Extraits des P-V du noyau actif clandestin CDL des Bouches-du-Rhône
Légende :
Extraits des procès-verbaux du noyau actif clandestin CDL des Bouches-du-Rhône - le débat autour de la présidence du Comité Départemental de Libération (CDL), juillet-août 1944
Type : Document
Producteur : Procès-verbaux du CDL des Bouches-du-Rhône
Source : © AD B-d-R 9 W 48 - Procès-verbaux du CDL des B-d-R Droits réservés
Détails techniques :
Retranscription de document.
Date document : Juillet - août 1944
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône
Analyse média
Le CDL des Bouches-du-Rhône, après la Libération, tient des procès-verbaux détaillés de ses réunions. Ces derniers ont été déposés aux archives départementales. Des procès-verbaux des réunions clandestines ont été également rédigés. Mais nous ne disposons que de quelques extraits de ces derniers, repris lors de séances postérieures à la Libération.
Les extraits cités ici, qui sont des P-V du noyau actif, portent sur la question de la présidence du CDL. Celle-ci suscite discussion au cours des mois de juillet et d’août 1944. L’intervention d’un membre de la délégation générale (instance qui fait le lien entre la Résistance intérieure et la France libre) est nécessaire pour parvenir à un accord. Le désaccord est tranché dans l’urgence par un compromis : Maxence (Max Juvenal) est désigné comme président du CDL, Lionel (Francis Leenhardt) étant son suppléant, et les MUR-MLN acceptent de n’avoir qu’un seul représentant au sein du noyau actif.
Robert Mencherini
Contexte historique
Le noyau actif comprend dans le département, rappelons-le, la Confédération générale du travail (CGT), le Front national (FN), les Mouvements unis de Résistance/ Mouvement de libération nationale (MUR-MLN), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS), en raison d’un membre par organisation. Le CDL est donc dirigé par les deux courants communiste et socialiste.
En juin 1944, un rapport de Richemont, alors à Alger, fait encore état de divergences importantes, à propos de la composition du noyau actif. Selon lui, le PC refuse la présence de modérés au sein du CDL (en particulier catholiques ou protestants) et « va jusqu’à demander l’exclusion des éléments SFIO du noyau actif ». C’est évidemment l’équilibre politique au sein de l’organe de direction qui est en jeu. La question de la présidence, qui rebondit en juillet-août 1944, n’est résolue que très tardivement, entre le 17 et le 21 août 1944, alors que l’insurrection se développe. C’est dire l’importance de ce débat : ainsi que le signale le MLN, dans la séance du 12 août, c’est toute la question des responsabilités à la Libération qui est posée. Finalement, en obtenant la présidence du CDL, les socialistes (majoritaire au sein de la gauche pendant l’entre-deux-guerres) réussissent à s’affirmer, en dépit de la forte poussée communiste.
Auteur : Robert Mencherini
Sources :
Robert Mencherini, Résistance et Occupation, 1940-1944, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Paris, Syllepse, 2011, pp. 541-543 ;
AN 72 AJ 104, NAP BdR, Richemont à Alger, juin 1944 ;
Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 9 W 48, extraits des procès-verbaux du noyau actif clandestin.