Réseau Nestlé-Andromède
Légende :
Réseau expliqué par André Vincent-Beaume, un des principaux responsables de la Résistance dans la région de Romans et dans le Vercors.
Type : Témoignage écrit
Source : © Archives privées André Vincent-Beaume Droits réservés
Détails techniques :
Témoignage écrit (fichier .pdf).
Date document : Sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme
Analyse média
André Vincent-Beaume* appartient au réseau Nestlé-Andromède (FFC, Forces françaises combattantes) du 1er septembre 1943 au 31 mai 1944. Incorporé sous l'indicatif RC 77 comme chef du Secteur Drôme-Ardèche par "Nestlé" (chef de réseau) et "Mistral" (adjoint), il va organiser son réseau à partir d'un groupe d'instituteurs syndicalistes, sympathisants ou membres de la SFIO, de surcroît anciens condisciples de l'École normale de Valence. Il mobilisera même un de ses anciens élèves devenu à son tour enseignant : Henri Chosson.
Ses fonctions sont :
- Création et fonctionnement du réseau
- Organisation d'un réseau d'émissions avec François Pétrignani, adjoint au chef d'antenne "Cèdre".
- Recherche de terrains de parachutages et d'atterrissages avec "Turco".
(*) Etat des services d'André Vincent-Beaume :
Adresse : 45 rue de la République à Bourg-de-Péage.
Professeur au collège technique de Romans.
Ancien combattant volontaire 1914-1918.
Mobilisé comme capitaine à la 144e DI en 1939-1940.
Résistance :
1) Incorporé en septembre 1941 par Triboulet, chef de district dans l'organisation qui deviendra les MUR (Mouvements unis de la Résistance) de Romans.
Fonctions :
a. Chef de secteur du canton de Bourg-de-Péage (moins Saint-Nazaire, mais plus Clérieux, Chavannes, Marsaz).
b. Chargé des questions militaires et des plans de destructions pour la Drôme-Nord. Chef : Montagne de Lyon.
2) Camps du Vercors :
Ravitaillement depuis le début mai 1943 jusqu'à la fin novembre 1943. Nommé intendant général des camps par le commandant "Rouvier" et par "Jacques".
3) Compagnie de Romans pour le Vercors :
Depuis juillet 1943, chargé par le commandant "Rouvier" du recrutement des volontaires, de leur équipement individuel, de la mise au point du plan de mouvement et des moyens de transport pour se rendre sur le massif. Étude de la mise en état de défense du quartier sud-ouest (de Combe-Laval au Col du Rousset) suivant le plan du commandant "Rouvier", et recherche du matériel nécessaire.
4) Réseau Nestlé-Andromède (FFC) : du 1er septembre 1943 au 31 mai 1944. Incorporé sous l'indicatif RC 77 comme chef du Secteur Drôme-Ardèche par "Nestlé" (chef de réseau) et "Mistral" (adjoint).
Fonctions :
- Création et fonctionnement du réseau
- Organisation d'un réseau d'émissions avec François Pétrignani, adjoint au chef d'antenne "Cèdre".
- Recherche de terrains de parachutages et d'atterrissages avec "Turco".
5) Chef du Deuxième Bureau du Vercors pendant l'Affaire du Vercors.
Services créés : 1) Renseignements militaires. 2) Renseignements civils. 3) Tribunal et commission d'enquête. 4) Camp de concentration et de prisonniers de guerre. 5) Service des autorisations de circuler ou de quitter le "Plateau" (massif). 6) Prévôté et gendarmerie. 7) Compagnie de discipline. 8) Place de La Chapelle (garnison, DCA, etc.)
Pour remplir ces missions, a dû cesser toute activité professionnelle au collège technique de Romans de juin 1943 à la Libération.
Pour des raisons de sécurité, a dû quitter son domicile à trois reprises (1 : un mois ; 2 : 15 jours ; 3 : 15 jours).
Les 16 et 17 avril 1944, la Milice est venue pour l'arrêter afin de l'interroger et a perquisitionné chez lui. Avisé par la gendarmerie, il était absent.
Le 9 juillet 1944, la Milice a tenté d'arrêter Mme Vincent et son fils Pierre. Avisée par le commissariat de police de Romans, elle put partir juste à temps.
Le 4 août 1944, un détachement de l'armée allemande, venu à Saint-Nazaire-en-Royans, a pillé son logement et brisé ses meubles.
Signature de Vincent-Baume.
Avait été avisé en octobre 1943 par le préfet de la Drôme, par l'intermédiaire du Dr Eynard, maire de Bourg-de-Péage, et de M. Lassarat, adjoint, qu'il devait cesser son activité dans le canton de Saint-Donat, ayant été dénoncé. Par la suite, le fit aviser à deux autres reprises, par M. Lelouche pour Charpey et par M. ? pour Romans - Bourg-de-Péage.
En octobre 1943, M. Méjean, inspecteur d'académie, l'avisa qu'on avait demandé sa révocation. Cottavoz (Romans), Carmet (Saint-Michel), Trapier (Saint-Martin-en-Vercors) relâchés par la Gestapo de Lyon l'avisèrent qu'on les avait interrogés à son sujet.
Légion d'honneur
Après avoir été rayé des contrôles et promu capitaine honoraire, a été proposé au titre normal, inscrit au tableau en juillet 1952. Proposé par les Pionniers du Vercors, par l'intermédiaire de la subdivision de Grenoble, fin septembre 1952.
Auteurs : Patrick Martin et Jean Sauvageon
Contexte historique
Le réseau Nestlé-Androméde
Les responsables : Henri Jacquier-Garnier, "Mistral" sous-chef du réseau pour la vallée du Rhône, employé à la sous-préfecture des Bouches-du-Rhône. Drey-Amieux sous officier d'aviation. André Vincent-Beaume. Chevalier-Roland remplace Ferlin fin décembre 1943.
Margès : Chosson (instituteur)
Chabeuil : Roger Armand (vétérinaire) chargé de l'observation de l'aérodrome.
Montélimar-Ancône : Ferlin second du réseau - lieutenant de réserve. Professeur, chargé du renseignement militaire et d'organiser le réseau autour de Montélimar et d'Ancône, puis remplace Grimaud à la surveillance de l'aérodrome de Chabeuil.
Montélier : Dye (sous-officier de carrière)
Nyons : Majoureau (sous-préfet de Nyons) s'occupe du Sud-Drôme
Die : Pissère (sous préfet de Die) s'occupe de l'est du département
Romans : Henri Grimaud (officier d'aviation), chargé de l'Air. Gilbert Chapelle, chargé du contre-espionnage à Romans, beau-père de Grimaud. Diebold - Alsacien parlant allemand, chargé de la surveillance de la gare de Romans. Chapus (chef de gare). Fougerat (adjudant de la gendarmerie). Combe (marchand de vin), prend en charge les radios du réseau qui sont concentrées dans la ville. Doyon (lieutenant de réserve). Morand agent de liaison avec le PC de Lyon, remplace Vincent-Beaume en mai 1944.
Valence : Un chef de service à la préfecture, assure la surveillance de Valence. Jean Perdrix (entrepreneur valentinois), il renseigne sur les travaux effectués sur l'aérodrome de Chabeuil. Fusch (restaurateur à Valence), alsacien, écoute attentivement tout ce qui se dit dans son restaurant. Nicolas (directeur de la Banque Populaire). Marty (travaille à la préfecture).
L'indicatif du réseau pour Drôme-Ardèche était “Zéphir-Verveine”. L'indicatif des agents variait suivant leur arme d'origine ou leur fonction. Dans le réseau Nestlé-Andromède, on conservait son prénom, prenant comme pseudonyme le nom de jeune fille de sa mère.
Auteurs : Patrick Martin et Jean Sauvageon
Sources : Archives privées Pierre Vincent-Beaume.