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Analyse média

Il s’agit de la une d’un journal vichyste se présentant comme « L’organe de la démocratie du Sud-Est ». La page est organisée en quatre colonnes, et porte comme gros titre « Le Maréchal de France, chef de l’Etat, flétrit les bombardements de l’aviation anglo-américaine » et mentionne, en plus petits caractères, le nombre de morts, de blessés et de sinistrés : "À Marseille, 1 216 morts, 1 323 blessés et environ 18 000 sinistrés".

L’article consacré à ces faits et à leurs conséquences immédiates occupe près de la moitié de la page du journal. À cela s’ajoute un éditorial portant le titre en caractères gras « La leçon des tombeaux » qui, se plaçant au départ dans la perspective de l’ensemble des « villes meurtries », invite les Marseillais à désormais faire preuve de plus de discipline et à obéir aux consignes de sécurité à observer lors des bombardements.

Contexte historique

Le bombardement du 27 mai est une aubaine pour les vichystes et les collaborationnistes qui s’ingénient à condamner les bombardements alliés en insistant sur leurs résultats du point de vue des morts et des dégâts. Cette condamnation passe aussi bien par des affiches (« Les Marseillais voulaient du pain, les Américains ont apporté des cercueils », affiche apposée devant le siège du PPF) que par l’inscription « signé R.A.F. » peint sur les décombres ; cependant, la presse joue un rôle prépondérant dans cette propagande contre les Alliés, en mettant en exergue le nombre de victimes et de sinistrés, tout en insistant sur le soutien moral et financier des autorités et sur la capacité de celles-ci à gérer la situation avec efficacité.