trouve immobilisé avec la Flotte à Alexandrie ; tombé gravement malade, il est rapatrié et débarque à Toulon en novembre 1940.
Nommé président du Tribunal maritime de Toulon en juillet 1941, Jacques Trolley de Prévaux prend contact parallèlement, en novembre 1941 à Toulon, avec le réseau de renseignements F2 composé en grande partie de Polonais. A la mi-décembre 1941, en raison de ses sympathies pour la Résistance, il est mis en disponibilité par l'amiral Darlan. Rapidement, ne parvenant pas à rejoindre la France Libre, Jacques de Prévaux, sous le pseudonyme de "Vox", s'engage au réseau F2 comme simple informateur, chargé de la Marine ; il réussit très vite à fournir aux Alliés des informations très importantes sur la Marine ennemie. Il est en contact également avec un des premiers envoyés en mission par la France Libre, Pierre Fourcaud.
Le réseau ayant été dispersé à la suite de nombreuses arrestations liées à l'occupation de la zone Sud par les Allemands et les Italiens, "Vox" prend, après sa reconstruction en 1943, une part très active dans le secteur "Méditerranée" du réseau F2 reconstitué.
A la mi-mai 1943, il prend la tête du sous-réseau " Anne " qui couvre les secteurs de Toulon, Nice et Marseille. Pendant un an, malgré une santé déficiente, il fait preuve d'un remarquable talent d'organisateur joint à un mépris total du danger. Il se dépense sans compter, se partageant entre ses déplacements clandestins et la gestion de la société de produits alimentaires qu'il vient de créer. Il fournit aux Alliés des renseignements de la plus grande importance sur les transports allemands pour l'Afrique, les mouvements des unités navales, le contrôle des aérodromes, les travaux de fortifications, etc. Reconnaissant ses mérites, le gouvernement anglais lui décerne alors la Distinguished Service Order.
Le 29 mars 1944, reconnu et arrêté par les Allemands comme chef de réseau avec sa seconde épouse, Lotka, également membre actif de l'organisation, il est incarcéré à la prison du Fort Montluc à Lyon et soumis à la torture. Il ne compromet aucun de ses camarades et rejette sur lui l'entière responsabilité de l'action du réseau.
Le 19 août 1944, il est fusillé avec son épouse dans les bois de Bron dans la banlieue lyonnaise. "Unis dans l'action de résistance, unis dans l'épreuve des prisons, ils se trouvèrent encore unis dans leur sacrifice. Nous ne les séparerons donc pas sous le signe de la Croix de Lorraine et la devise de notre Ordre" (Général Ingold, Chancelier de l'Ordre de la Libération, Mémorial des Compagnons 1940-1945). En raison des services rendus, Jacques Trolley de Prévaux est nommé, le 16 avril 1945, contre-amiral avec effet rétroactif.
Son corps repose à la Nécropole nationale de la Doua à Villeurbanne.
Distinctions :
• Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946 • Croix de Guerre 14/18 • Croix de Guerre 39/45 • Distinguished Service Order (GB) • Virtuti Militari (Pologne).
Alias: Vox
Jacques Trolley de Prévaux was born in the 7th arr. of Paris, April 2nd, 1888. His father was the tenure head of Commercial Law at the Institut Catholique de Lille. After a high school career full of successes at the College Saint-Joseph in Lille, Prévaux decided to become a marine and prepared to enter the Marine Academy in Paris in 1906 where he entered with the third highest results.
After graduating 5th in his class from the Marine Academy he began taking classes at the school of application in Dugay-Trouin. Promoted to lieutenant in 1911 and then again in 1917, Jacques de Prévaux passed his exams in aeronautics and was assigned to the command of the Airship Center Marquise-Rinxent, where he performed many flight hours during the First World War and was awarded the Croix de Guerre and the Legion of Honor.
In February 1920, he joined the cabinet of the Minister of the Navy before commanding the gunboat, La Diligente for two years. Named lieutenant commander in 1923, he was appointed the following year to the position of the commander of the naval aviation center of Cuers-Pierrefeu Var where he was in control of airships. From 1926-1930 he served at the Naval Attaché to Berlin and also at that time was promoted to Frigate Captain. In Germany, he met Pierre Piénot and became particularly interested in the Franco-German committee for information and documentation that the latter was operating in Berlin.
Upon returning to France he received a command at sea for the dispatch boat, Altair based in Shanghai. Following this he was assigned to the air base in Rochefort from 1934-1936; finally enlisting as a student at the Center for Advanced Naval Studies and at the Center for Advanced Studies for National Defense. In 1937 he was promoted to the rank of captain and in the following year took command of the cruiser Duguay-Trouin. In 1940 he was immobilized with his fleet in Alexandria and fell ill, causing him to be repatriated to Toulon in November of 1940.
In July 1941 he was named president of the Maritime Court of Toulon, and in November of the same year began making contact with the information network F2 that is mostly made up of Polish agents. By mid-December 1941 because of his sympathies towards the Resistance he was removed from his post by Admiral Darlan. Following this, Prévaux did not waste any time in joining the forces of Free France (France Libre) and began participating in the F2 network under the alias “Vox” as an informant. Being put in charge of marine activity, he quickly succeeded in providing the allied forces with substantial information regarding the enemy marine forces. He was equally in contact with one of the first agents of France Libre, Pierre Fourcaud. The F2 network became more dispersed following several arrests in relation to the German and Italian occupation of the southern zone. When the F2 network was back on its tracks again in 1943 “Vox” took up a more active role in reporting enemy activity in the Mediterranean sector.
In mid-May of 1943 he was named the head of the sub-network Anne that covered the sectors of Toulon, Nice and Marseilles. For a year, despite poor health, he demonstrated a remarkable talent for organization with a total disregard for danger. He selflessly spent his own money and time to help maintain the clandestine network and to help the management of the food company he had just created. He provided crucial information to the Allied concerning the German movement towards Africa, naval movements, control of airfields, fortification work, etc. For his work the British government awarded him with Distinguished Service Order.
On March 29th 1944, as the head of the network he was arrested as well as his second wife Lotka, an equally active member in the F2 network, by German forces and was incarcerated in the prison Fort Montluc in Lyon where he was also submitted to torture. During his time there he did not name any of his colleagues and took complete responsibility for the network’s activity.
Alongside with his wife, Prévaux was shot dead in the Bron woods outside of Lyon on August 19, 1944. “United in the French Interior Resistance, united by the hardship of imprisonment, yet still united in their sacrifice. We keep them united under the Croix de Lorraine and the motto of the Order”, declared General Ingold, the Chancellor of the Order of the Liberation Memorial Fellowship 1940-1945. Because of his services render, Jacques Trolley Prévaux was appointed to the position of rear admiral posthumously on April 16th, 1945.
His body rests at the National Necropolis of la Doua in Villeurbanne.
Musée de l'Ordre de la Libération
Traduction : Sarah Buckowski