Déposition de Paul Weil auprès du délégué du Service de recherche des crimes de guerre
Légende :
Le 24 novembre 1945, Paul Weil relate son parcours depuis son entrée dans la Résistance jusqu'à son retour de déportation, auprès d'Albert Grégoire, délégué régional du service de recjherche des crimes de guerre ennemis à Clermont-Ferrand.
Genre : Image
Type : Déposition
Source : © Archives départementales du Puy-de-Dôme, 908W614 Droits réservés
Détails techniques :
Document dactylographié
Date document : 24 novembre 1945
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Auvergne) - Puy-de-Dôme - Clermont-Ferrand
Contexte historique
Le 14 octobre 1944, le gouvernement provisoire de la République Française crée la « délégation régionale du service de recherches de crimes de guerre ennemis », dépendant du ministère de la Justice. L’objectif de cette Commission d’enquête est, au-delà des aspects historiques, statistiques et informatifs, de constituer des dossiers afin d’établir tous les manquements aux lois de la guerre qui ont eu lieu pendant l’Occupation en France. Progressivement, on passe de la compilation des crimes à l’identification des auteurs. "Les crimes de guerre sont les violations des lois et des coutumes de guerre. Ces violations comprennent, sans y être limitées, l’assassinat, les mauvais traitements ou la déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l’assassinat ou les mauvais traitements de prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l’exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction sans motif des villes et villages où la dévastation que ne justifient pas les exigences militaires." (Article 6b des Accords de Londres signés le 8 août 1945 par les Alliés).
Mais trouver et poursuivre les responsables des crimes de guerre n’a pas été évident dans la France et l’Europe de l’après-guerre. Le gouvernement provisoire établit par le travail de cette commission un bilan rigoureux et irréfutable des atrocités commises par l’ennemi pendant quatre ans. Document juridique, le « Livre Noir » (la liste des criminels de guerre) doit être le réquisitoire de la France pour le grand procès du nazisme. L’objectif est aussi de faire connaître à l’opinion publique l’étendue des horreurs commises.
Le ministère de la Justice ne juge pas suffisante ou satisfaisante l’action des services régionaux d’enquête. En effet, très peu d’enquêtes ont abouti à déterminer les noms des coupables, moins encore de ces coupables ont été traduits devant des juges. Le 31 octobre 1946, un décret du garde des Sceaux met fin à l’existence du Service Régional des Crimes de Guerre Ennemis, et les délégations régionales sont dissoutes.