La Corse libérée
Légende :
Les habitants du village de Patrimonio libéré applaudissent le passage des chars légers Stuart M5A1 du 4e RSM (Régiment de spahis marocains) qui traversent la commune.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © ECPAD TERRE R 1904 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : Octobre 1943
Lieu : France - Corse - Haute-Corse - Patrimonio
Contexte historique
La façade est et la zone Sud de la Corse constituaient un espace stratégique pour les forces allemandes en transit de Bonifacio à Bastia. Ce n'est qu'après de durs combats menés par les patriotes, en liaison avec une partie des forces italiennes et avec les Français de l'Opération Vésuve, que ces parties de l'île furent libérées. La façade ouest le fut dès le 9 septembre grâce au revirement des Italiens et à la lutte des patriotes en montagne, sur les routes des cols que les Allemands ne purent franchir. Au fur et à mesure de la libération des villes et des villages, les résistants, suivant des consignes préparées par le Front national, remplacèrent les autorités locales à la préfecture, dans les sous-préfectures et dans la plupart des mairies.
Ajaccio.
Le 8 septembre 1943, à 19h30, la BBC annonce la capitulation italienne. Le FN appelle les Ajacciens à manifester le lendemain. Le 9, dès 10h, grande manifestation populaire. A la préfecture, François Pelletier, arrivé en Corse en août pour succéder à Paul Balley, accepte la mise en place d'un conseil de préfecture nommé par le Front national qui proclame le ralliement de la Corse à la France libre. Dominique Paoli a quitté la mairie d'Ajaccio. Le 10, installation d'une nouvelle équipe municipale à Ajaccio, dirigée par Eugène Macchini. Une quarantaine d'Allemands sont restés bloqués à la batterie côtière de la Parata . Le commandant italien de la 266e division côtière exige leur évacuation en menaçant Ajaccio d'un bombardement allemand. Dans la nuit du 11 au 12, les Allemands sont évacués par mer. Le golfe et la ville sont libres.
Corte
La ville était tenue par les Italiens. Le général Magli, qui y a son PC, reçoit le 12 septembre l'ordre de considérer désormais les Allemands comme des ennemis. Nouvelle qui ne sera diffusée que le 13.
Bastia
La situation esxt beaucoup plus difficile : après une brève prise en mains de la ville par les résistants, les Allemands la reprennent. Il y a des combats entre les troupes allemandes et la division italienne Frioul. Les Allemands sont maîtres de la ville et de son port, le soir du 13 septembre. Ils menacent Bastia de destruction en cas de résistance. Plusieurs dirigeants du FN gagnent Ajaccio.
Le Sartenais
Le 14 septembre, les Allemands, harcelés par les patriotes et les Italiens, quittent Sartène et Zonza. Le 17, ils abandonnent Levie après trois jours de combat au cours desquels Quenza a été libérée ( le 15). Libération de Sotta le 20. A cette date, les Allemands tiennent encore la côte orientale avec ses camps d'aviation, Bastia avec son port et ses routes d'accès par le Cap Corse, le col de Teghime et les routes sud. Les secours arrivent d'Alger à partir du 13 septembre . C'est l'Opération Vésuve. La jonction avec les résistants se fera à partir du 17. Le général Henry Martin, chargé de l'opération française de secours, rencontre à Corte le général Magli. Les objectifs définis par le commandement sont une opération de combats de retardement des convois allemands sur la côte est et la reprise de Bastia.
Côte orientale et Bastia
Libération d'Aleria le 28 septembre. De Rutali le 29. La bataille de Bastia débute le lendemain. Elle durera quatre jours. Patrimonio est libérée le 1er octobre : la route du col de Teghime est ouverte. Le 2, c'est la libération de Casamozza, aux abords sud de Bastia. La retraite allemande s'achève le 4 octobre, jour où un bombardement est fait par l'aviation américaine à la suite d'erreurs sur les horaires du réembarquement allemand. La ville est sinistrée, le port est inutilisable. Une nouvelle équipe municipale, constituée par des résistants présents dans la ville et dirigée par Jacques Faggianelli, s'installe à l'Hôtel de Ville. Les communistes y resteront minoritaires.
Hélène Chaubin in CD-ROM La Résistance en Corse, AERI, 2007 (réédition)