Plaque en hommage à l'armée polonaise en France, Villeurbanne (Rhône)

Légende :

Plaque apposée cours Emile Zola à Villeurbanne (Rhône)

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source : © Geneanet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2015

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Villeurbanne

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Analyse média

ARMEE POLONAISE EN FRANCE 1939 – 1945
1ERE DIVISION DE GRENADIERS(LORRAINE)
2EME DIVISION DE CHASSEURS A PIED (BELFORT)
1ERE DIVISION BLINDEE (NORMANDIE)
BRIGADE DU CHASSEURS DU PODHALE (NARVICK)
2EME CORPS POLONAIS (ITALIE)
AVIATION POLONAISE
MARINE POLONAISE
RESISTANCE

LES UNITES ONT COMBATTU AUX COTE DES FRANCAIS
POUR VOTRE LIBERTE ET LA NOTRE

ZA WASZA WOLNOSC I NASZA


Contexte historique

En septembre 1939, après l'agression conjointe de la Pologne par les armées de l'Allemagne nazie et de l'Union soviétique, puis son partage selon les dispositions du pacte germano-soviétique d'août 1939, le Gouvernement polonais se réfugie en France, d'abord à Paris puis à Angers (président : Wladyslaw Raczkiewicz et premier-ministre : général Wladyslaw Sikorski). Il traduit par là son inébranlable volonté de poursuivre la guerre aux côtés des Alliés occidentaux, en assurant la permanence de l'Etat polonais.

Sur le sol français, le Gouvernement polonais reconstitue aussitôt une armée, qui atteindra 80.000 hommes, provenant de deux afflux principaux : d'une part, à l'appel du général Sikorski, de nombreux militaires ont pu échapper à la captivité et quitter la Pologne occupée pour venir se regrouper en France ; d'autre part, la mobilisation de l'émigration polonaise a été décidée, sur la base d'accords intergouvernementaux franco-polonais. Cette armée agit sous ses propres drapeaux en tant qu'Armée alliée sous les ordres du général, commandant en chef de l'Armée française.

L'Armée polonaise reconstituée fut présente durant la campagne de France ; elle combattit sans faille sur les fronts de Norvège, de Lorraine, du Doubs, de Champagne, ainsi que dans les airs.  

En juin 1940, le Gouvernement polonais en exil refuse d'être inclus dans les clauses de l'armistice que la France défaite conclut avec l'Allemagne ; une nouvelle fois, il n'accepte pas de déposer les armes et annule l'alliance militaire avec la France du maréchal Pétain. Il s'embarque pour l'Angleterre afin d'y continuer la lutte contre l'Allemagne et appelle les soldats de son armée reconstituée à le suivre ; plusieurs milliers de soldats polonais rejoignent alors des ports de l'Atlantique et gagnent également la Grande-Bretagne.

Installé à Londres, le Gouvernement de la Pologne libre organise aussitôt la résistance en Pologne même, constituée dès octobre 1939, mais aussi sur le territoire français où cette précoce résistance polonaise va s'appuyer sur les organisations et les cadres de la diaspora, ainsi que sur les militaires de l'Armée reconstituée qui n'avaient pu rejoindre l'Angleterre. Dès le 15 juillet 1940, entraînant dans leur action les premiers résistants français, des officiers polonais vont constituer ces premiers réseaux de renseignements, immédiatement reliés par radio avec Londres.

En réalité, pour les Polonais dont le pays avait été occupé durant 123 ans et qui avait retrouvé son indépendance seulement vingt ans auparavant, la Résistance à l'occupant était restée un comportement normal.

L'histoire de cette Résistance polonaise en France est multiple, marquée aussi bien par l'ampleur et l'audace de ses réseaux de renseignements durant la longue nuit des années 1940 à 1943 que par le courage de ses combattants de 1944. A l'instar de la Résistance française, la Résistance polonaise se constitua en deux courants principaux, le courant légaliste affilié au Gouvernement polonais en exil à Londres, et le courant d'obédience communiste animé par des militants présents en France depuis les années d'avant-guerre et par d'anciens volontaires de la guerre civile espagnole. Dans les régions où cohabitaient ces deux obédiences, la concurrence fut particulièrement vive. Après le débarquement des Alliés en Normandie et l'avancée de l'Armée rouge en Pologne, la participation des deux courants aux combats pour la libération du territoire français, revêtit en réalité un autre enjeu, celui du devenir politique de la Pologne. Chaque courant prétendant à la légitimité de représenter seul l'ensemble des forces militaires polonaises de la Résistance en France, voulant pour son propre but pouvoir lever après la Libération de nouvelles troupes parmi les Polonais émigrés, cherchant à gagner l'appui diplomatique des nouvelles autorités françaises, de facto, la question polonaise divisa la Résistance française, selon ses propres fractures : le CNR soutint le courant polonais d'obédience communiste alors que les FFI du général Koenig prenaient fait et cause pour les réseaux polonais légalistes.

Cependant la libération du territoire polonais par les forces militaires de l'URSS et la mise en place progressive d'un pouvoir populaire à Varsovie, bénéficiant de la reconnaissance pragmatique du général de Gaulle, signèrent la défaite du Gouvernement de Londres, dont l'exil allait se poursuivre jusqu'à l'année 1990 et la chute du régime communiste de Varsovie. La frustration des anciens résistants polonais du courant légaliste fut immense, la plupart d'entre eux devant poursuivre leur vie hors de leur patrie ; à l'inverse, beaucoup des anciens résistants du courant communiste regagnèrent le pays pour y "construire le socialisme", source pour eux de bien d'autres traumatismes. 


Introduction générale au DVD-ROM "La Résistance polonaise en France", AERI, 2013