Témoignage du commissaire régional de la République (CRR) Raymond Aubrac

Légende :

Témoignage de Raymond Aubrac sur sa nomination comme commissaire régional de la République (CRR) de la région de Marseille, extrait de son œuvre Où la mémoire s’attarde, Paris, Odile Jacob, 1996, p. 125

Type : Témoignage

Source : © Où la mémoire s’attarde, Paris, Odile Jacob, 1996 Libre de droits

Détails techniques :

Transcription.

Date document : 1996

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Raymond Samuel, né à Vesoul, le 31 juillet 1914, prend pendant la Résistance le pseudonyme de "Raymond Aubrac". Il participe à la création de Libération-Sud avec son épouse Lucie et Emmanuel d’Astier de la Vigerie. Arrêté en juin 1943 à Caluire avec Jean Moulin, il s’évade grâce à l’action de son épouse et gagne l’Angleterre. Il siège ensuite à Alger à l’assemblée consultative provisoire. Ce témoignage relate sa nomination en août 1944 comme commissaire régional de la République (CRR) de la région de Marseille, ratifié par Emmanuel d’Astier, commissaire à l’Intérieur. Celle-ci a été tardive. L’une des principales consignes que le général de Gaulle donne au CRR est d’affirmer la souveraineté française sur les territoires libérés, tout en participant à l’effort de guerre.


Robert Mencherini

Contexte historique

Le général de Gaulle, qui annonce directement sa nomination au nouveau CRR, attache la plus grande importance à sa mission. Celle-ci comporte deux volets. Raymond Aubrac est chargé, par l’article 3 de l’ordonnance du 10 janvier 1944, comme les vingt-sept autres CRR, «sous réserve des pouvoirs dévolus à l’autorité militaire,  de prendre toutes mesures propre à assurer la sécurité des armées françaises et alliées, à pourvoir à l’administration du territoire, à rétablir la légalité républicaine et à satisfaire les besoins de la population ». Le général de Gaulle insiste, auprès de Raymond Aubrac, sur le deuxième aspect : la nécessité d’affirmer la souveraineté des nouvelles autorités françaises. Ce n’est pas un hasard si le président du GPRF évoque la Normandie. La libération de celle-ci, comme celle de la Provence est liée à un débarquement allié et François Coulet, CRR de la région de Rouen, a su, après le 6 juin 1944, y faire reconnaître son autorité. C’est en répondant à tous ces impératifs que Raymond Aubrac aura à gouverner une vaste région qui s’étend du Rhône jusqu’à la frontière italienne et de la Méditerranée aux Hautes-Alpes. 


Auteur : Robert Mencherini

Sources :
Raymond Aubrac, Où la mémoire s’attarde, Paris, Odile Jacob, 1996 ;

Charles-Louis Foulon, Le pouvoir en province à la libération, Paris, PFNSP/Armand Colin, 1975 ;

Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 4, Paris, Syllepse, 2014, pp. 88-89.