Groupe de partisans corses armés sur le boulevard Lantivy à Ajaccio

Légende :

Dès le 4 septembre 1943, la résistance corse est mise en alerte par un message radio qui l’informe de l’imminence d’un débarquement allié. Peu expérimentés, les quelques dix mille partisans corses combattent sans aide pendant les premiers jours de l’insurrection. Le chef d’escadron Paulin Colonna d’Istria coordonne leur action et assure le commandement militaire des mouvements de résistance sur l’île.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © ECPAD TERRE R 1847 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Fin septembre 1943

Lieu : France - Corse - Corse du Sud - Ajaccio

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Contexte historique

Le soir du 8 septembre 1943, dans son émission de 19h, la BBC annonce que les Italiens ont signé un armistice. Cours Grandval, Maurice Choury, en accord avec les autres membres du comité d'arrondissement du Front national, et en application d'une décision antérieure du comité départemental, rédige l'appel à l'insurrection auquel, dès le lendemain, répond une foule enthousiaste qui se répand dans la ville sans peser les possibles dangers. En l'absence de réaction des Italiens, un groupe d'Allemands isolés à la batterie de la Parata fuit Ajaccio par la mer le surlendemain. Ajaccio est donc la première ville de France métropolitaine libérée, la première où est proclamé le ralliement à la France libre : c'est la décision des dirigeants du Front national qui ont constitué un conseil de préfecture et placé Eugène Macchini à la mairie. Pendant les quatre jours qui précèdent la venue d'un nouveau préfet désigné par Alger, ce conseil exerce sans entraves un pouvoir résistant : fait sans précédent et qui restera unique.

Ajaccio n'a pas, comme Bastia, le malheur d'être zone de guerre et la ville n'est pas sinistrée. Elle dispose des seules installations qui sont capables, sur la côte ouest, d'accueillir des renforts : son port, son aéroport de Campo dell'Oro restent libres grâce à l'effort des hommes qui se battent contre les Allemands sur les routes des cols. Les Allemands font contre elle l'essai de leurs bombes planantes, et renoncent, après l'installation d'un groupe de chasse de la 1ère escadre française le 17 septembre. Mais surtout, à partir du 13 septembre, les forces françaises de l'opération Vésuve arrivent par mer, précédées par le sous-marin Casabianca qui a tant apporté depuis décembre 1942 à la Résistance : armes, radios, toujours sous la menace des batteries italiennes. Il arrive, surchargé, puisqu'il transporte 109 hommes du Bataillon de choc. Les autres secours suivent avec les contre-torpilleurs Le Fantasque et Le Terrible. Une grande porte est ouverte aux Alliés. Il faut près de trois semaines pour que la Corse entière soit libérée et qu'elle puisse jouer pleinement le rôle stratégique que lui vaut sa position géographique. Dans le discours prononcé lors de sa visite du 8 octobre, De Gaulle dit : "C'est d'Ajaccio que nous affirmons la volonté de la France de déployer sa force renaissante aux côtés des vaillantes forces de l'Angleterre et des Etats-Unis".


Hélène Chaubin in CD-ROM La Résistance en Corse, AERI, 2007 (réédition)