"Note générale n° 11", 9 avril 1944 (sur le chiffrement)
Légende :
Document intitulé "Note générale n° 11 - Chiffre intérieur", relatif au chiffrement (ou codage) des messages, 9 avril 1944
Genre : Image
Type : Instructions
Source : © Archives municipales de Tours - Fonds Jean Meunier - 5Z5/1N94 et 95 Droits réservés
Détails techniques :
Document de 2 pages (voir verso) sur papier pelure ; 21 x 27 cm.
Date document : 9 avril 1944
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre-et-Loire - Tours
Contexte historique
Le perfectionnement du codage des messages
Les messages radio transmis depuis l’Europe occupée par les résistants sont entendus et enregistrés par les services allemands qui cherchent à comprendre leur contenu en « cassant le code » utilisé. La qualité du codage est donc un élément essentiel pour assurer la sécurité des agents opérant en terrain ennemi. Le texte « en clair » est transcrit en un message codé que seul le destinataire doit comprendre. Ce message codé est formé de groupes de cinq lettres sans signification apparente. Il est alors remis par un agent de liaison à l’opérateur radio clandestin qui le transmet tel quel sans en connaitre le contenu (3). Les principaux procédés de codage utilisés à l’époque par les agents français sont « la double transposition » et le « système A-Z ». La « double transposition » consiste à partir d’une citation ou d’une phrase connues du destinataire et de l’expéditeur de générer une première clé qui sert à opérer le codage du message en clair. Le message ainsi codé est ensuite réparti par groupe de cinq lettres qui lui-même est à nouveau codé à l’aide d’une deuxième citation. Les systèmes à double transposition sont complexes et longs à mettre en œuvre et demandent une attention soutenue. La moindre erreur commise au codage rend le message indéchiffrable par le correspondant. De plus, les machines de cryptologie allemande parviennent à casser un code de cette nature en quelques semaines. Dans le système A-Z, les clés numériques (suite de chiffres) sont préparées à l’avance et sont imprimées sur un mouchoir de soie. Chaque clé ne servant qu’une fois est découpée et détruite après utilisation. Dans ce système appelé aussi "One time pad" (clé à usage unique), mis en place en septembre 1943, chaque lettre en clair se trouve directement remplacée par une lettre-code. Ce système inviolable a perduré après la Seconde Guerre mondiale.
Frantz Malassis