Contexte historique

Né le 8 mars 1916 à Versailles, étudiant en mathématiques supérieures, Charles Weil est incorporé le 1er septembre 1939 au 151e RAP (l’un des deux régiments d’artillerie du Secteur Fortifié de Thionville). Il est promu aspirant le 4 mai 1940. Blessé le 18 juin 1940 à Rosières aux Salines (Meurthe-et-Moselle), il est fait prisonnier le lendemain à l’hôpital d’Epinal. Le 18 octobre 1940, Charles Weil s’évade du camp de Courcy (Epinal).

En mars 1941, il rejoint la ferme-école des Eclaireurs Israélites de Lautrec (Tarn). Sous la direction de Robert Gamzon (fondateur des Éclaireuses éclaireurs israélites de France), il participe à des dissimulations d’étrangers et d’Israélites poursuivis. En août 1941, il prend contact avec des anciens du 3e régiment de Dragons et commence à organiser un groupe de résistance. Il doit quitter Lautrec car il est recherché après des lacérations d’affiches de la Légion.

Début 1942, il prend la direction de la ferme-école de Viarose – Moissac (Tarn et Garonne) puis de celle de Grenade-sur-Garonne où il poursuit ses activités clandestines : dissimulation d’armes, confection de faux-papiers, aide aux Israélites.

En décembre 1942, Charles Weil se met à la disposition du professeur Waitz à Clermont-Ferrand et rejoint le mouvement Franc-Tireur. Il remplace alors son frère, Paul, qui vient d’être arrêté. Pour Franc-Tireur et Mithridate, il effectue de nombreuses liaisons, notamment à Lyon, Vichy, Clermont-Ferrand et Périgueux. Arrêté le 12 août 1943 au cours d’une mission à Clermont-Ferrand, il est trouvé en possession de tracts et de faux-papiers. Placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Clermont, il est condamné le 21 octobre 1943 à quatre mois de prison. Il s’évade de la maison d’arrêt de Clermont-Ferrand suite à l’insurrection des détenus en décembre 1943.

En mars 1944, il créé une sizaine pour l’Armée secrète dans le secteur de Réalmont (Tarn). Le 6 juillet 1944, il rejoint le corps-franc du Sidobre (As du Tarn) comme chef de peloton avec le grade de sous-lieutenant puis de lieutenant. Charles Weil participe alors à de nombreuses opérations contre les Allemands jusqu’à la libération du département du Tarn (attaques de convois allemands, sabotages et parachutages, combats du Vintrou, reddition de la garnison de Castres, combats de Mazamet…). Au sein de ce corps-franc, il a sous ses ordres 35 Français, 10 Russes et 15 parachutistes américains (ce commando américain - nom de code PAT- qui relevait du 2671e SRB (Bataillon Spécialistes Reconnaissance) O.S.S. Opérations Group avait été parachuté sur le terrain "Virgule" le 7 août 1944).

Après la reddition de la garnison allemande de Castres, le chef d'escadron Pierre Dunoyer de Segonzac, alias « Hugues », ancien chef de l'école des cadres d'Uriage, et alors chef des maquis de l'Est du Tarn (dans le Vabre), met sur pied un groupement FFI, baptisé Corps-franc Bayard. Ce corps-franc reprend rapidement les traditions du 3e régiment de dragons. Il devient régiment de reconnaissance de la Division légère de Toulouse. Dite colonne R4, cette division légère est commandée par le colonel Redon, chef des FFI du Tarn ; elle relève du Groupement mobile FFI du Sud-Ouest (« la colonne Schneider). Incorporé au sein de ce corps-franc Bayard, Charles Weil quitte Castres le 6 septembre 1944. Avec son unité, il entre dans Nevers (11-12 septembre), combat les 25 et 26 septembre 1944 au Mont-de-Vannes (Haute-Saône) avant de prendre part aux engagements de la Trouée de Belfort en novembre 1944. 

Le 1er mars 1945, le 3e régiment de Dragons FFI devient 12e régiment de dragons (de la 14e division d’infanterie). Avec ce régiment Charles Weil participe à la campagne d’Allemagne avec le grade de capitaine.

Après la guerre, il poursuivra sa carrière dans l’armée d’active. Apres avoir été instructeur à l’Ecole spéciale interarmées de Coetquidan, il participe à la guerre d'Algérie et termine sa carrière comme commandant d'escadrons de chars.

Décorations :
Légion d’Honneur - 21 mai 1945
Médaille de la Résistance avec rosette - mai 1946
Croix de guerre 39-45 avec palme (trois citations)
Charles Weil a également été proposé pour la Croix de la Libération