Combat du tunnel routier de Saillans le 21 juillet 1944

Légende :

Dessin légendé d’Albert Fié.

Genre : Image

Type : Dessin

Producteur : dessin d'Albert Fié

Source : © Collection Albert Fié Droits réservés

Détails techniques :

Feuille papier.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Saillans

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Analyse média

Albert Fié a réalisé plus de 150 dessins ou gouaches retraçant ses souvenirs de résistant au sein de la compagnie Pons dans la région de Crest. Toutes ces œuvres sont signées et marquées symboliquement de la croix de Lorraine encastrée dans l'ancre de marine évoquant Paul Pons, officier de marine marchande.
Ici, il évoque par un dessin en perspective la tentative par la Résistance d’obstruer le tunnel ou de freiner à Saillans l’assaut allemand sur le Vercors.
Les éléments de la compagnie ont été postés sur quatre points. Le groupe de Paul Bernard se trouve sur l’entrée ouest du tunnel routier. En arrière, le groupe de Nys est en appui. Non visibles sur le dessin, se trouvent les groupes d’Orcières et de Deboard.
Sur la rive gauche, la colonne allemande a installé ses automitrailleuses et déclenche le tir sur les positions de Paul Bernard et de Pierre Nys. Dans le même temps, deux avions allemands mitraillent « comme à la parade » les hommes sur le tunnel, faisant 11 morts et plusieurs blessés. Les survivants du tunnel dégringolent sur la route en s’aidant du pylône électrique et courent vers l’autre issue ; tous se replient comme ils peuvent sur les hauteurs.


Auteur : Robert Serre

Contexte historique

Selon un rapport allemand du 21 juillet 1944, « le groupe de combat Zabel avance vers Die, mais se trouve constamment devant des barrages de routes, des ponts détruits et rencontre une résistance opiniâtre des terroristes ».

Remontant la RN 93, les Allemands du groupe de combat Zabel, échaudés par la première embuscade aux Grands Chenaux le matin, se sont scindés en deux branches de 30 à 40 camions et engins blindés remontant prudemment sur chaque rive de la Drôme.
Le premier accrochage a lieu au tunnel routier à la sortie est de Saillans, sur la rive droite. Les résistants de la compagnie Pons ont été positionnés sur quatre points. Le groupe de Paul Bernard a été placé sur le tunnel, en terrain nu, sans camouflage sauf quelques blocs de rocher, et sans angle de tir. A sa gauche, il est soutenu par le groupe de Nys. Dans le virage, sur la RN 93, après le transformateur électrique, se tient le groupe d’Orcières. Le groupe Deboard est au pont d’Espenel. La colonne allemande de la rive gauche est la première à se présenter à la hauteur de Saillans. Renseignée par l’avion « mouchard », elle installe ses automitrailleuses face au tunnel et déclenche le tir sur les positions de Paul Bernard et de Pierre Nys. Dans le même temps, deux avions allemands mitraillent comme à la parade les hommes sur le tunnel, faisant 11 morts et plusieurs blessés. Les survivants du tunnel dégringolent sur la route en s’aidant du pylône électrique et courent vers l’autre issue ; tous se replient comme ils peuvent sur les hauteurs, sous le feu des automitrailleuses de la rive gauche. Le convoi allemand de la rive droite est arrivé à son tour et les deux groupes, se rejoignant au pont de Saillans, investissent la cité sans difficulté.

Une stèle, à la sortie est du tunnel de Saillans, commémore cet évènement.


Auteurs : Albert Fié et Robert Serre
Sources : ADD, 97 J 91. Albert Fié, Souvenirs d’un vieil homme. Paul Pons, De la résistance à la Libération. Combats pour le Vercors et pour la liberté. Pour l’Amour de la France.