Carte du parcours de dispersion de Louis Didier-Perrin et du C15
Légende :
Au recto : Carte du parcours de Louis Didier-Perrin et du C 15 pendant la dispersion
Au verso : Louis Didier-Perrin pose, au centre sur le rocher, sur les hauteurs de Vassieux, 20 ans après l'événement, en juillet 1964
Genre : Image
Type : Carte
Producteur : Christophe Clavel
Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés
Détails techniques :
Recto : carte en couleur sur fond en relief.
Verso : photographie analogique en noir et blanc, archives L. Didier-Perrin, tous droits réservés.
Date document : 2014
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)
Analyse média
La carte a été élaborée spécifiquement pour l’exposition virtuelle à partir des sources indiquées ci-dessous, notamment les témoignages enregistrés et écrits de Louis Didier-Perrin, président de la section de Valence de l’Association des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors (ANPCVV).
Le camp C15, commandé par le lieutenant Charvier, était en poste à Font-Payanne, au-dessus de Vassieux, face au sud.
Il se dirigea d’abord vers la forêt de Lente, où il se dispersa. La carte décrit le périple de Louis Didier-Perrin, qui, avec quelques camarades, rejoignit Die, à travers l’encerclement allemand.
Les encadrés blancs indiquent la date ; les verts, les lieux de stationnement ; les flèches, les parcours.
Visualiser le parcours de dispersion en 3 D :
1- Installer Google Earth, en téléchargeant le lien ici
2- Cliquer sur "Visualiser le parcours de dispersion"
3- Un fichier se télécharge au bas de l'écran
4 - Cliquer sur le fichier pour l'ouvrir
5- Naviguer sur les lieux, notamment à l'aide du pictogramme , zoomer, dézoomer, etc.
Auteur : Philippe Huet
Cartographie 3 D interactive : Thierry Bontems
Contexte historique
Tous les parcours de la dispersion ont été analysés selon une grille commune qui décrit successivement chacun des aspects concrets de la vie des maquisards pendant cette dure période.
Les voici donc exposés pour le parcours de Louis Didier-Perrin et une partie du camp C15.
Anticipation de l’ordre :
Le témoin, L. Didier-Perrin, ignore comment son chef, le lieutenant Charvier, Coquelin, a été prévenu. Les deux chefs précédents, le lieutenant Point, Payot, et le capitaine Haezebrouck, Hardy, ont été tués à Vassieux-en-Vercors en juillet 1944.
Prise de connaissance de l’ordre :
Le 22 juillet 1944, le camp C15, qui compte environ 30 maquisards, passe la nuit en forêt de Quint (à la maison forestière de Quint ?). le Lieutenant Charvier est prévenu qu'il doit remonter à Font-Payanne pour barrer la route du sud de Vassieux aux Allemands, qui seront contre-attaqués par « 600 FFI » au nord. Arrivé le 23 au matin au col de Font-Payanne, Charvier prend la mitrailleuse portée par L. Didier-Perrin et la camoufle. On ne contre-attaque plus (?).
Dans la soirée du 23, le camp suit la crête au nord-ouest et va bivouaquer à Font-d’Urle (sans couchage), puis se rend en forêt de Lente, où l’ordre de dispersion lui parvient. Les chefs déclarent : « Ceux qui le veulent peuvent rentrer chez eux ».
Mise en œuvre C15 :
Le C15 se disperse alors en groupes de cinq ou six maquisards. L. Didier-Perrin emmène un groupe avec ses armes et parcourt le chemin inverse, de la forêt de Lente vers Font-d’Urle, puis Quint, puis, Ponet et Die (par les bois). À Ponet, rencontre avec « le père Brunel », garagiste à Die, qui les dissuade de traverser la Drôme pour rentrer à Die en raison du trop grand danger, et leur recommande d’abandonner leurs armes, de se mettre en civil, et de passer le barrage allemand à l’entrée de Die en déclarant : « Nous sommes partis à cause des bombardements et nous rentrons ». Les camarades de L. Didier-Perrin suivent ce conseil et entrent à Die sans être inquiétés, préviennent la mère de L. Didier-Perrin, qui envoie « la bonne de 20 ans » le chercher. Ils rentrent bras dessus, bras dessous.
Lieux de repli :
Les étapes du périple sont les suivantes :
- Font-Payanne, en groupe de 30 maquisards, puis Font-d’Urle, où ils passent une nuit, puis en forêt de Lente, où ils resteront entre trois et quatre nuits.
- en forêt de Lente, par petits groupes, puis Font-d’Urle, puis en forêt de Quint, où ils passeront entre deux et trois nuits.
- Ponet et Saint-Auban, où ils passeront une nuit dans les marnes, et enfin, Die.
Les armes :
Monté le 7 juillet dans un car de l'Armée secrète (AS) de Die, le groupe a suivi la formation élémentaire du combattant et appris à se servir des armes. Le groupe de L. Didier-Perrin reste armé jusqu’au Ponet, juste avant d’entrer à Die. Il récupérera les armes plus tard. L. Didier-Perrin a toujours son fusil.
Eau et ravitaillement :
L. Didier-Perrin était le cuisinier des camps C12 et C15. Il allait chercher régulièrement le ravitaillement à Vassieux (cuisse de bœuf, pommes de terre…), ce qui fut le cas le 21 juillet au matin, où il vit atterrir les planeurs à 200 mètres. Il s’arma (cartouchière, grenades Gammon, colt, fusil) et rejoignit le groupe à Font-Payanne, sans provisions de bouche.
En forêt de Lente, avec un camarade, il reconnut une ferme et y trouva du vin de noix, du saindoux et 10 kilos de pommes de terre crues, qu’il fit cuire, au bénéfice du groupe.
Au retour vers Die, le petit groupe se nourrit avec ce qu’il y avait dans les sacs et poches (boîtes de sardines). Il eut faim. Les gourdes furent remplies au moins une fois à une source.
Liaisons :
Le groupe ne rencontra pas Narcisse Geyer, Thivollet. L. Didier-Perrin ne sait dire comment il fut prévenu de la dispersion.
La rencontre avec le « Père Brunel » à Ponet (cf. ci-dessus) leur sauve la vie.
Après le retour à Die et sa libération, l’AS voulut enrôler à nouveau des maquisards ; c'est l’amalgame. Si certains acceptent, L. Didier-Perrin dut rester avec sa mère, qu’il secondait pour la marche de son café-restaurant.
Pertes et accrochages :
Dans son périple, le petit groupe fut attaqué à la sortie de la forêt de Lente par un avion auquel il échappa. Rappelons que, le 21, L. Didier-Perrin avait tiré à la mitrailleuse sur un avion qui attaquait Font-Payanne, mais sans succès, puisque son arme s'était enrayée.
Sur le groupe de 30, il y eut au moins six tués dans la dispersion (Ley, Berdouille, Roussin, Porchedu, H. Oddon, Rey…), ainsi que des camarades surpris par les Allemands, en embuscade. D’autres furent tués en traversant la Drôme et en remontant à Die par le sud.
Date de retour en plaine :
Le 31 juillet 1944, soit une huitaine de jours de périple.
Auteur : Philippe Huet
Sources :
Entretien enregistré le 12 octobre 2012 à Valence, chez Louis Didier-Perrin.
Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, Lyon, éd. Imprimerie Rivet, 1983.