Tract du CDL des Bouches-du-Rhône appelant à manifester le 21 août 1944

Légende :

Tract du Comité Départemental de la Libération (CDL) des Bouches-du-Rhône appelant à manifester place de la préfecture, à Marseille, le 21 août 1944

Genre : Image

Type : Tract de la Résistance

Source : © Musée d'Histoire de Marseille - inv. 1987 .3.3 Droits réservés

Date document : 21 août 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Ce document est une affiche diffusée par le Comité Départemental de Libération appelant à manifester place de la Préfecture le 21 août 1944. Un premier tract de la CGT clandestine appelant à la grève générale insurrectionnelle est affiché dans divers lieux de Marseille dès le matin du 19 août.

Le document informe la population de l'arrestation du préfet régional Emile Maljean, installé par le gouvernement de Vichy. En vérité, l'annonce de cette arrestation était quelque peu anticipée à la date du 21 août 1944, puisque Maljean avait bien été approché par la Résistance, qui exigeait qu'il se constitue prisonnier, ce qu'il ne fit qu'un peu plus tard.

Sont également précisées les conséquences en découlant : dissolution du pouvoir de Vichy, passation puis concentration des pouvoirs régionaux au CDL, organe incarnant la Résistance intérieure, début de la grève générale insurrectionnelle devant déboucher sur la libération complète. 

Il est également précisé que les miliciens, les membres du PPF, et "tous autres agents de l'ennemi" doivent être appréhendés par les policiers. "Le devoir simple et sacré est de se battre", rappelle le tract. Aussi la population est-elle appelée à se joindre massivement à la manifestation, et à se rallier à la préparation de la victoire par tous les moyens.


Laetitia Vion et Paulina Brault

Contexte historique

À Marseille, trois jours après le débarquement de Provence et en dépit de la forte répression qu’elles ont subie au cours des mois précédents, les organisations de Résistance appellent à l’insurrection. Ordre est donné aux ouvriers d’occuper chantiers et usines, aux agents postaux de saboter les lignes de communication et aux employés des compagnies de transport d’arrêter le travail. Les usines stoppent alors leur production, les magasins sont fermés.

Le 19 août, la grève est totale et de petits groupes de résistants équipés d’armes de fortune, mènent toute une série d’actions de harcèlement.

Le 21 août, le Comité Départemental de Libération (CDL), dont le noyau actif regroupe le PCF, le PS, le FN, le MLN et la CGT, et qui a porté à sa présidence Max Juvénal, Maxence, appelle à manifester devant la préfecture, où, dans la matinée, des résistants du groupe Provence ont hissé le drapeau tricolore. 


1944, La Libération, catalogue de l’exposition au Musée d’Histoire de Marseille.

Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947), Midi rouge, Ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse, 2014.