Analyse média

Ce tract vient dénoncer l'attitude franchement collaborationniste de certains anciens socialistes, "au service de la cause hitlérienne", qui apportent leur concours "aux fossoyeurs de la République". Il cherche aussi à rassurer les militants socialistes dans la tourmente, à leur redonner espoir en convoquant la tradition du socialisme "de Jaurès" et le sentiment d'appartenance à "une grande famille". Après Jean Jaurès, c'est Léon Blum, alors emprisonné, qui est cité.

Ce tract a vraisemblablement été publié entre mars 1941 et février 1943 pour deux raisons :
- d'une part, parce qu'il évoque le RNP (Rassemblement national Populaire), fondé par l'ancien député socialiste Marcel Déat en février 1941
- d'autre part, parce qu'il porte la signature du Comité d'Action Socialiste (CAS), dont l'appelation disparaîtra en mars 1943.

Contexte historique

Le Comité d'action socialiste (CAS) est une organisation clandestine de Résistance socialiste français, lancé dès 1940 par Daniel Mayer et Suzanne Buisson sur les consignes de Léon Blum, pour reconstituer la SFIO et organiser une résistance socialiste.
Dès 1941, deux organisations clandestines sont créées en zones Nord et Sud par des cadres de la SFIO opposés à l'effacement volontaire devant Pétain ou au ralliement à la collaboration pratiqué par la majorité des dirigeants de leur parti après l'armistice. Le Comité d'Action socialiste (CAS) de zone Nord, né à Paris au début de l'année 1941, a pour cheville ouvrière Henri Ribière, ancien collaborateur de Marx Dormoy ; en mars 1941, c'est Daniel Mayer, journaliste au Populaire avant-guerre, qui est l'initiateur du CAS en zone Sud.

En mars 1943, les deux CAS fusionnent et se transforment en Parti socialiste clandestin.