Couverture de l'ouvrage Safe Houses are Dangerous de Helen Long
Légende :
Couverture de l'ouvrage Safe Houses are Dangerous de Helen Long, préfacé par Albert-Marie Guérisse (édition de 1989), relatant l'action du docteur George Rodocanachi, membre du réseau Pat O'Leary (ou Pat Line)
Cover of the book Safe Houses are Dangerous by Helen Long with a preface written by Albert-Marie Guérisse (1989 ed.) that retells the events of Dr. George Rodocanachi, member of the Pat O’Leary network (also called the Pat Line network)
Genre : Image
Type : Reproduction de photographie
Source :
Détails techniques :
Reproduction de photographie analogique, tirée de l'exposition Ici-Même.
Date document : 1940-1943
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille
Analyse média
La couverture représente l'entrée de l'immeuble du 21 rue-Roux-de-Brignoles à Marseille, domicile du Dr. George Rodocanachi, utilisé comme lieu "sûr" par les membres du réseau.
The cover represents the entrance to the building of 21 rue-Roux-de-Brignoles in Marseilles, home of Dr. George Rodocanachi, which was used as a safe house for the members of the Pat O’Leary network.
Traduction : Sarah Buckowski
Contexte historique
Le docteur Georges Rodocanachi demeurant au 21 rue-Roux-de-Brignoles a de multiples activités légales et clandestines. Il est médecin consultant du consulat américain pour les Juifs émigrants dont il facilite grandement le départ. Membre du conseil médical de l’hôpital-Michel-Levy, il déclare inaptes au service la plupart des Britanniques internés à Marseille, ce qui facilite leur rapatriement. Mais il fait partie également du réseau Pat (la Pat Line, du pseudonyme de son dirigeant Pat O’Leary). Celui-ci tente de faire partir vers la Grande Bretagne, par tous les moyens, les pilotes britanniques abattus en France. Georges Rodocanachi en accueille d’ailleurs à son domicile. Il travaille en lien étroit avec Louis-Henri Nouveau, courtier en marchandises du port phocéen, domicilié 28A quai-de-la-Rive-Neuve. Tous deux sauvent et permettent le rapatriement clandestin de centaines de militaires anglais. A la suite d’une trahison, ils sont arrêtés par la Gestapo en 1943 et déportés à Buchenwald où Georges Rodocanachi meurt au printemps 1944.
Sur le réseau Pat O'Leary :
En décembre 1940, l'officier écossais Ian Garrow, prisonnier évadé, jette les bases d'une filière d'évasion des militaires britanniques restés en France, puis des aviateurs de la RAF, en recrutant le courtier marseillais "gaulliste" Louis Nouveau, le futur "Saint-Jean", qui apporte les premiers fonds.
A l'été 1941, une chaîne d'évasion d'une cinquantaine de membres du nord de la France aboutit à Marseille, puis par Toulouse et Perpignan aux Pyrénées, grâce à des républicains espagnols. Cette initiative née en France rejoint les efforts de l'Intelligence Service et du Room 900 du MI9 du War Office.
Quand Ian Garrow est arrêté en juillet 1941 à Marseille par la police française, Albert Guérisse, "Joseph" puis "Pat O'Leary", un médecin militaire belge, prend le relais, assisté en zone Nord de Jean de la Olla. Il réorganise le réseau dans le Nord après la trahison, en décembre 1941, d'un de ses agents qui avait détourné de l'argent, Harold "Paul" Cole.
Durant l'été et l'automne 1942, Pat O'Leary organise par radio et participe aux premières opérations de récupération d'aviateurs par un chalutier venu de Gibraltar sur les côtes de Provence (Cassis) et du Roussillon (Narbonne, trois départs au Canet). Chaque opération permet d'évacuer 30 hommes d'un coup (fugitifs de zone Nord ou évadés du fort de la Turbie, près de Monaco). A l'été 1942 et au début 1943, l'agent Louis Nouveau prospecte à Paris, à Rouen et en Bretagne pour y étendre le réseau et préparer des évasions par les côtes bretonnes. Mais, par vagues successives, le réseau Pat O'Leary est démantelé et ses chefs arrêtés, dans le Midi d'abord, en février et mars 1943.
Le réseau d'évasion Pat O'Leary est avec le réseau belge Comète l'un des premiers structurés avec une implantation nationale et une grande efficacité : par les voies pyrénéennes et méditerranéennes, il aurait évacué 600 aviateurs et soldats alliés mais perdu une centaine d'agents, morts ou déportés. L'expérience de ce réseau d'abord improvisé a servi ensuite à la réussite du réseau Shelburne.
Doctor George Rodocanachi, while living at 21 rue-Roux-de-Brignoles partook in many illegal and clandestine activities on behalf of the Resistance of the Interior. He worked as a medical consultant at the American Consulate for emigrating Jews, where he was able to ensure their departure. As a member of the medical council of the hospital Michel-Levy he declared many British prisoners in Marseilles as unfit for forced labor, which eased their repatriation back to England. Also a member of the network Pat O’Leary, often called the Pat Line, he endeavored to transfer British pilots whose planes had been shot down in France to Great Britain. Rodocanachi also opened his home to any pilots he was able to keep from being detained. He also worked in close relation with Louis-Henri Nouveau, a broker working in Marseilles and housed at 28A quai-de-la-Rive-Neuve. The two men helped repatriate hundreds of English soldiers. Dr. Rodocanachi was arrested by the Gestapo in 1943 on accounts of treason and was deported to the concentration camp of Buchenwald where he died in the Spring of 1944.
The Pat O'Leary Network
In December 1940, Scottish officer and escaped prisoner, Ian Garrow, laid the foundations for an escape route to Britain for English soldiers and pilots of the Royal Air Force, with the help of a Gaullist broker from Marseilles, Louis Nouveau, the future “Saint-Jean”, who was able to give financial aid to the project.
In the summer of 1941, fifty some members of an escape network from the north of France arrived in Marseilles then moving on to Toulouse and Perpignan in the Pyrénées with the help of Spanish Republicans. The US Intelligence Service, Room 900 and MI9 of the War Office joined this initiative born in France.
When Vichy Police in Marseilles arrested Ian Garrow in July 1941, the Belgian doctor Albert Guérisse took over as the head of the “Pat O’Leary” network with the help of Jean de la Olla for the North zone of France. After the defection to the Vichy forces by one of the networks agents, Harold Cole, the two men reorganized the whole network in the North in December 1941.
During the summer and fall of 1942, through radio organization the Pat O’Leary network began its first operations to rescue pilots using fishing boats along the coast of Provence (Cassis) and Roussillon (Narbonne and three departures in Le Canet). Each operation evacuated 30 men at a time in an area north of the fort La Turbie near Monaco. In the summer of 1942 and early in 1943 Resistance agent Louis Nouveau traveled to Paris, Rouen and Brittany to expand the network and prepare escape routes from the coast of Bittany. Despite his efforts the “Pat O’Leary” network was infiltrated and stopped in successive waves by German and Vichy forces leading to the arrest and detention of the network leaders first in the south in Feburary and March of 1943.
The Pat O’Leary escape network, just like the Belgian run network Comète, was one of the first clandestine networks to reach success at the national level through evacuating soldiers through routes via the Pyrenees and the Mediterranean. The network saved 600 allied soldiers and pilots though not without losing hundreds of agents that were either killed or deported. Through the work of the Pat O’Leary network came the more successful Shelburn network.
Helen Long, Safe Houses are Dangerous, préfacé par Albert-Marie Guérisse, Londres, Abson Books London, New Ed. edition, novembre 1989.
Robert Mencherini, Ici-Même, Marseille 1940-1944, de la défaite à la libération, Marseille, Editions Jeanne Laffitte, 2013 et exposition Ici-Même en ligne sur le Musée de la Résistance en ligne.
D'après Christian Bougeard, in Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Paris, Robert Laffont, 2006.
Traduction : Sarah Buckowski