Etats de service de Georges Dunoir

Légende :

L'état signalétique des services prouve que les services militaires (ou assimilés) ont bien été accomplis. Elle peut être réclamée par les organismes de retraite ou de sécurité sociale. L'extrait présenté ici à été délivré à la demande de Georges Dunoir le 18 avril 1950. 

Genre : Image

Type : Etats de service

Source : © Service historique de la Défense, DAVCC (Caen) Droits réservés

Détails techniques :

Feuille dactylographiée

Date document : 18 avril 1950

Lieu : France

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Analyse média

Tout comme le registre matricule, l'état des services est sans conteste le document le plus intéressant pour qui cherche à retracer la carrière d'un soldat ou d'un sous officier. On y trouve le détail des affectations, mais aussi la mention des blessures et des décorations qui auront marqué la carrière militaire de l'individu. 

Georges Dunoir est appelé au service armé en 1923 et obtient un sursis renouvelable jusqu'en 1926. Le 10 novembre 1926, il est incorporé au 24e escadron du train hippomobile où il arrive comme 2e classe le 21 décembre 1926. Dunoir est promu brigadier le 10 mai 1927 puis maréchal des logis le 6 février 1928. Durant ces mois de service armé, Dunoir se trouve au Maroc (le 24e escadron stationne à Fès) où il participe à la guerre du Rif et à la campagne de pacification du pays.
Le 17 avril 1928, il est renvoyé dans ses foyers et placé dans la disponibilité. 
Rappelé à l'activité le 2 septembre 1939 par ordre de mobilisation générale, il est affecté à la 461e compagnie hippomobile. Georges Dunoir est démobilisé à Lyon le 17 juillet 1940.


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Né le 27 septembre 1903 à Valence, Georges Dunoir est représentant en appareils chirurgicaux à Lyon. Franc-maçon, initié au Grand Orient de France en 1928, il appartient à la loge des « Amis de la Vérité ». Il trouve assez rapidement à se lier pour organiser des actions de résistance, en particulier par la presse clandestine. Des radicaux, des socialistes, des francs-maçons ont entrepris de faire de la propagande contre les Allemands et Vichy par des tracts et journaux clandestins. Quelques-uns, dont Louis Pradel, futur maire de Lyon, et Georges Dunoir, créent le mouvement Le Coq enchaîné qui, solidement structuré, s’implante sur le Rhône et les départements limitrophes. En mars 1942, ils se lancent dans la confection et la diffusion d’un journal portant le nom du mouvement qui paraîtra jusqu’à la Libération. La liaison avec Londres – le réseau Buckmaster par l’intermédiaire d’Alain – est établie, ils reçoivent des parachutages. Ils participent aussi à la formation et l’instruction de troupes armées, l’édition et la diffusion de tracts, la fabrication de fausses pièces d’identité. Grâce au noyautage par la Résistance de la Section Spéciale pour la répression des menées anti-nationales, créée par Vichy, Dunoir est prévenu d’une arrestation imminente et peut échapper à la police. Il poursuit son travail avec l’imprimeur Chevalier, qui sortira plusieurs numéros deFranc-Tireur et de Combat. Mais une divergence apparaît avec Jean-Pierre Lévy et Franc-Tireur, qui attaquent régulièrement les communistes. Dunoir estime qu’il convient d’aider tous les résistants, quelle que soient leurs opinions. Dès lors, l’équipe se consacre totalement au Coq enchaîné, dont le tirage passe à 30 000 exemplaires. Dunoir devient directeur du Coq enchaîné

Les réunions dans l’appartement de Dunoir, au 74, cours de la Liberté, étaient fréquentes, produisant des va-et-vient qui ne passaient pas inaperçus. De plus son appartement servait à entreposer des caisses de mitraillettes parachutées. On y stockait aussi les fausses cartes, les faux tampons, les tracts, les journaux. Georges Dunoir est arrêté le 21 septembre 1942. Condamné à trente mois de prison, il est emprisonné à la prison Saint-Paul de Lyon, puis à Eysses, avant d’être déporté le 20 juin 1944 à Dachau puis transféré le 7 juillet à Allach, d’où il reviendra assez atteint physiquement. 

Le 6 mai 1945, il fonde avec d’autres déportés un atelier maçonnique au sein même du camp de concentration d’Allach, libéré quelques jours plus tôt. L’atelier prend le nom « Les Frères captifs d’Allach ». Georges Dunoir en devient le secrétaire. En décembre 1945, il réintègre le Grand Orient et, dans sa loge d’origine de Lyon, occupe la charge de Vénérable. Georges Dunoir décède en 1972.


Auteurs : Robert Serre, Fabrice Bourrée 
Sources : 
Paul Garcin, La Haine, Lugdunum, Paris 1946. 
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et alentours, Editions BGA Permezel, 2003. 
Documentation famille Dunoir. Documentation Robert Serre.