Angèle Ducros

Légende :

Le rôle des femmes dans la Résistance a souvent été sous-estimé.

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : Inconnu

Source : © AERD Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Valence-sur-Rhône

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Analyse média

Photo d’Angèle Ducros, publiée par Le Dauphiné Libéré du 25 août 1994. Ce portrait semble être la reproduction agrandie et encadrée d’une photo de famille.


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Angèle Ducros, née Barde, est née le 29 novembre 1886 à Valence. Elle a donc 57 ans au début de 1944. Elle exerce la profession de liquoriste dans l’avenue-Victor-Hugo à Valence. Elle avait en charge son frère aveugle.

Angèle était très engagée dans la Résistance. Sa maison était le siège du PC départemental de Drouot ("L’Hermine"), elle servait de cache d’armes et de munitions dans des tonneaux, et avait accueilli, de jour comme de nuit, de nombreux résistants de passage qu’elle nourrissait, logeait et soignait. Le 30 mars 1944, la Gestapo fait une descente à Valence et arrête six résistants très actifs sur lesquels elle était très renseignée : trois cheminots auteurs de sabotages sur les voies ferrées, un représentant de commerce, un cafetier dont l’établissement servait de « boîte aux lettres » et Angèle Ducros. La maison, trop repérée, est abandonnée par la Résistance et le PC transféré rue-de-Lisle, tandis que l’équipe des « Mousquetaires » de "L’Hermine" se disperse.

Cette femme admirable est déportée le 11 juillet 1944. Ce petit convoi ne compte que 68 femmes, presque toutes militantes du Front national et des FTPF (Francs-Tireurs et Partisans français). Formé de wagons de voyageurs aux fenêtres grillagées, il part de la gare de l’Est, à Paris et dépose les détenues à Sarrebruck, d’où elles gagnent à pied le camp de Neue Bremm. Deux semaines après, ces femmes sont emmenées à Ravensbrück où Angèle reçoit le matricule 46 857. Là, elle vivra d’autres heures particulièrement douloureuses, et subira notamment des expériences « médicales » nazies. Angèle Ducros est ensuite transférée au kommando de Salzwedel, dépendant de Neuengamme, où 1 500 femmes fabriquent des munitions et des mines. C’est là qu’elle sera libérée le 9 mai 1945 par les Américains. Rescapée, mais épuisée, amaigrie, malade, elle ne se rétablit jamais complètement et mourut à Crest en 1954.


Auteurs : Robert Serre
Sources : ADD 132 J 59. Coll. FFI, Pour l’amour de la France, Peuple Libre 1989. Gal de Lassus Saint-Geniès, P. de Saint-Prix, Combats pour le Vercors et pour la liberté, Peuple Libre 1982. René Ladet, Ils ont refusé de subir, 1987. Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987. Livre-mémorial des déportés de répression I 244, éd. Tirésias, 2004.