Article de presse « Qu’est-ce que le comité de Libération ? » (CDL)

Légende :

Article non signé intitulé « Qu’est-ce que le comité de Libération ? (CDL) », publié dans La Marseillaise, quotidien d'informations du Front national, édité à Marseille le 31 août 1944

Genre : Image

Type : Article de journal

Source : © Cliché Robert Mencherini Droits réservés

Détails techniques :

Scan de document imprimé.

Date document : 31 août 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

L’article « Qu’est-ce que le comité de Libération ? (CDL) » a été publié dans le quotidien La Marseillaise, organe du Front national, le 31 août 1944. Son objectif est de faire connaître l’origine, la composition et le rôle de cet « organisme de résistance » dans les Bouches-du-Rhône.

Dans la première partie du texte (en page 1 du journal), le journaliste précise d’abord la fonction du CDL sous l’Occupation, qui est de coordonner l’action des principaux mouvements de Résistance. Dans un souci de clarté, l’auteur traduit les expressions employées dans la clandestinité : on peut considérer que le « noyau actif » du CDL constitue son bureau. Il en précise la composition : celui-ci regroupe, dans le département, la Confédération générale du travail (CGT), le Front national (FN), les Mouvements unis de Résistance/Mouvement de libération nationale (MUR-MLN), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS), en raison d’un membre par organisation.
Le bureau élargi comprend, en sus, l’Alliance démocratique et républicaine, les Forces unies de la Jeunesse patriotiques (FUJP) et deux autres membres des MUR.

Le fonctionnement du CDL clandestin est très difficile, du fait de la répression. Il parvient tout de même à susciter la création d’instances de Libération au niveau des communes et à mettre en place les cadres futurs de la nouvelle légalité républicaine. Il joue ainsi un rôle décisif au niveau de l’insurrection.


Robert Mencherini

Contexte historique

Le comité départemental de Libération (CDL) des Bouches-du-Rhône est créé au début de l’année 1944. Il regroupe les mouvements de Résistance (Front national de lutte pour la Liberté et l’indépendance de la France, FN, et Mouvement de Libération nationale, MLN, ex-MUR), CGT et partis politiques (PCF et PS). Des problèmes ardus de dosage se posent pour son « noyau actif », ainsi que le signale une circulaire « confidentielle » du Comité directeur des MUR, en janvier 1944.

Une organisation de centre droit comme l’Alliance démocratique participe au bureau élargi  (appelé aussi « comité plénier ») mais elle n’a pas le même pouvoir. Ce sont les deux courants de gauche, socialiste (PS et MUR-MLN) et communistes (CGT, FN et PCF) qui détiennent les responsabilités au sein du noyau actif, non sans tensions, comme le montrent d’autres documents. Ils sont également majoritaires au sein du comité plénier avec l’apport des FUJP (organisation unitaire, mais de fait, sous direction de la Jeunesse communiste) et un renforcement de la représentation des MUR-MLN.

Cet article, écrit dans le journal du Front national, trois jours seulement après la capitulation de la garnison allemande de Marseille, ne s’attarde pas sur les problèmes de représentation qui ont suscité de vifs débats au sein du CDL.


Auteur : Robert Mencherini

Sources :
Robert Mencherini, Résistance et Occupation, 1940-1944, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Paris, Syllepse, 2011, pp. 541-543.

« SCD à toutes régions », Henri Noguères, en collaboration avec Marcel Degliame-Fouché, Histoire de la Résistance en France, tome 4, octobre 1943-mai 1944, Paris, Robert Laffont, p. 350.