Journal Provence Libre du 1er juin 1944
Légende :
Journal Provence Libre, n° 5 du 1er juin 1944 traitant notamment des bombardements anglo-américains sur la région
Genre : Image
Type : Journal
Source : © BNF - Gallica - domaine public Libre de droits
Détails techniques :
Journal imprimé en noir et blanc de deux pages (recto-verso).
Date document : 1er juin 1944
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur
Analyse média
Le document examiné est un article qui figure en première page du journal Provence Libre, n° 5, daté du 1er juin 1944.
Ce journal – qui a paru de décembre 1943 à juin 1944 – porte en sous-titre « Organe régional du Mouvement de Libération Nationale », et précise (Ex-MUR : Combat, Libération, Franc-Tireur), puisque ce sigle est devenu par la suite MLN (Mouvement de Libération Nationale).
L'article commence par prendre acte de l'intensification des bombardements sur la région, comme sur le reste de la France, d'ailleurs. Il insiste ensuite sur le lourd tribut des pertes humaines civiles, qui n'est acceptable que s'il est absolument indispensable, et donc, plus que sujet à caution.
L'article défend l'idée d'une meilleure communication entre Alliés et Résistance : il faut s'appuyer bien davantage sur les résistants locaux, en particulier pour procéder au sabotage des voies ferrées convoyant le matériel ennemi. En s'appuyant sur l'exemple du bombardement ciblé sur la gare Saint-Charles, qui est une gare de voyageurs, et qui ne constitue pas une cible déterminante, l'article met en lumière les erreurs grossières de la stratégie alliée, sans toutefois donner dans le règlement de comptes par voie de presse.
Parallèlement y est soulevée la responsabilité des autorités de Vichy, qui ont manqué à leur devoir de protection des populations civiles (construction d'abris, évacuation en bonne et due forme, etc.).
Alain Giacomi et Paulina Brault
Contexte historique
Au lendemain du bombardement du 27 mai, Vichystes et collaborationnistes au travers de la presse officielle, et résistants au travers de la presse clandestine, expriment des idées divergentes sur le bombardement de Marseille. C'est en quelque sorte à une "guerre d'opinion" que se livrent les militants antagonistes. Les premiers s’attachent à fustiger les Alliés en mettant en valeur les victimes et les dégâts, cependant que les seconds, suivant leurs affinités, développent des points de vue différents sans jamais toutefois rejoindre les positions défendues par les Vichystes et collaborationnistes.
À noter que la question de la nécessité et de la pertinence des bombardements alliés a été à elle seule, et de manière récurrente, un objet de divergence et d'opposition y compris au sein de la Résistance.
Equipe PACA