Registre d'écrou de la maison centrale d'Eysses (Marcel Cochet)
Légende :
Extrait du registre d'écrou de la maison centrale d'Eysses sur lequel figure l'incarcération de Marcel Cochet.
Pour en faciliter la lecture, nous avons divisé ce document en deux parties (recto-verso).
Genre : Image
Type : Registre d'écrou
Source : © Archives départementales de Lot-et-Garonne, 940W118 Droits réservés
Date document : 9 décembre 1943
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Analyse média
L'écrou est le procès-verbal consigné sur registre constatant qu'un individu a été placé en détention dans un établissement pénitentiaire. Ces registres sont riches d'informations sur le profil et sur le parcours des détenus. Les registres se présentent de façon chronologique, dans l’ordre des mises sous écrou.
L'extrait présenté ici concerne l'incarcération de Marcel Cochet à la maison centrale d'Eysses, de son arrivée dans cet établissement pénitentiaire le 9 décembre 1943 à son départ de la centrale le 30 mai 1944 suite à sa remise aux autorités allemandes.
Fabrice Bourrée
Contexte historique
Né le 12 décembre 1913 à Polliat, Marcel Cochet est radio et sergent dans l'infanterie en 1940. Démobilisé, il retrouve son emploi d'auxiliaire de la ville de Bourg-en-Bresse jusqu'en mai 1941, date à laquelle il part à Antibes suivre une formation sportive. En septembre 1941, il intègre le lycée Lalande de Bourg-en-Bresse en qualité de professeur de sport adjoint. Au sein du lycée, il aide les jeunes hostiles au régime de Vichy à s'organiser, alors que la majorité des professeurs et de l'administration ne suit pas cette démarche.
Marcel Cochet est contacté en novembre 1941 par son frère André Cochet et Paul Pioda du mouvement Libération. Il devient successivement chef de sizaine, puis de trentaine et chef de trentaine de choc en juillet 1942. En novembre 1942, il participe au transport d'armes cachées à la Trappe des Dombes et accomplit ensuite des missions variées : enlèvement du fichier de recensement du STO (Service du travail obligatoire) de Bourg-en-Bresse en avril 1943, et du fichier départemental en mai 1943, sabotage du local de la Milice par grenadage en avril 1943, instruction militaire des chefs de trentaines en 1942 et 1943, sabotages de plusieurs magasins de collaborateurs en 1942 et 1943, réception de parachutages d'armes à Polliat, Lent, Chavannes-sur-Suran. Il participe également à l'organisation du mouvement FUJ (Forces unies de la jeunesse) au lycée, à la création de maquis à Lamoura et Saint-Claude et à leur ravitaillement en cartes d'alimentation.
Marcel Cochet est arrêté par la police judiciaire de Lyon le 18 juin 1943. Condamné par la section spéciale de la cour d'appel de Lyon à 6 ans de réclusion, il est incarcéré à la prison Saint-Paul de Lyon puis à la centrale d'Eysses où il arrive le 9 décembre 1943. Il est déporté à Dachau et Allach le 18 juin 1944 puis rapatrié en France le 25 mai 1945.
Il reprend ensuite sa carrière de professeur d'EPS au lycée Lalande jusqu'à sa retraite en décembre 1973. Il joue un rôle de premier plan dans le monde du rugby, notamment avec l’équipe du lycée Lalande mais surtout à l'US bressane dont il est le soigneur officiel, fonction qu’il quitte en 1982 à 70 ans.
Marcel Cochet est décédé le 15 décembre 2001 à Bourg en Bresse.
Fabrice Bourrée