Résilience d'une habitante de La Chapelle-en-Vercors

Légende :

Résilience d'une habitante de La Chapelle-en-Vercors, novembre 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : L'Illustré- Marcel Bolomey

Source : © Collection Marcel Bolomey Droits réservés

Détails techniques :

Reproduction de photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Novembre 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - La Chapelle-en-Vercors

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Analyse média

La photographie de cette habitante a été réalisée devant le « Mur des fusillés » de La Chapelle-en-Vercors par Marcel Bolomey, journaliste suisse, venu effectuer un reportage dans le Vercors au mois de novembre 1944. 

D'autres photos de Marcel Bolomey E-Pics Fotostiftung (ethz.ch)

Sur le parcours de Marcel Bolomey, voir ici : Bolomey, le monde dans l’objectif d’un Carougeois | Infolio


Julien Guillon

Contexte historique

Le 25 juillet 1944, l’armée allemande investit le village de La Chapelle-en-Vercors. Le 27, 16 hommes du village sont pris en otage et exécutés devant le mur de la ferme Albert. D’après le journaliste, Marcel Bolomey, le mur qui se situe en arrière-plan est encore criblé d’impacts de balles et de taches de sang. Venu interroger les habitants du Vercors sur les événements vécus, il découvre ce lieu d’exaction et l’horreur vécue par les habitants et note : « Tandis qu’elle raconte, les yeux de la vieille paysanne restent secs, mais son regard est empli d’une indicible détresse et sa main rugueuse tremble lorsqu’elle désigne les taches de sang ».

La reconstruction urbanistique et économique contribuera à refermer des cicatrices béantes, mais pas seulement. Si, en économie, le concept de la résilience, consiste à revenir à une trajectoire initiale après un choc, l’état post-traumatique des populations et des individus constitue une problématique parallèle et transversale.
Les nécropoles, les stèles, entre autres marqueurs de la mémoire et du recueillement, dont le « Mur des fusillés », viennent se greffer et nourrir le processus complexe de résilience, qu’il soit individuel et/ou collectif. En effet, les commémorations, avec la participation des plus hautes autorités de l’Etat, participeront à l’élaboration d’un socle favorisant la reprise de la « vie ».
En 1948, sur l’ensemble du massif, les familles sont relogées, les rendements agricoles parviennent à nouveau à satisfaire l’autoconsommation et les étals ; les touristes fréquentent les lieux de loisirs. La natalité reprend son cours d’avant-guerre...


Auteur : Julien Guillon

Sources :

L’Illustré, revue hebdomadaire, Lausanne, Suisse, n°48, 30 novembre 1944, 48 pages.

Archives Départementales de la Drôme, 132J15.

CYRULNIK (B.) ; SERON (C.) [Dir.], La résilience ou comment renaître de sa souffrance ?, collection « Penser le monde de l’enfant », Paris, Editions Fabert, 2009, 247 p.