André Boyer
Légende :
André Boyer, dit "Brutus" et "Brémond", chef du réseau de renseignement éponyme à compter de début 1943 et artisan de son développement à l'échelle nationale, avocat, puis membre du comité directeur des MUR
André Boyer who was also called “Brutus” and “Brémond”, head of the eponymous network from early 1943. Boyer, who was a lawyer and a member of the Executive Committee of the MUR, was also the driving force behind the networks’ national expansion.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France
Contexte historique
André Boyer est né le 15 octobre 1908 à Marseille. Son père, médecin, servit comme médecin militaire pendant la Grande Guerre. Après des études secondaires à l'Ecole Libre de Provence, André Boyer obtient une licence en Droit et une licence de Lettres et s'inscrit à l'âge de 21 ans au Barreau de Marseille. Il y ouvre en 1931 son premier cabinet avec un de ses confrères et amis, Gaston Deferre.
En 1939, il contracte un engagement pour la durée de la guerre et en juin 1940, il est aspirant à l'Ecole de Saumur et est cité pour la défense héroïque du pont de Gennes avec les Cadets de Saumur. Refusant la défaite, André Boyer songe à gagner l'Angleterre pour poursuivre le combat mais estime finalement plus utile de rester en France. Il entre en effet le 25 janvier 1941 dans le réseau Lucas, pseudonyme de Pierre Fourcaud, un des premiers agents de la France Libre envoyés en mission en France. Par l'intermédiaire de Fourcaud, André Boyer s'engage en même temps aux Forces françaises libres.
En avril 1941, il installe à Marseille un centre d'émission radio et à l'été 1941, le premier contact des FFL (Pierre Fourcaud) avec le Comité d'Action Socialiste (Félix Gouin) est réalisé par son intermédiaire. A la suite de l'arrestation de "Lucas", en août 1941, il devient adjoint du nouveau chef du réseau "Froment" (alias Boris Fourcaud, frère de Pierre). Grâce à son aide, le réseau de renseignement Brutus et le réseau d'action FFL Veny prennent, dès le début de 1942, une très grande extension. Le 13 janvier 1943, André Boyer, alias "Brutus", gagne Londres et est bientôt nommé chef de mission de 1re classe.
De retour en France sur le terrain d'atterrissage clandestin "Chamois" de Saint-Yan en Saône-et-Loire, dans la nuit du 13 au 14 février, dans le cadre de l'opération aérienne Bérénice et sous le pseudonyme de "Brémond", il prend en charge l'ensemble du réseau Brutus auquel il donne un très grand développement. Malgré les nombreuses arrestations qui frappent le réseau, il continue inlassablement son travail de chef national du réseau Brutus.
De retour à Londres par une nouvelle opération aérienne le 20 septembre 1943 en compagnie de Gaston Deferre, André Boyer crée également le mouvement France au Combat.
Arrêté le 8 décembre 1943 avec deux de ses camarades, torturé, il assure par son silence la sécurité de son réseau. Il quitte Fresnes le 2 mai 1944 pour Compiègne puis, le 12, est acheminé vers le camp de concentration de Buchenwald. Le 8 juin 1944, il est transféré au camp de Dora, où il organise la résistance intérieure du camp. Repéré, André Boyer est transféré à la prison de Nordhausen sous la double inculpation de saboteur de V1 et d'organisateur d'un réseau de résistance à l'intérieur du camp. Lors du violent bombardement allié dans la nuit du 3 au 4 avril 1945, il s'évade avec deux camarades, Jacques Poupault et Jacques Brunschwig-Bordier mais il est tué par une bombe après avoir franchi les murs de la prison. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Distinction :
• Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946 • Croix de Guerre 39/45 avec palme • Médaille de la Résistance • Distinguished Service Order (GB).
André Boyer was born on October 15th, 1908 in Marseille to a father that served as a military doctor during World War I. After studying at L’Ecole Libre of Provence André Boyer obtained his bachelors degree in law and literature following which, he began entering the Bar school of Marseilles at age 21. In 1931 he opened his first law office with his friend and colleague Gaston Deferre.
In 1939 Boyer was hired for the entire duration of the war and in June 1940 is enlisted as a cadet at the Ecole de Saumur and was cited for his heroism at defending the bridge of Gennes with the Cadets of Saumur. Refusing defeat, Boyer wanted continue fighting in England but realized it was more useful to continue the fight in France. On January 25th 1941 Boyer began his work in the clandestine network Lucas, a pseudonym for Pierre Fourcaud, one of the first agents of Free France sent to France. Through Fourcaud, Andre Boyer participated in both interior and exterior Resistance fronts, as he became a member of the Free French Forces.
In April 1941, Boyer began setting up a radio broadcast center, and succeedeed in establishing by the summer of 1941 the very first contact between the FFL forces (Pierre Fourcaud) with the Comité d’Action Socialiste (Félix Gouin). Following the arrest of “Lucas” (another one of Boyer’s alias’) in August 1941, Boyer became deputy head of the network called “Froment” (also the alias of Boris Fourcaud, brother of Pierre Fourcaud). With his help the Brutus intelligence network and the Action Network of the FFL, Veny, both expanded their network in the beginning of 1942. On January 13th 1943, André “Brutus” Boyer arrived in London and was appointed qas first class mission chief.
Returning to France via a clandestine landing operation Bérénice at the airfield called “Chamois”, in Saint-Yan in Saône-et-Loire, during the night of February 13th, Boyer going by “Brémond” took over the Brutus network. Despite the numerous arrests within the network, Boyer worked tirelessly as national head of the Brutus network.
Returning to London by an aerial operation on September 20th 1943 with Gaston Deferre, Boyer also created the movement France au Combat.
Arrested on December 8th 1943 with two fellow agents he remained silent while being tortured and interrogated on the activity of the network, which helped maintain the Brutus network safe. He left Fresnes on May 2nd 1944 for Compiègne and from there was re-routed to the concentration camp of Buchenwald. On June 8th, 1944 he was transferred from there to the camp Dora, where he organized a Resistance team inside the camp. Upon being discovered for his activity he was removed from Dora and sent to Nordhausen prison on a double indictment of sabotage of V1 and through his organization of a Resistance groups within the camps. During a terrible allied bombing on the night of April 3rd 1945, Boyer escaped with two comrades, Jacques Poupault and Jacques Brunschwig-Bordier but was struck dead by a bomb just after crossing the walls of the prison camp. His body was never found.
Musée de l'Ordre de la Libération.
Traduction : Sarah Buckowski