Combat des Crozes
Légende :
Accrochage le 9 juin 1944 au lieu-dit les Crozes et en bordure du Chalon, communes de Peyrins et Saint-Donat-sur-l'Herbasse.
Genre : Carte
Type : Carte
Producteur : Réalisation Christophe Clavel, d'après croquis d’A
Source : © AERI Droits réservés
Détails techniques :
Carte couleur en flash.
Date document : 2004
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Peyrins
Analyse média
La carte a été réalisée pour le dvd-rom La Résistance dans la Drôme-le Vercors (édition AERI-AERD, 2007), à partir de récits tirés de Pour l'amour de la France et Drôme-Nord terre de liberté.
Elle relate l’accrochage le 9 juin 1944 au lieu-dit les Crozes et en bordure du Chalon, communes de Peyrins et Saint-Donat-sur-l'Herbasse.
Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l'amour de la France, Drôme-Vercors 1940-1944, Valence, édition Peuple Libre, 1989, 494 p. Dvd-rom La Résistance dans la Drôme - le Vercors, édition AERI-AERD, 2007.
Contexte historique
Dans la nuit du 6 au 7 juin 1944, les résistants du pays de Romans entrent en action. À 1 h 15, le ponceau de Saint-Paul-lès-Romans saute, le trafic ferroviaire entre Valence et Grenoble est interrompu. Dans la journée, les miliciens et autres collaborateurs français reçoivent l'ordre de mobilisation contre les « terroristes ». Beaucoup s'attendent à des opérations allemandes, ou de la Milice, sur Saint-Donat aux mains des résistants. À Romans et à Bourg-de-Péage, dès le 6 juin, sans consigne particulière "un grand nombre d'ouvriers, cinq cents à six cents", ont quitté le travail, obligeant certaines usines à fermer ou à mettre le personnel en congés payés, d'autres à ramener la durée du travail à 35 ou même 30 heures. La matinée du 8 juin est tendue ; des ouvriers refusent d'aller travailler par crainte de rafles.
Le 8 juin, le groupe de résistants de Serge Vermast de la compagnie de Saint-Donat est en embuscade sur les talus qui dominent la route au quartier des Crozes, commune de Peyrins. L'endroit est favorable, la route, en virages, est encaissée. Ceux qui s'y engagent ne peuvent la déborder et risquent d'être pris sous le jet de grenades. De plus, pour les assaillants, une voie de repli est possible dans le bois des Ussiaux. Le 9 juin, une reconnaissance allemande est signalée, venant de Romans. Les résistants se préparent au combat. L'arrivée d'une ambulance romanaise, connue des résistants, suivie d'un camion chargé de soldats allemands gêne la réaction des Résistants qui se replient au niveau du pont du Chalon. Les soldats allemands descendent du camion sur le pont, y installent une mitrailleuse et s'engagent dans le lit du ruisseau qui est à sec. Le groupe Vermast est découvert, mitraillé. Il se replie. Prévenu, le chef de secteur René Fanget demande à la compagnie Piron («Daniel») d'intervenir. Une section est envoyée mais, prise sous le feu de l'ennemi qui remonte le ruisseau, elle se replie. Trois hommes sont blessés dont Yves Péron. Ce dernier âgé de 16 ans, après avoir été capturé à Saint-Donat et torturé, est fusillé le 15 juin 1944.
À quelques kilomètres à l'est, Allemands et miliciens ont établi un barrage. Ils interceptent quatre hommes de la compagnie Daniel qui rentraient de mission et transportaient armes et munitions, Baboit (y), Régeon, Valéro et Vallayer. Deux motocyclistes de la compagnie Chrétien, Wibrate et Jean Joseph sont également arrêtés ainsi qu'un cycliste, Georges Monnier, venant de Saint-Donat. Au moment où un Allemand va fouiller les prisonniers, un résistant, Baboit, tente de s'enfuir. Miliciens et Allemands tirent sans l'atteindre puis retournent leurs armes contre les autres prisonniers. Trois sont tués sur le coup, Georges Monnier, Jacques Wibrate et Joseph Jean. Les autres résistants sont blessés et abandonnés plusieurs heures puis conduits à la caserne Bon à Romans. Ils sont interrogés par neuf Français de la Gestapo de Lyon et un Allemand. Conduits ensuite à l'hôpital, Valero et Régeon peuvent, par la suite, s'enfuir. Le corps de Vallayer est retrouvé quelques jours plus tard dans une clairière près de Saint-Lattier.
Ce premier accrochage est durement ressenti par la Résistance romanaise, surtout après l'exécution d'Yves Péron.
Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l'amour de la France, Drôme-Vercors 1940-1944, Valence, édition Peuple Libre, 1989, 494 p. Dvd-rom La Résistance dans la Drôme - le Vercors, édition AERI-AERD, 2007.